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Paris. Opéra Bastille. 12-VI-2014. Giuseppe Verdi (1813-1901) : La Traviata, opéra en trois actes d’après le drame d’Alexandre Dumas fils La Dame aux camélias. Mise en scène : Benoît Jacquot. Lumières : André Diot. Décors : Sylvain Chauvelot. Costumes : Christian Gasc. Chorégraphie: Philippe Giraudeau. Avec : Diana Damrau, Violetta Valéry ; Anna Pennisi, Flora Bervoix ; Cornelia Oncioiu, Annina ; Francesco Demuro, Alfredo Germont; Gabriele Mangione, Gastone, Visconte de Lestorières; Fabio Previati , Barone Douphol ; Igor Gnidii, Marchese d’Obigny ; Nicolas Testé, Dottor Grenvil ; Nicolas Marie, Giuseppe ; Shin Jae Kim, Domestico. Jian-Hong Zhao, Commissionario. Orchestre et Chœur de l’Opéra National de Paris, (chef de chœur : Alessandro Di Stefano), direction : Francesco Ivan Ciampa.
Pour sa 432ème représentation, l'Opéra National de Paris met en scène La Traviata, un des classiques du mélodrame italien.
Le livret de Piave peint des portraits de la vie quotidienne avec un regard insistant sur l'aspect psychologique des personnages représentés. Leurs états d'âme et leurs émotions sont le moteur de l'intrigue et de la dramaturgie sonore qui mêle le tragique et le sublime. Les sentiments exacerbés de l'amour, de la passion, la trahison, l'injustice sociale, la souffrance ne peuvent amener qu'à un seul épilogue: la mort de l'héroïne d'où le théâtre repart à zéro.
Se confronter avec une intrigue aussi complexe que populaire n'est sans doute pas facile mais l'attente du public a été quelque peu déçue. La mise en scène peu convaincante de Benoît Jacquot est basée sur quelque élément fétiche franchement assez conventionnel. Afin de « ne pas tomber dans l'arbitraire », le metteur en scène présente des tableaux sensés être dans le style de l'époque : un grand lit à baldaquin surplombé par l'Olympia de Manet dans l'acte I, un énorme arbre qui capte l'attention du public à l'acte II et un majestueux escalier au III. Ce jeu de proportions ou plutôt de disproportions comme veut signifier, de façon évidente, la déviance, le corrompu, en italien le traviante. Les costumes aussi (robes, redingotes, chapeaux) de style XIXe sont légèrement augmentés pour la même raison.
La véritable dramaturgie passe au travers de la vocalité. Le chant est l'élément décidément le plus prégnant de la représentation qui mieux exprime le drame. Diana Damrau est manifestement la reine de la soirée, vocalement capable d'évoquer le tragique et le sublime. Sa technique exceptionnelle et son tempérament passionné font d'elle la véritable héroïne verdienne. Son partenaire, Francesco Demuro dans le rôle d'Alfredo n'a pas les aigus nécessaires. A l'inverse le baryton Ludovic Tézier projette sa voix avec une intensité éblouissante.
Novice de l'Opéra de Paris, le chef d'orchestre Francesco Ivan Ciampa en dépit de son jeune âge, fait preuve d'une certaine assurance. Dans la lignée de Daniel Oren, dont il est le disciple, il insuffle à l'orchestre tout le transport émotionnel dont il est capable à l'aide d'un geste ample et précis. Ayant pour but d'exprimer la force de la pensée verdienne, son interprétation conjugue le juste équilibre entre son et parole. Il cherche dans l'accompagnement orchestral l'intensité et la couleur la plus adéquate pour faire envoler le chant et l'esprit du compositeur italien. Sa première expérience à la tête de l'Orchestre National de Paris se révèle un succès et prélude à la direction de Madama Butterfly qui sera présentée au Festival Puccini (à Torre del Lago, Italie) au mois d'août.
Crédit photographique : © Opéra national de Paris/Elisa Haberer
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Paris. Opéra Bastille. 12-VI-2014. Giuseppe Verdi (1813-1901) : La Traviata, opéra en trois actes d’après le drame d’Alexandre Dumas fils La Dame aux camélias. Mise en scène : Benoît Jacquot. Lumières : André Diot. Décors : Sylvain Chauvelot. Costumes : Christian Gasc. Chorégraphie: Philippe Giraudeau. Avec : Diana Damrau, Violetta Valéry ; Anna Pennisi, Flora Bervoix ; Cornelia Oncioiu, Annina ; Francesco Demuro, Alfredo Germont; Gabriele Mangione, Gastone, Visconte de Lestorières; Fabio Previati , Barone Douphol ; Igor Gnidii, Marchese d’Obigny ; Nicolas Testé, Dottor Grenvil ; Nicolas Marie, Giuseppe ; Shin Jae Kim, Domestico. Jian-Hong Zhao, Commissionario. Orchestre et Chœur de l’Opéra National de Paris, (chef de chœur : Alessandro Di Stefano), direction : Francesco Ivan Ciampa.
2 commentaires sur “La Traviata à l’Opéra de Paris, Diana Damrau impériale”