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Le jeune Dukas par Les Siècles

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Paul Dukas (1865-1935) : L’Apprenti sorcier ; Vélléda, cantate pour soprano, ténor, basse et orchestre ; Polyeucte, ouverture pour le drame de Corneille. Chantal Santon Jeffery, soprano. Julian Dran, ténor. Jean-Manuel Candenot, baryton-basse. Orchestre Les Siècles, direction : François-Xavier Roth. 1 CD Mucicales Actes Sud ASM 12. Code barre : 3 149028 032628. Enregistré le 12 avril 2011 à la Scuola Grande di San Rocco à Venise, et le 31 mai 2012 à l’abbaye de l’Épau. Livret bilingue (français, anglais). Durée totale : 55’54 ».

 

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Le cœur de cet enregistrement nous présente la fort méconnue Vélléda, que le jeune Dukas avait proposé lors de sa première tentative au concours du Prix de Rome.

L'argument de cette cantate fait penser à celui de la Norma de Bellini : même cadre gaulois, même passion coupable d'une vestale pour un général romain. Circonstance aggravante (et originalité de ce livret), ce romain est également chrétien. Après un court duo des amants maudits et l'arrivée du père de Véléda, la prêtresse ne trouve d'autre issue à ce conflit cornélien que le suicide.

Notons tout de suite les moments les plus réussis de cette partition. Le prélude tout d'abord, une page aux modulations harmoniques subtiles et à l'orchestration éthérée, l'arrivée en barque de Véléda ensuite, alors que les flots s'agitent de façon fort opportune, qui permet à Dukas de placer le premier grand tutti orchestral, auquel succède de façon fort saisissante la douce chanson de l'héroïne, la fin du duo d'amour enfin. Composé d'un seul tenant, le reste de la partition coule de façon relativement fluide. Du côté des chanteurs, Julian Dran, en jeune premier, s'en tire admirablement. Sa diction est claire, son chant agréable et passionné. au contraire ne laisse pas passer grand chose de son texte, et il nous semble qu'elle vocalise, de façon certes agréable au demeurant. L'Eugénax de enfin bougonne noblement.

En complément de programme, et sa phalange nous proposent l'inénarrable Apprenti sorcier et, plus rare, l'ouverture pour le Polyeucte de Corneille.
La prise de son est très travaillée, ce qui permet de saisir à l'audition les plus infimes détails des oeuvres. L'intérêt est encore renforcé par l'emploi des instruments anciens, qui possèdent un timbre plus bruitiste ; les cordes notamment, sont formidables. Le résultat vaut largement le détour dans l'Apprenti Sorcier, dont les passages lents sont mystérieux à souhait. Pour le reste, la lecture qu'en fait privilégie les ruptures du discours, les coups de théâtre, il appuie les divers contrastes de tempo et d'intensité, ce qui accentue volontiers le caractère narratif de l'oeuvre.

Après ce « scherzo de rats », la musique pour le Polyeucte de Corneille nous fait entrer dans une nouvelle dimension de l'art de Dukas, dramatique, épique, à l'image du programme. Plus austère, l'oeuvre se signale également par un côté plus scolaire, bien que Dukas nous réserve aux deux tiers de la partition un moment en apesanteur très inspiré – et très élégamment rendu.

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Paul Dukas (1865-1935) : L’Apprenti sorcier ; Vélléda, cantate pour soprano, ténor, basse et orchestre ; Polyeucte, ouverture pour le drame de Corneille. Chantal Santon Jeffery, soprano. Julian Dran, ténor. Jean-Manuel Candenot, baryton-basse. Orchestre Les Siècles, direction : François-Xavier Roth. 1 CD Mucicales Actes Sud ASM 12. Code barre : 3 149028 032628. Enregistré le 12 avril 2011 à la Scuola Grande di San Rocco à Venise, et le 31 mai 2012 à l’abbaye de l’Épau. Livret bilingue (français, anglais). Durée totale : 55’54 ».

 
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