Festivals, La Scène, Musique symphonique

Kristjan Järvi, l’homme-orchestre à Verbier

Plus de détails

Instagram

Verbier. Salle des Combins. 22-VII-2014. Darius Milhaud (1892-1974) : La Création du monde, Op.81a ; Gustav Mahler (1860-1911) : Lieder eines fahrenden Gesellen ; Richard Strauss (1864-1949) : Divertimento pour petit orchestre Op.86 d’après les pièces de clavecin de François Couperin. Stephan Genz, baryton ; Verbier Festival Chamber Orchestra, direction : Kristjan Järvi

Instagram

23.07.14- Kristjan Jarvi -c- Aline Paley 8597Pour ce concert, le chef d'orchestre avait concocté un programme anticonformiste qui lui ressemble.  En ouverture, le musicien proposait la Création du monde de , pièce baignée par le jazz, domaine cher au chef d'orchestre. Dès les premières notes, le swing est naturel et le charisme du chef se transmet aux musiciens visiblement ravis de jouer cette musique.

Remplaçant Thomas Hampson, le baryton affrontait l'un des cycles de lieder de Mahler. En dépit de sa renommée acquise dans la pratique du lied allemand, le chanteur déçoit : si le timbre a du caractère, la projection et la prononciation laissent à désirer. Mais le plus décevant réside dans un sur-jeu des mots plus expressionniste que naturel.

Changement de registre avec le Divertimento de , pastiche d'après des pièces de clavecin du compositeur français . Loin des grosses machines symphoniques auxquelles il est associé, Strauss se fait ici orfèvre du style et des formes. La tâche est redoutable pour le chef qui doit  transcender ces mélodies fines et cette orchestration qui peut sonner avec épaisseur. s'avère exceptionnel dans sa capacité à  faire sonner cette succession de pièces avec vigueur et fraîcheur.  La prestation du est encore exemplaire. Soumis à rude épreuve par Strauss, les pupitres de vents et de cuivres se plaisent à faire virevolter les mélodies avec une grâce presque irréelle, entraînés dans une transe orchestrale par un chef qui porte ce Divertimento au rang de chef d'œuvre universel. Le public est ravi, d'autant plus que le chef lui a concocté une petite surprise : l'ouverture de la Water Music de Haendel, revisitée et jazzifiée par le compositeur suisse .

Au long de ce concert, on admire l'énergie et le charisme de , tout comme sa flexibilité stylistique. Ce musicien généreux, sans frontières et sans œillères, est l'archétype même de l'artiste du XXIe siècle.

Crédits photographiques : Aline Paley/Verbier Festival

(Visited 510 times, 1 visits today)

Plus de détails

Instagram

Verbier. Salle des Combins. 22-VII-2014. Darius Milhaud (1892-1974) : La Création du monde, Op.81a ; Gustav Mahler (1860-1911) : Lieder eines fahrenden Gesellen ; Richard Strauss (1864-1949) : Divertimento pour petit orchestre Op.86 d’après les pièces de clavecin de François Couperin. Stephan Genz, baryton ; Verbier Festival Chamber Orchestra, direction : Kristjan Järvi

Mots-clefs de cet article
Instagram

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Reproduire cet article : Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à le faire savoir sur votre site, votre blog, etc. ! Le site de ResMusica est protégé par la propriété intellectuelle, mais vous pouvez reproduire de courtes citations de cet article, à condition de faire un lien vers cette page. Pour toute demande de reproduction du texte, écrivez-nous en citant la source que vous voulez reproduire ainsi que le site sur lequel il sera éventuellement autorisé à être reproduit.