L'Opéra de John Adams, The Death of Klinghoffer, qui narre la prise d'otage de l'Achille Lauro dans les années 80 par des activistes palestiniens (et le décès de Leon Klinghoffer, américain handicapé d'origine juive), est l'objet de controverses à New York. Prévu pour le début de la saison 2014/2015, il devait être diffusé au cinéma, comme nombre d'autres productions.
Les filles de Leon Klinghoffer s'y sont opposées. Membres de l'Anti-Defamation League (ADL), une ONG américaine luttant contre l'antisémitisme, elles ont convaincu leur association de faire pression auprès de Peter Gelb, directeur général du Met – en ce moment aux prises avec un important conflit social – pour déprogrammer cet opéra.
Les raisons restent floues. Sur le site de l'ADL il est précisé que « cet opéra n'est pas anti-sémite, mais son contenu peut être utilisé dans les pays étrangers pour exacerber les sentiments anti-Israël ou comme un moyen pour promouvoir l'antisémitisme ».
Le communiqué des filles du défunt est plus clair : « The Death of Klinghoffer pervertit l'assassinat de notre père et tente de le rendre romantique, rationnel, légitime et explicable. L'approche politique du compositeur et de la librettiste est évidente, avec la juxtaposition peu sincère et dangereuse de la situation critique des Palestiniens avec le meurtre d'un innocent, Américain Juif et handicapé ».
John Adams a évidemment réagi : l'annulation de la diffusion est un acte « de la même intolérance que celle que les détracteurs de l'opéra veulent contrer ». Il a conçu The Death of Klinghoffer comme un opéra qui « reconnait les aspirations et les souffrances des Israéliens comme des Palestiniens, et en aucun cas n'ignore ni ne promeut la violence, le terrorisme ou l'antisémitisme ».
Le communiqué de l'ADL (en anglais)
La réaction de John Adams (en anglais)