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7.V.2014. Helsinki, Centre Musical d’Helsinki. Henri Dutilleux (1916-2013) : Mystère de l’instant. Richard Strauss (1864-1949) : Quatre derniers Lieder. Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n° 4, op. 98. Chris Bradley, cymbalum, Juliane Banse, soprano. Orchestre symphonique de la Radio finlandaise, Jukka-Pekka Saraste, direction.
La présence de Jukka-Pekka Saraste est familière au public d'Helsinki où il dirige régulièrement le Philharmonique d'Helsinki et l'Orchestre symphonique de la Radio finlandaise. Son interprétation se concentre habituellement sur la clarté, l'équilibre et la transparence, tout en évitant les excès comme l'emphase et la sentimentalité démonstratrice. Une telle approche conduit à des résultats qui vont du mitigé à l'excellent dans ce programme consacré à Dutilleux, Strauss et Brahms.
Saraste assure presque à lui seul les exécutions régulières de la musique orchestrale de Dutilleux à Helsinki et son enregistrement des œuvres orchestrales du maître français avec l'Orchestre symphonique de Toronto fournit une meilleure évidence de son affinité pour ce compositeur.
Mystère de l'instant est conçu pour orchestre à cordes, percussion et cymbalum et se compose de 10 brefs mouvements joués sans pause. Comme on pouvait s'y attendre avec le compositeur, et avec un tel ensemble, une vaste gamme de couleurs et d'effets sont exploités tandis que l'on retrouve sa marque dans les sonorités polies et transparentes. Dutilleux accorde ici un rôle très important au cymbalum avec des sonorités à la fois pleines et exotiques. La musique scintille, se soulève et vacille. Une multitude de pizzicatos affairés s'engagent dans un dialogue avec le cymbalum.
L'écriture pour les cordes est parfois hautement complexe et même traître, et les interprètes de temps en temps ont des difficultés face à ses exigences techniques. Malheureusement, cela porte atteinte à la finition polie du son du compositeur. La plus grande question, toutefois, est que l'œuvre semble manquer de la même cohésion musicale que celle rencontrée par exemple dans Métaboles, et ressemble davantage à une série d'épisodes aléatoires dotés d'une conclusion quelque peu arbitraire.
Les Quatre derniers lieder de Strauss est une de ses plus belles compositions en dehors du domaine de l'opéra. Bien que cette œuvre évite les excès romantiques d'Une Vie de héros, un certain degré de chaleur est généralement exigé dans tout exécution de la musique de Strauss. L'interprétation de Saraste propose des tempos vifs et se concentre sur son habituelle clarté, l'équilibre et la transparence des détails orchestraux.
La soprano soliste Juliane Banse est à l'évidence passionnée par cette musique et son timbre pur et raffiné convient à l'accompagnement retenu que Saraste lui offre. Il est difficile de se plaindre de cette exécution magnifiquement jouée et chantée, mais davantage de chaleur, particulièrement au niveau des cordes, aurait été bienvenue. Une mention spéciale revient aux déchirants solos de cor (second mouvement, joué par József Hárs) et de violon (troisième mouvement, joué par Jari Valso).
La Symphonie n° 4 de Brahms et la direction esthétique de Saraste sont une parfaite réussite. Cette musique est concentrée, riche à la fois au plan harmonique et au plan du détail instrumental, elle exprime éloquemment et succinctement ses émotions. Saraste dirigeant sans partition, dès les premières mesures, conditionna sa formation pour une mémorable interprétation : une ligne magnifiquement modelée des violons, parfaitement équilibrée avec de subtiles appels des bois et une subtile surtension ascendante des violoncelles. Le reste de l'interprétation ne déparera aucunement : une excellente exécution par un orchestre de référence.
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7.V.2014. Helsinki, Centre Musical d’Helsinki. Henri Dutilleux (1916-2013) : Mystère de l’instant. Richard Strauss (1864-1949) : Quatre derniers Lieder. Johannes Brahms (1833-1897) : Symphonie n° 4, op. 98. Chris Bradley, cymbalum, Juliane Banse, soprano. Orchestre symphonique de la Radio finlandaise, Jukka-Pekka Saraste, direction.