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Israël en Egypte, pari gagné pour le Concert Lorrain

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Metz. Arsenal. 20-IX-2014. George Frederic Haendel (1685-1759) : Israël en Egypte. Avec Julia Doyle et Maria Valdmaa, sopranos ; David Allsopp, contreténor ; James Gilchrist, ténor ; Roderick Williams et Peter Harvey, basses. Nederlands Kamerkoor (chef de chœur : Klaas Stok). Le Concert Lorrain, direction : Roy Goodman.

1024_768_1_le-concert-lorrain-cop-benjamin-de-diesbachEn concert à l'Arsenal de Metz, sans doute la plus impressionnante fresque chorale de l'époque baroque, Israël en Egypte est un ouvrage dont les destinées ont toujours été quelque peu paradoxales.

Si cet oratorio, un des premiers de Haendel, ne fut jamais du vivant du compositeur un grand succès du box-office – il fallait alors, pour contenter le public londonien, intercaler entre les chœurs des airs d'opéra italien … – il s'agit d'un des rares grands oratorios haendéliens à s'être maintenu au répertoire tout au long du XIXe siècle.

L'Angleterre victorienne, férue de musique « respectable », goûtait tout particulièrement ce vaste édifice choral très vite devenu le cheval de bataille des nombreuses sociétés musicales soucieuses d'« éduquer » et d'améliorer un public souvent populaire par le truchement de « divertissements » nobles et dignes capables de susciter autant la ferveur religieuse que l'émotion esthétique. Le beau devait ainsi conduire au bien.

Aujourd'hui, on sait mieux apprécier qu'autrefois cet ouvrage au contenu biblique dans lequel on ne cherche plus de leçon de piété ou de guide de morale. En réalité, la représentation de cet oratorio devient presque une démonstration de virtuosité chorale et instrumentale, tant l'écriture de Haendel met à rude épreuve chanteurs et musiciens d'orchestre à part égale. Le concert donné à l'Arsenal de Metz a ainsi confirmé l'excellence de deux ensembles unis dans la même ferveur musicale. Pour la partie vocale, le a démontré sa maîtrise absolue de toutes les techniques du répertoire pour chœurs : récitatifs, ariosos, fugues et double fugues, déclamations homophoniques, vocalisation rapide, répons de deux chœurs en antiphonie. Dirigé par – son chef attitré, Stephan Schultz, assurant le continuo et partie de violoncelle – le jeune Concert Lorrain a lui aussi déjoué tous les pièges d'une redoutable partie orchestrale. Pari gagné, donc, pour les deux ensembles en présence.

Comme souvent dans cet ouvrage essentiellement choral, les solistes étaient d'un niveau plutôt modeste. Si la soprano – notamment appelée à remplacer son confrère souffrant pour l'air de ténor « The enemy said » – fait valoir un assez joli legato, le contreténor souffre en revanche d'un timbre relativement ingrat et d'un ambitus trop court qui lui rend les notes graves inaccessibles. En méforme vocale, le ténor peut néanmoins se targuer d'une diction irréprochable et d'un art du récit tout à fait admirable. Les deux basses et sont les deux triomphateurs de la soirée, grâce notamment à duo « The Lord is a Man of War » plus macho que nature.

Un très beau concert, donc, enlevé par des interprètes engagés et convaincants, même si le miracle du concert autrefois donné en 1998 par William Christie et les Arts Florissants n'a pas tout à fait été renouvelé.

Crédit photographique : © Benjamin De Diesbach

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Metz. Arsenal. 20-IX-2014. George Frederic Haendel (1685-1759) : Israël en Egypte. Avec Julia Doyle et Maria Valdmaa, sopranos ; David Allsopp, contreténor ; James Gilchrist, ténor ; Roderick Williams et Peter Harvey, basses. Nederlands Kamerkoor (chef de chœur : Klaas Stok). Le Concert Lorrain, direction : Roy Goodman.

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