Le Président de la République islamique d’Iran Hassan Rohani (modéré) a demandé publiquement le rétablissement de l’Orchestre national d’Iran, un orchestre symphonique créé en 1998, dissout en 2012, mêlant à l’orchestre classique les instruments traditionnels perse.
La partie n’est pas gagnée d’avance : les députés radicaux du Parlement iranien ont reproché au Ministre de la Culture Ali Jannati le 7 janvier dernier de ne pas souscrire aux propositions de loi interdisant aux femmes de chanter en public.
La présence d’orchestres symphoniques en Iran est ancienne : l’Orchestre de la Fraternité avait été créé au début du XXe siècle par Darvish Khan, musicien perse très populaire. Le premier orchestre permanent date de 1933 (Orchestre de la ville de Téhéran, puis Orchestre symphonique de Téhéran). Une dizaine de formations ont vu le jour dans tout le pays après la Seconde Guerre Mondiale, mêlant souvent instruments traditionnels et européens, alternant les répertoires classiques occidentaux et orientaux et les créations. Depuis 1979, année de proclamation de la République islamique, nombre de musiciens ont émigré et le répertoire classique occidental a été, selon les périodes, toléré ou interdit. Le chef d’orchestre iranien Alexander (Ali) Rahbari avait accepté en 2005 de devenir le directeur musical de l’Orchestre symphonique de Téhéran. Il devait démissionner quelques semaines plus tard, les conservateurs l’ayant accusé de promouvoir les « valeurs occidentales » après son concert inaugural avec la Symphonie n°9 de Beethoven.
L’article (en anglais) sur le site turc d’informations Cihan.