Après la presse écrite, place à la radio dans l'affaire Serge Dorny / Semperoper de Dresde. Le chef d'orchestre Christian Thielemann est clairement mis en cause.
Sur France Musique lundi 24 février, Serge Dorny déclarait que l'orchestre de la Staatskapelle de Dresde était un « état dans l'état » et que la fonction d'intendant n'était pas « secrétaire de l'orchestre ou de Monsieur Thielemann ». Et de conclure par un appel du pied aux autorités françaises : « J'ai toujours aimé travailler à l'Opéra de Lyon. Si ils souhaitent que je reste, je continuerai mon action« .
Le lendemain, Sabine von Schorlemer (Ministre de la Culture du Land de Saxe) et Christian Thielemann répliquaient aux micros de la MDR (Mitteldeutschen Rundfunks, groupe audiovisuel public de l'Allemagne centrale). La Ministre y dénonce un agissement de « Roi Soleil » et décrit un scénario digne du départ de Gerard Mortier à Madrid : Dorny a exprimé par mail tous les changements à faire au Semperoper (logo, programmation, management, …) terminant par une menace de démission si tout cela n'était pas acté. Le prenant au mot de la lettre, les autorités l'ont démissionné de ses fonctions.
Christian Thielemann n'est pas plus tendre : Dorny aurait refusé de programmer un Ring de Wagner – pourtant prévu pour 2015 / 2017 – et aurait exigé le départ du chef d'orchestre auprès de la Ministre – sans en référer à l'intéressé. La conclusion de Thielemann est sans appel : « Lyon est un autre monde, il en est le président et a tout les pouvoirs ». Une façon de dire qu'en Allemagne le pouvoir se partage avec le Generalmusikdirektor.