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Théâtre du Châtelet. 7-IV-2014. 15ème Grand Prix Lycéen des compositeurs. Kaija Saariaho (née en 1952) : Ciel d’hiver pour orchestre ; Edouard Lalo (1823-1892) : Namouna, Suites d’orchestre extraites du ballet en deux actes pour orchestre ; Thierry Pécou (né en 1965) : Spinoza in Cuzco pour quatuor à cordes et orchestre ; Manuel Rosenthal (1904-2003) : Gaité parisienne. Orchestre Lamoureux ; direction : Fayçal Karoui
C'est pour Eric Tanguy, et sa pièce Evocation pour violoncelle et piano, que les quelques 3000 lycéens qui participent tous les ans au Grand Prix Lycéen des Compositeurs ont voté cette année. Bon nombre d'entre eux étaient au Théâtre du Châtelet, ce lundi 7 avril pour rencontrer les six compositeurs en lice et couronner l'élu de leur choix. Cette grande journée était ponctuée très officiellement cette année par un concert en soirée. Nous y entendions, sous la baguette de Fayçal Karoui à la tête de l'Orchestre Lamoureux, la création de l'œuvre commandée à la lauréate 2013, Kaija Saariaho par Musique Nouvelle en Liberté. Une autre création, celle de Thierry Pécou, qui concourait aussi dans le GPLC 2014, voisinait deux pièces du grand répertoire français, selon l'esprit qui anime les concerts de Musique Nouvelle en Liberté.
De Kaija Saariaho, Ciel d'hiver – dûment présenté, exemples à l'appui, par Fayçal Karoui – tire son matériau d'une oeuvre plus ancienne, Orion, à laquelle la compositrice donne un nouvel écrin. Une toile sonore très richement élaborée est ici animée par des timbres solistes (piccolo, hautbois, violoncelle) qui dessinent en alternance leurs figures sonores avant de se fondre dans un espace mouvant et immersif. Un pupitre de percussions très colorées, comme ce glass-chimes scintillant, rehausse la texture sonore raffinée autant que poétique.
Etrange par son titre d'abord, Spinoza in Cuzco, et par la surenchère sonore, un peu boulimique, qu'elle favorise, la nouvelle pièce de Thierry Pécou sollicite un dispositif assez rare qui relève du concerto pour quatuor à cordes, comme le convoque également Pascal Dusapin dans Hinterland–Hapax. Cette musique de plein-air, celle des grands espaces andins, toujours puissamment pulsée, semble être un peu à l'étroit dans la salle pourtant bien sonnante du Théâtre du Châtelet. Thierry Pecou y déploie une écriture foisonnante, charriant des matériaux hétérogènes et traversée d'échos multiples où affleure toujours le rituel de transe, celui des fêtes colorées pour le dieu soleil évoquées dans la notice de programme. Les interventions solistes du quatuor à cordes ménagent des plages très contrastantes instaurant une toute autre dramaturgie… Avant que la fête ne reprenne le dessus pour terminer dans la ferveur d'une « danse sacrale » ébouriffante.
En comparaison, les Suites d'orchestre extraites du ballet Namouna d'Edouard Lalo ainsi que Gaîté parisienne de Manuel Rosenthal n'étaient que musique légère mais non moins brillante et très enlevée, fleurons du grand répertoire français que l'Orchestre Lamoureux et son chef Fayçal Karoui ont à coeur de défendre.
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Théâtre du Châtelet. 7-IV-2014. 15ème Grand Prix Lycéen des compositeurs. Kaija Saariaho (née en 1952) : Ciel d’hiver pour orchestre ; Edouard Lalo (1823-1892) : Namouna, Suites d’orchestre extraites du ballet en deux actes pour orchestre ; Thierry Pécou (né en 1965) : Spinoza in Cuzco pour quatuor à cordes et orchestre ; Manuel Rosenthal (1904-2003) : Gaité parisienne. Orchestre Lamoureux ; direction : Fayçal Karoui