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Budapest. Festival du Printemps. du 21-III au 06-IV 2014 . Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour violon n°4 en ré majeur K.218 ; Concerto pour violon n°5 en la majeur K.219. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Sérénade mélancolique en si bémol majeur op.26 ; Souvenir d’un lieu cher op.42 (arrangement de David Walter) ; Valse-Scherzo en ut majeur op.34. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Havanaise op.83. Maxim Vengerov, Violon. Orchestre de Chambre de Pologne, direction : Maxim Vengerov.
S'étalant cette année du 21 mars au 6 avril, le Festival de Printemps de Budapest, qui en est à sa 34ième édition, célèbre toutes les musiques, du jazz à la musique populaire et folklorique en passant par le ballet, l'opéra, le récital et la musique symphonique, au cours de très nombreuses manifestations réparties en divers lieux de la capitale hongroise. C'est ainsi qu'un des premiers concerts importants de l'édition 2014 avait lieu dans la grande salle de l'Académie Franz Liszt dont la réouverture fut célébrée fin 2013. Vedette de la soirée, le violoniste Maxim Vengerov dirigeait de son archet l'Orchestre de Chambre de Pologne.
Au programme des pièces concertantes pour violon et orchestre, Mozart d'abord, Tchaïkovski ensuite, pour finir avec Saint-Saëns. Abordant les deux concertos K.218 et 219 de Mozart avec le même pas décidé mais sans précipitation, le chef instaura dès l'introduction orchestrale un climat serein baigné d'une élégance aristocratique qu'il maintiendra jusqu'à la fin. Si l'orchestre prit sa part dans cette perspective, chantant avec de belles couleurs et un impeccable équilibre des voix, il faut reconnaitre que c'est avant tout le violon lumineux et charmeur de Maxim Vengerov qui emporta le morceau. Manifestement heureux de jouer cette musique, le violoniste réussit à faire partager cette émotion avec le public, instaurant avec lui une incontestable connivence, profitant pour cela de l'idéale dimension de la salle qui permet à chacun de garder le contact physique et sensuel avec le son, de profiter de toutes les nuances, même les plus intimes, offertes par les interprètes. Ainsi tous les événements musicaux soigneusement pensés, préparés et mis au point en répétition, étaient audibles par tous, ce qui est irremplaçable. Jouant un Mozart classique, soutenu par un tempo de base modéré mais néanmoins Allegro, évitant la sur accentuation bondissante héritée du baroque au profit d'une ligne musicale ample et harmonieuse où la beauté et l'intelligence du phrasé priment, le violoniste convainc tout autant dans les mouvements vifs que dans l'Andante cantabile du K.218 et l'Adagio du K.219.
Après cette belle entrée en matière mozartienne, nous retrouvions un orchestre réduit à ses seules cordes pour les Sérénades de Tchaïkovski, jouées enchainées comme si elles constituaient une œuvre cohérente. Et il faut porter au crédit des interprètes de ce soir que d'avoir parfaitement réussie la fusion de ces deux opus 26 et 42. D'un climat bien différent des Mozart d'avant la pause, plus mélancolique mais toujours joliment pudique, phrasées avec autant de soin et plus d'intensité, plus contrastées également entre les mouvements, ces deux sérénades faisaient plaisir à entendre, avant que la plus enjouée Valse-Scherzo soulève l'enthousiasme des spectateurs conquis par ce violon précis et sans sècheresse, brillant et lumineux, virtuose sans faute de gout. Le programme officiel du concert s'achevait sur les accents hispanisants de la Havanaise de Camille Saint-Saëns savourée avec gourmandise par Maxim Vengerov.
Après un aussi joli parcours, Maxim Vengerov non sans avoir remercier le public pour son accueil, annonça à la plus grande joie du public, fortement hongrois mais pas seulement, une Danse hongroise de Brahms aussitôt lancée et exécuté avec un joli panache et même une pointe d'humour idéalement réalisée qui mit le sourire au lèvres de tous y compris du violoniste qui savait qu'il venait de faire mouche. Une seconde Danse hongroise un poil moins pétillante vint clore définitivement la soirée, où il nous fut donné d'entendre de la musique simple et belle, portée par un merveilleux violon dans un cadre superbe à l'acoustique idéale pour ce type de formation (23 cordes). Que demander de plus !
Crédit photographique : Concert du 22 mars 2014 © Felvégi Andrea
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Budapest. Festival du Printemps. du 21-III au 06-IV 2014 . Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour violon n°4 en ré majeur K.218 ; Concerto pour violon n°5 en la majeur K.219. Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) : Sérénade mélancolique en si bémol majeur op.26 ; Souvenir d’un lieu cher op.42 (arrangement de David Walter) ; Valse-Scherzo en ut majeur op.34. Camille Saint-Saëns (1835-1921) : Havanaise op.83. Maxim Vengerov, Violon. Orchestre de Chambre de Pologne, direction : Maxim Vengerov.
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