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Giya Kancheli, grandeur et abandon de la symphonie

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Connue d’une trop mince frange de mélomanes curieux, l’œuvre du Géorgien Giya Kancheli mérite une plus large diffusion, tant les valeurs humanistes et artistiques qu’elle véhicule justifient de toucher le plus vaste public possible. Pour accéder au dossier complet : Giya Kancheli, un monde de spiritualité universelle

 

Giya Kancheli

Connue d'une trop mince frange de mélomanes curieux, l'œuvre du Géorgien Giya Kancheli, aujourd'hui âgé de 78 ans, mérite une plus large diffusion, tant les valeurs humanistes et artistiques qu'elle véhicule justifient de toucher le plus vaste public possible. Après avoir abordé, dans un premier volet, sa vie et son esthétique, nous parcourons maintenant son oeuvre symphonique et l'ensemble de son catalogue.

La tradition symphonique de la Géorgie est fort ténue pour ne pas dire quasiment inexistante. Le Russe  (1859-1935), élève de Rimski-Korsakov,  vécut un temps à Tbilissi (1882-1993) où il fut nommé professeur et directeur de l'école de musique. Un conservatoire digne de ce nom n'existait pas avant 1917. Il s'intéressa à la musique traditionnelle caucasienne qui laissa des traces dans plusieurs de ses partitions. Lorsqu'il revint en 1924, fort âgé,  son temps était passé et il appartenait sans conteste à ce dernier.  Sa Symphonie n° 1 apparut pour la première fois à Moscou en 1908.

Vladimir Cherbatchov (1887-1952), autre Russe, élève de Liadov et Nicolas Tchérepnine,  le remplaça en 1931 pour deux années seulement.  Pianiste accompagnateur des Ballets russes, il émigre en 1930 à Tbilissi et réorganise le conservatoire jusqu'en 1935. Il laisse 5 symphonies. De tout cela, il résulte que la première symphonie géorgienne (Symphonie n° 1) de quelque importance fut créée en 1947. Son auteur issu du conservatoire de Tbilissi en 1936 s'appelait  Alexei Machavariani (1913- 1995). Il allait revenir au genre symphonique bien des années plus tard en en composant quatre de plus, écrites entre 1983 et 1988. A cette date, Kancheli rappelons-le, a déjà composé l'ensemble de son cycle symphonique.

On pourrait citer également Revaz Gabichvadze  (1921-1981), Géorgien,  issu du même établissement où il enseignera, qui écrivit sa Symphonie n° 1 en 1963 à l'âge de 50 ans. Deux autres suivront en 1971 et 1972.

Otar Taktachivili (1924-1989)  laissa aussi plusieurs symphonies (1950, 1951, 1955) et plusieurs concertos très colorés, mais son terrain de prédilection fut la voix et le chœur. Sa musique repose sur les formes traditionnelles et lui-même ne marqua pas de désaccord profond avec le régime en condamnant la modernité musicale de ses collègues (dodécaphonisme et sérialisme) et recevant des récompenses des instances politiques de son pays dont le Prix Lénine en 1982).

Sulkhan Zinzadse  (ou Tsintsadzé) (1925-1991)  violoncelliste et compositeur formé à Moscou et professeur à Tbilissi à partir de 1963 qui laisse 4 symphonies (1952, 1963, 1969, 1979), des concertos, une douzaine de quatuors à cordes, se situe dans le sillage de Chostakovitch (et de Bartók). Sa musique s'appuie sur des éléments éthniques.

Il faudrait écouter la dizaine de symphonies de Felix Glonti (1927-2012) dont on nous dit que les mouvements lents sont très réussis.

C'est à Kancheli que reviendra l'honneur d'élaborer un monde symphonique moderne et contemporain propre. Ses partitions sont assez concentrées, en un seul mouvement joué sans interruption, de progression lente et durant entre vingt et  trente-cinq minutes. De par cette structure, elles se distinguent de la forme symphonique traditionnelle et en abandonnent les règles formelles consacrées. Kancheli les considère comme des moments de temps vécu où règnent les surprises et l'intensité émotionnelle. Leur tempo est majoritairement lent.

Les introductions des Symphonies 2 à 7 affichent un climat souvent mystérieux et peu conventionnel. Par exemple, citons un chant sans parole délivré par un ténor (Symphonie n° 3), la large utilisation de cloches (Symphonie n° 4), l'opposition tonique d'un clavecin et de la masse orchestrale (Symphonie n° 5), une psalmodie modale (Symphonie n° 6)…

Ses débuts symphoniques le situent dans la lignée de la tradition symphonique russe (soviétique surtout) qu'il va vite enrichir d'éléments venus de la tradition musicale géorgienne, de traits intensément lyriques, méditatifs mais aussi régulièrement épiques. Comme cela a été souvent souligné, le compositeur nous entraîne dans une sorte de témoignage dramatique vécu et dans l'alternance appuyée de violentes irruptions sonores et de moments de félicité faits d'une franche beauté intrinsèque. Considéré sous ces angles singuliers, le déroulement symphonique s'apparente souvent à un rituel incantatoire dédié à la beauté, à la mélancolie et à la palpation temporelle. Le compositeur russe, Alfred Schnittke, a dit fort justement : « La qualité la plus extraordinaire de la musique de Kancheli est son aptitude à suspendre tout sens du temps. »

On remarquera également à l'écoute de nombre de ses partitions combien s'impose une relation singulière au silence qu'il dote de plusieurs paramètres et caractères. Sans oublier une dimension sacrée. Chez lui le silence est sens et beauté. Comment pourrait-il alors échapper à la croyance d'une mission supérieure dévolue à la musique et plus largement de l'art.

Sa logique propre et sa vie derrière le rideau de fer ne l'ont heureusement pas éloigné des réalités, notamment politiques. Néanmoins,  et en toute conscience, il a écrit : « Avant de sauver le monde, il faut d'abord que quelqu'un sauve la beauté. La beauté ne peut rendre bon celui qui est mauvais mais elle peut rendre meilleur celui qui est bon. » La beauté, la méditation, la morale, le silence se mélangent pour façonner et accoucher d'une nouvelle liturgie,  à une nouvelle manière de concevoir la vie et la mort.

Coloriste, bâtisseur de fresques impressionnantes, habile orchestrateur,  metteur en place de pages intériorisées de toute beauté et  de grande profondeur, il néglige le développement symphonique traditionnel au profit de la confrontation  violente de blocs sonores puissants. Son implication première dans la composition concerne l'orchestre et plus précisément la symphonie dont les sept volets seront élaborés entre 1967 et 1986. Il quittera alors ce genre définitivement. Ces symphonies se caractérisent par un langage typique consistant en de petits passages mélodiques en mode mineur opposés à d'autres plus longs, sources de discordes, alternativement  emplies d'angoisse et de calme. Ces passages sont parfois ponctués de scènes plus agressives et martiales  impliquant des cuivres et des percussions. Avec le temps, il paraît évident que sa musique s'avère plus raffinée, plus anxieuse, plus adoucie également.

Alfred Schnittke, compatriote et contemporain de Kancheli, avance que dans ses symphonies « nous vivons une vie entière, ou encore pouvons percevoir toute une histoire, ignorant toutes les secousses du temps ». Il précise, à juste titre sans doute : « Une symphonie est essentiellement l'expression libre et sans restriction d'une pensée musicale… » Sa compréhension de la musique de Kancheli s'impose encore  lorsqu'il dit : « Calmement, dans son indépendance,  Kancheli a évité à la fois l'expérimentation et l'orthodoxie en forgeant son style individuel inimitable »,  et  de préciser encore : « … Il suspend toute perception du temps. Dès la toute première note nous sommes libérés de notre quotidien ordinaire pour flotter, tel un nuage, dans l'éternité. »

Les sept opus de ce cycle symphonique  furent tous créés par l'Orchestre symphonique national de Géorgie sous la direction de son premier chef d'orchestre, Dzhansug Khakidze.

Crédits photographiques © Ruth Waltz / ECM Records

Catalogue commenté des œuvres principales de Kancheli, avec discographie essentielle

1961. Quintette à vent (pour flûte, hautbois, clarinette, cor et basson).

1961. Concerto pour orchestre. La création a lieu à Tbilissi le 2 février 1963.

Pour cette œuvre il reçoit le prix des jeunes compositeurs de l'URSS, en 1963 également. Avec cette partition Kancheli rejoint le groupe des modernistes soviétiques non conformes à la lignée artistique décrétée par les instances dirigeantes de l'URSS. Le Concerto pour orchestre marque un essai et un intérêt pour le dodécaphonisme et l'écriture sérielle (dans la lignée des tentatives lancées par Denisov, Goubaïdoulina, Pärt, Rääts, Schnittke, Silvestrov…). Son langage fut  attaqué et censuré avec force par certains journaux soviétiques. Une importante revue musicale  le critiqua sévèrement ; cela ne l'empêcha pas de poursuivre sa route en dépit de l'académisme ambiant.

1963. Largo et Allegro, pour cordes, piano et timbales. 15'. Création : 7 mai 1963 à Tbilissi par l'Orchestre symphonique de la Radio et TV, dir. Lile Kiladze.

Enregistrement live : New Sinfonia Amsterdam, dir. L. Markiz.

1964. Musique pour la pièce  en un acte de R. Sturua et G. Kavtaradze « The Accusation ». Création : 12 septembre 1964 au Théâtre Rustaveli de Tbilissi.  Mise en scène de R. Sturua.

1964. Musique pour le film « The Children of the Sea » de Konstantine Pipinashvili.

1966. Musique pour la pièce en deux actes de Nodar Dumbadze : « A Sunlit Night ». Première exécution : 7 juin 1966 au Théâtre Rustaveli de Tbilis3573363 si, dir. L. Oganezov, mise en scène : R. Sturua.

1967. Musique pour la comédie en 2 actes d'Eugène Labiche, « Le Chapeau de Paille d'Italie ». Première : 27 mai 1967, Tbilissi, Théâtre Rustaveli, R. Sturua (mise en scène), Y. Chikvaidze (décors)…

1967. Symphonie n° 1, créée à Tbilisi le 12 mai 1968 par l'Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, dir. D. Kakhidze. Durée : 20' à 26'. Comprend : 1. Allegro con fuoco, 2. Largo.

Symphonie « semi-conventionnelle » selon Layton, la Symphonie n° 1 inaugure un cycle de sept titres en un seul mouvement d'une durée moyenne de 20 à 30 minutes chacun et ayant la particularité de contenir des extrêmes dynamiques très violents et plus globalement  de courtes cellules thématiques relativement peu développées. Ce premier opus symphonique s'empare de traits motoriques, parfois grotesques,  évoquant certains thèmes de marche de Chostakovitch, mais sans oublier d'y inclure des pages d'une belle introspection lyrique. Elle porte l'influence de la fin de la Symphonie de psaumes de Stravinsky. Elle est la seule de ses symphonies à être structurée en deux parties ;  elle est jouée sans pause comme les autres symphonies du cycle. Elle débute Allegro et développe ensuite une atmosphère Largo déjà  porteuse des principaux caractères des pièces ultérieures.

Elle se caractérise par la présentation de pôles dynamiques extrêmes, une puissante masse sonore,  une alternance impressionnante de silences et d'explosions assourdissantes,  de tutti et de méditations parfois presque inaudibles.

On y trouve les premières avancées vers la psalmodie, l'ascétisme, le mystère, la contemplation lyrique et spirituelle, le travail sur l'éternité qui caractériseront pleinement les chefs-d'œuvre à venir.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique d'Etat de Moscou, dir. Fyodor Glushchenko, LP Melodiya C10 05979-80 ; CD Olympia OCD 424. Enregistrement : 1992.

= Orchestre symphonique de Tbilissi, dir. D. Kakhidze, CD Mazur Media Unlimited Classics BEAUX 2009.

= Orchestre philharmonique d'Helsinki, dir. J. DePreist, CD Ondine ODE 829-2. Enregistrement de 1994.

1968. Musique du film « An Unusual Exhibition » d'Eldar Stengelaya.

1968. Musique pour la comédie musicale d'après Tsagareli : « The Pranks of Khanuman » (Khanuma's Merry Tricks). Création de la première version : 1er octobre 1968, Tbilissi, Théâtre Rustaveli, dir. L. Oganezov, mise en scène : R. Sturua, I. Sumbatashvilli (décors), chorégraphie : Y. Zaretsky. Création de la seconde version (1973) : 31 décembre 1973, Leningrad, Théâtre Maxim Gorky, S. Rosentsveig (direction), G. Tovstonogov (mise en scène), Y. Zaretsky (chorégraphie).

1969. Musique du film « Don't Grieve » de Giorgi Danelyia.

Le compositeur en a tiré une suite interprétée par l'Orchestre cinématographique dirigé par Sergey Skripka, Olympia OCD 608.

Enregistrement =  Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, dir. D. Kakhidze, Olympia OCD 608.

1969. Musique de scène pour la pièce parabole « The Good Women of Setzuan », d'après Bertold Brecht. Création : 15 juin 1969, Tbilisi, Théâtre Rustaveli, dir. L. Oganezov, mise en scène : R. Sturua, G. Alexi-Meskhisvilli (décors), Y. Zaretsky (chorégraphie).

1970. Musique du film « The Jug » de I. Kvirikadze.

1970. Musique du film « Feola » de Baadur Tsuladze.

1970. Symphonie n° 2 « Chants » (Songs) (Sagaloblebi/ Celebrations Songs/ Gesänge). Créée à Tbilissi le 30 octobre 1970 par l'Orchestre Symphonique  d'Etat de Géorgie, dir. D. Kadhidze.

En trois sections  (durée : 21' environ) : adagio, allegro et adagio. Inspirée par des airs populaires géorgiens polyphoniques sans jamais les citer directement cependant.

Des sons de cloches, que l'on retrouve souvent dans les symphonies de Kancheli, apparaissent dans le troisième mouvement. On a pu y déceler des influences de Stravinsky que le compositeur confia avoir particulièrement aimées dans sa jeunesse notamment. La voix d'homme soliste est chargée de rappeler les lamentations funèbres anciennes et ajoute un intense dramatisme. Nous sommes déjà en présence d'un authentique chef-d'œuvre.

La Symphonie n° 2 s'impose comme étant une réinterprétation des anciennes chansons du rituel, transmises oralement. Dans cette partition, il utilise des traits de la modalité en y imposant des oppositions de sections lentes et de sections rapides ainsi que  des tensions dynamiques très marquées.

Comme pour la précédente, on perçoit l'influence de Stravinsky, encore celui de la Symphonie de psaumes, mais aussi celle du compositeur folkloriste Kachi Rosebaschvili, à travers son œuvre faite de pièces polyphoniques géorgiennes traditionnelles Chants d'église,  publiée en 1968. La Symphonie n°2 est construite sur un fragment thématique proche d'une chanson avec une orchestration colorée personnelle.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique de Tbilisi, dir. D. Kadhidze, CD Mazur Media Unlimited Classics BEAUX 2009.

= Orchestre symphonique de la  Radio de Berlin, dir. , CD CPO 999 263-2. Enregistré en juillet 1994.

1971. Musique pour la tragédie en un acte d'après Jean Anouilh « Medea ». Création : 30 septembre 1971, Tbilissi, Théâtre Rustaveli, R. Sturua (mise en scène), I. Sumbatashvili (décors).

1971. Musique du film « The Neighbours » de Rezo Charkhalashvili.

1971. Musique du film « My Profession Is Investigator » de Giorgi Kalatozishvili.

1972. Musique du film « White Stones » de T. Palavandishvili.

1972. Musique du film « When Almonds Bloom » de Lana Gogoberidze.

1972. Musique du film « Gladiator » de Baadur Tsuladze.

1973. Musique du film « A Grandad from Siberia »

1973. Symphonie n° 3, pour mezzo-soprano, contre-ténor, ténor et grand orchestre. Dédiée à Dzhansug Kakhidze. Création à Tbilissi le 11 octobre 1973. Orchestre Symphonique d' Etat de Géorgie, dir. D. Kakhidze, H. Gonashvili (ténor).

Elle débute par un motif chanté sans paroles confié au ténor soliste, puis  mise en place d'un refrain provenant du rituel grégorien, une sorte de lamentation populaire gage d'un sentiment ou d'un symbole d'éternité. On a évoqué à cet égard le cluster stravinskien…

Elle repose sur des structures tonales traditionnelles mais se montre novatrice par « son utilisation originale des contrastes sonores avec de brusques explosions suivies de mystérieuses méditations où la voix humaine est utilisée comme un instrument : un style à cent lieues des banalités « con fuoco » de Khrennikov », précise justement Frans Lemaire (La Musique du XXe siècle en Russie, p. 227).

La voix éthérée et douce du chanteur folklorique géorgien Gimlet Gonashvilli fait merveille (plus tard, elle sera « remplacée » par des instruments). Cette voix symbolise ici la tristesse et la spiritualité et contraste avec le monde brutal représenté par la violence orchestrale.

C'est une des œuvres principales de Kancheli.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie,  dir. Dansug Kakhidze, Gimlet Gonashvili (contre-ténor), Giya Chaduneli et Archil Kharadze (altos)LP Melodiya C10 20843 et CD SUCD 10-00129 ; CD Olympia OCD 401. Enregistrement de 1979.

= Orchestre philharmonique de Londres, dir. F. Welser-Möst, (contre-ténor) CD EMI Angel CDC 5 556192.

= Orchestre symphonique de Tbilissi, dir. D. Kakhidze, CD Mazur Media Unlimited Classics BEAUX 2010.

= Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, dir. H. Gonashveli, CD Melodiya SUCD 10-00129.

1973. Musique du film “The Cranks”

1973. Musique du film « Samanishvili's Stepmother »

1973. Musique du film « The Captains » de T. Gomelauri.

1973. Musique du film « The Eccentrics » de Eldar Shengelaye.

1974. Musique pour la pièce en 2 actes de R. Tabukashvili ‘The Party Committee Secretary ». Création : 6 février 1974, Tbilissi, Théâtre Rustaveli, R. Sturua et G. Kavtaradze.

1974. Symphonie n° 4 « A la mémoire de Michelangelo », pour 4 cloches d'église placées hors-scène et grand orchestre. Commande du ministère de la culture d'URSS, donnéetlch en création à Tbilissi le 13 janvier 1975 par l'Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, dir. D. Kakhidze. Pour les 500 ans de la naissance de Michelangelo. Œuvre typique du maître en un seul mouvement continu d'une durée de 20-25 minutes environ, notée Largo. On y trouve des plages de tranquillité apaisante et suspendue explosées par de terribles éclats de l'ensemble de l'orchestre. Il existe très peu de pages où le discours subit des variations dynamiques progressives.

La Symphonie n° 4 (1976) est proposée en janvier 1978 aux Etats-Unis par Iouri Temirkanov placé à la tête de l'Orchestre de Philadelphie. La représentation se déroule peu de temps avant que ne s'installe un net refroidissement culturel entre les Etats-Unis et l'URSS. La « Glasnost » allait favoriser une plus large diffusion des œuvres en Occident. Kancheli bénéficia de ce réchauffement par le biais de commandes et  d'exécutions.

Ici le compositeur remplace le piano presque toujours présent dans sa musique par des cloches (conçues dans l'imaginaire d'une ville de la Renaissance).

Rappelons que Chostakovitch avait composé une Suite sur des vers de  Michelangelo.

Œuvre récompensée par le prix d'Etat de l'Union soviétique.

Les derniers opus symphoniques revêtent un tour rappelant le Mahler des Symphonies n° 9 et 10 où il  parvient à donner une impression de « suspension du temps ». Les aspects liturgiques de nombreuses pages trouvent un arrêt très brutal lors de perturbantes interruptions de la masse orchestrale, sortes d'incantations explosives non négociables.

Néanmoins, il s'agit d'une symphonie ascétique, laconique, monolithique ; avec trois motifs débutant et s'éteignant en présence du tintement de cloches d'église. Ce sont : le premier thème des violons, le choral des cordes, le motif de la harpe.

Son tissu sonore délicat, mélancolique, bousculé par des éclats sonores répétés, de type apocalyptique conduit à l'apaisement avec le célesta qui imite le luth. On y perçoit des réminiscences de la boite à musique de l'enfance24 , sorte de refuge.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, dir. D. Kakhidze, LP Melodiya C10 12551-2 ; CD Melodiya SUCD 10-00130 ; CD Olympia OCD 403.

= id. CD Elektra Nonesuch 7559-79290-2.

= Orchestre symphonique de Tbilissi, dir. D. Kakhidze, CD Mazur Media Unlimited Classics BEAUX 2025.

= Orchestre philharmonique d'Helsinki, dir. J. DePreist, CD Ondine ODE 829-2. Enregistrement de 1994.

1975. Musique du film « The Knights-Errant »

1975. Musique du film « A Caucasian Romance »

1975. Musique du film « A Captive in the Caucasus »

1975. The Caucasian Chalk Circle (Le Cercle de craie caucasien), comédie musicale en 3 actes, d'après B. Brecht. Donnée à Tbilissi le 12 septembre 1975, Théâtre Rustaveli,  dir. L. Oganezov, Sturua (mise en scène), G. Alexi-Meskhishvili (décors), Y. Zaretsky (chorégraphie). La partition enregistre un grand succès en URSS et en Occident.

1976-1977. Symphonie n° 5 « A la mémoire de mes parents ». Pour grand orchestre. Créatios28 n le 27 février 1978, Tbilissi, Orchestre Symphonique d'Etat de Géorgie, dir. D. Kakhidze. Commande  de l'éditeur américain G. Schirmer, New York. Durée : 20'-26'. Noté Largo.

Cette musique repose sur une texture sonore plus opulente que dans la précédente symphonie ; on y rencontre aussi des  accents tragiques atténués par le clavecin (sa musique réactive les souvenirs  du passé).

Elle n'est pas sans présenter des ressemblances avec l'atmosphère de musique de film (on pense à Prokofiev et à Chostakovitch).

Elle débute par un solo de clavecin, puis survient une violente interruption, modèle que l'on retrouvera plusieurs fois. Une des symphonies les plus violentes et désespérées du cycle.

Elle n'inclut pas, comme précédemment,  d'influence folklorique géorgienne marquée mais bien celle de la musique de cinéma contemporain. La section de valse désolée semble redevable de .

Enregistrements :

= Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, dir. Djansug Kakhidze. Réf. : LP Melodiya C10 12551-2 ; CD Elektra Nonesuch 7559-79290-0 ;  CD Ina MFSL 896 ; Melodia SUCD 10-00130 ; CD Olympia OCD 403.

= Orchestre symphonique  de Tbilissi, D. Kakhidze, CD  Mazur Media Unlimited Classics BEAUX 2025.

= , dir. Valeri Gergiev, CD Ondine ODE 829-2 (live).

= Orchestre philharmonique d'Helsinki, dir. James DePreist. Chandos CHAN 829-2. Enregistrement : 1994.

1977. Musique du film “Le Cinéma” de Liana Eliava.

1977. Musique du film « The Races » de G. Gomelauri.

1977. Musique du film « Mimino » de G. Kalatozishvili.

1977. Musique  pour la comédie en 2 actes de Noder Dumbadze et Georgi Lordkipanidze, « Grandma, Illarion and Myself ». Création : 14 mars 1977, Tbilissi, Théâtre Rustaveli, dir. L. Oganezov, R. Sturua (mise en scène), G. Alexi-Meskhishvili (décors), Y. Zaretsky (chorégraphie).

1978. Musique du film “Several Interviews On Personal Matters” de Lana Gogoberidze.

1978. Musique du film « A Caucasian Tale » de Giorgi Kazatuzishvili.

1978. Musique pour la comédie en 5 actes d'Alexandre Ostrovsky « Easy Money » (Argebt fou). Première le 28 avril 1979, Dusseldorf, Schauspielhaus, R. Sturua (mise en scène), G. Alexi-Meskhishvili (costumes).

1978. Musique du film « Samanishvili's Septmother » de Eldar Shengelaya.

1979. Musique du film « The Call of the Ancestors » de T. Lordkipanidze et T. Chokhonelidze.

1979. Musique du film « The Quarry » de P. Charkviani.

1979. Musique de scène pour le « Richard III » de Shakespeare. Première exécution : 11 février 1979, Tbilissi, Théâtre Rustaveli, L. Oganezov (dir.), Sturua (mise en scène), M. Mshvelidze (costumes), Y. Zaretsky (chorégraphie).

1979. Musique pour la pièce en 2 actes de Tamaz Chiladzed « The Role for a Debutante ». Création : 14 janvier 1980, Tbilissi, Théâtre Rustaveli, L. Oganezov (dir), R. Sturua (mise en scène), M. Chavchavadze (costumes), Y. Zaretsky (chorégraphie).

On retiendra les deux très rafraîchissants Interludes.

1978-1980. Symphonie n° 6. Commande de l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig, création  (première version) : le 7 avril 1980 à Tbilissi par l'Orchestre Symphonique d' Etat de  Géorgie, dir. Kakhidze ; création (version finale) : 22 octobre 1981, Leipzig, Orchestre du Gewandhaus, dir. Kurt Masur.

Une des œuvres maîtresses  de Kancheli, où une sonorité fragile doit affronter tout l'orchestre déchaîné. Rôle particulier des altos solos : un alto joue une mélodie tandis que l'autre l'accompagne et l'amplifie.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, dir. D. Kakhidze, LP Melodiya C10 20843 ;  CD Melodiya SUCD 10-000129 [avec A. Kharadze & G. Chaduneli, altos] ; CD Olympia OCD 401. Enregistrement : 1981.

= Orchestre symphonique de Tbilissi, dir. D. Kakhidze, CD Mazur Media Unlimited Classics BEAUX 2026 ; CD Sony SMK 66590.

1980. Musique du film “It's Thy Son, Oh Earth” de Rezo Chkheidze.

1980. Musique du film “The Stray Bullet » (Vasily Kikvidze)

1980. Musique pour la comédie en 5 actes d'après Shakespeare « As You like it » (Comme il vous plaira/ Wie es euch gefällt).  Commande : Théâtre de la ville de Düsseldorf. Création : 13 septembre 1980, Dusseldorf, Schauspielhaus, R. Sturua (mise en scène), G. Alexi-Meskhishvili (décors). Durée : 32'.

1980. Musique pour le drame en 2 actes de Mikhail Shatrov « Blue Horses on Red Grass »

1981. Musique pour « Variations on a Contemporary Theme », dialogue avec les spectateurs, en 2 actes, de R. Sturua. Création : 27 janvier 1981, Tbilissi, Théâtre Rustaveli, R. Sturua (mise en scène).

1981. Musique pour « The Centenary », prodchuction de gala en 2 actes pour le centenaire du Théâtre Rustaveli. Première exécution : 30 octobre 1981, Tbilissi, Theâtre Rustaveli, I. Oganezov (direction), Robert Sturua (mise en scène)…

1981. Musique pour « Belle from Amherst », histoire de la vie du poète en deux parties  de David H. Lewis.

1982. Musique pour «  Samanichvili'e  Stepmother », pièce en 2 actes, texte de Vladimir Kostantinov et Boris Ratser. D'après le court roman du même nom de D. Kldiashvili. Création : 30 septembre 1982 à Léningrad, au Théâtre Maxim Gorky. Avec S. Rosentsveig (dir.), G. Tovstonogov (mise en scène)…

1982. Musique du film « Tears Dropping » de Giorgi Daneliya.

1983. Musique du film « Ratili » de G. Kalatozishvili.

1983. Musique du film « The Day Lasts Longer The Night » de Lana Gogoberidze.

1983. Musique du  film “Amiran's Fairy Tales” de G. Levashov-Tumanishvili.

1983. Musique du film « Blue Mountains or Extraordinary Story » d'Eldar Shengelaya.

1982-1984. Music for the Living (Musique pour les vivants), opéra en deux actes  écrit en collaboration avec le directeur du Théâtre Rustaveli, Robert Sturua. Livret du metteur en scène réputé Robert Sturua. Il y utilise les langues suivantes : anglais, italien, français, géorgien et sumérien. Première exécution : 28 avril 1984, Tbilisi, Théâtre Paliashvili, D. Kakhidze (direction), R. Sturua (mise en scène)… Donné à Moscou en 1984. Durée : ch1h40, pour 2 sopranos, 3 ténors, voix aiguë de garçon, basse, acteur muet, danseur, chœur SATB, chœur de garçons (voix aiguës), danseurs, orchestre.

Cet opéra qui suit de peu la Symphonie n° 6  connaîtra une forte renommée à l'Est depuis sa création en juin 1984. Elle « mêle le burlesque et  le tragique », nous renseigne Jacques Di  Vanni. Plus, elle s'inspire du pouvoir de la musique et intègre de nombreux et divers paramètres reliés à l'humanisme et à l'esthétique. En réalité, l'opéra, texte et musique,  s'appuie sur un poly-stylisme d'où la présence de chants anciens géorgiens, d'extraits de la Bible, de citations de Shakespeare et du poète géorgien Galaktion Tabidse (1892-1959) ; il s'agit d' une parodie du bel canto italien. Le symbolisme et les allusions politiques des scènes sont bien présents.

Opéra avec très peu d'intrigues  sur le thème  suivant : toutes les avancées humaines et humanistes sont détruites par la dictature. Un enfant au milieu des ruines trouve un violon et le donne à un vieillard aveugle qui produit un son, le premier qui repousse le silence mortel et offre l'espoir d'un renouveau possible. Le pouvoir spirituel de la musique.

Révisé en 1998. Nouvelle mise en scène en décembre 1999 à Weimar (Deutsches National Theater).

1984. Bright Sorrow (Clair chagrin /Léger chagrin/Svetlaïa pechtal). Ce  Requiem, est une sorte de cantate pour le 40e anniversaire de la Victoire sur le fascisme et fait appel à deux voix  de garçons, un chœur de garçons et un grand orchestre. Il est dédié aux enfants victimes de la guerre. Il réunit pour la circonstance des textes de Shakespeare, Goethe, Pouchkine et G. Tabidze (le grand poète géorgien), résulte d'une commande de l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig et connaît sa création le 9 mai 1985 à Leipzig, avec l'Orchestre du Gewandhaus de la ville de Leipzig, le chœur d'enfants du Gewandhaus, tous placés sous la direction de Kurt Masur. 34'.

L'œuvre fut interprétée lors du Troisième Festival International de musique contemporaine à Leningrad en 1988. On a bien remarqué que pour une fois un compositeur contemporain de haute stature pouvait écrire une musique émouvante et pleine d'imagination en style tonal.

Contemporaine de la Symphonie n° 7 on considère souvent cette partition comme un des sommets de sa création suivie par une moindre inspiration…

 Enregistrements:

= Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, Moscow Sveshnikov Choral College's Boys, dir. D. Khakidze. LP Melodiya C10 26625-5 ; CD Ina MFSL 896 ; CD Melodiya 74321-49958-2.

= , Moscow Svehnikov Choral College's Boys, dir. D. Khakidze, CD Col legno 0647 286.

= Orchestre symphonique de Tbilissi, dir. D. Khakidze, CD Mazur Media Unlimited Classics BEAUX 2010.

= I Fiamminghi, Cantate Domino Chorus, dir. R. Werthen. CD Telarc CD 80455. Enregistrement de juillet 1996.

1984. Musique du film « And Snow Fell On White Orchards » de G. Levashov-Tumanishvili.

1985. Musique du film “The Day of Wrath”

Enregistrement : Orchestre symphonique Cinématographique, dir. S. Skripka, CD Olympia OCD 608.

1985. Lichte Trauer (Radieux chagrin/Requiem), cycle de mélodies orchestrales, pour deux de garçons sopranos, chœur d'enfant et orchestre, 25', création : 9 mai 1985. Texte de Galaktion Tabidze, Johann W. von Goethe, W. Shakespeare, Aleksandr Pouchkine.

1985. Musique du film « Dies irae » de Sulambek Mamilov.

1986. Musique du film ‘The Flow Of Life” de Lana Gogoberidze.

1986. Musique du film “Kin-Dza-Dza” de Georgi Daniliya.

Enregistrement : Orchestre symphonique Cinematographique d'URSS, dir. Sergey Skripka, CD Olympia OCD 608.

1986. La Symphonie n° 7  « Epilogue », achève le cycle. 31'. Dédiée à l'Orchestre philharmonique tchèque. Création de la 1ere version : 11 décembre 1986, Prague, Orchestre philharmonique  tchèque, sous la direction de Vaclav Neumann ; création de la version finale (1991) : 24 mars 1992, Berlin, Orchestre philharmonique de la Radio de Berlin, dir. O. Henzold.

Il lui choisit l'épigraphe suivante inspirée par Galaktion Tabidze : «  C'était il y a longtemps… »

Elle affiche une  structure plus chaotique et bénéficie d'une inspiration moindre selon plusieurs analystes qui jugent le créateur moins convaincu de l'impériosité de l'entreprise. Il confiera avoir abandonné la symphonie, non à cause de son départ de Géorgie, mais à cause des changements des temps et de la société.

Dernier épisode du cycle symphonique avec des références à Bach et à Beethoven ainsi qu'à ses propres Symphonies n° 2, 4, 5 et 60. Cet épilogue a reçu le qualificatif de « addolorando » (triste), une symphonie de l'adieu et du souvenir résumant  toute une période créatrice symphonique.

Elle abrite de nombreux thèmes, des pseudo-citations de la Symphonie n° 9 de Beethoven, de l'Invention en ré mineur de Bach, des aspects de valses, de berceuses, des rappels issus des symphonies précédentes.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique de Tbilissi, dir. D. Khakidze, CD Mazur Media unlimited Classics BEAUX 2009 ; CD Sony SMK 66590.

= Orchestre symphonique de la  Radio de Berlin, dir. , CD CPO 999 263-2. Enregistrement : juillet 1994.

= Orchestre symphonique d'Etat  de Moscou, dir. Fyodor Glushchenko, CD Olympia OCD 424. Enregistrement : 1992.

1987. Musique pour « King Lear », tragédie en 5 actes d'après W. Shakespeare. Création : 28 avril 1987, Tbilissi, Théâtre Rustaveli,  R. Sturua (mise en scène).

1987. Musique du film « The End of the World » de T. Lioznova.

1987. Musique pour la tragédie de Sophocle “Electra”. Création : 12 juillet 1987, Epidaurus au Théâtre Athénien, R. Sturua (mise en scène)…

1988. Musique de scène pour « Mother Courage and Her Children » (Mère courage et ses enfants), chronique de la Guerre de Trente ans , de B. Brecht. Création : 11 novembre 1988, Buenos Aeres, Théâtre Cervantes, R. Sturua (mise en scène).

1989. Musique du film « Don Quichot »

1989. Musique pour « King Œdipus » (Œdipus Rex), tragédie de Sophocle. Création : 17 juillet, Epidaurus au Athenian Theatre, R. Sturua (mise en scène)…

1989. Musique pour  « Tartuffe », comédie en 5 actes d'après Molière. Création : 27 décembre 1989, Tel Aviv, Théâtre Habina, R. Sturua (mise en scène)…

1989. Mourned by the Wind (Pleuré par le vent/Vom Winde beweint). Liturgie pour grand orchestre et alto solo. Egalement  version pour violoncelle et orchestre (1997) écrite à la demande de la violoncelliste belge France Springuel. Ecrit pour Rostropovitch qu'il admirait et à la mémoire de son grand ami le  musicologue Givi Ordjzhonikidze, décédé  en mai 1984. Dédié à  l'altiste Yuri Bashmet.  Commande : Berliner Festwochen (Festival de Berlin-Ouest) par le Dr. Ulrich Eckhard, directeur du festival.  Commande : Berliner Festspiel, avant le départ du compositeur pour l'Occident.  Le texte est tiré du poète géorgien très apprécié de Kancheli, Galaktion Tabidze.

Achevée en automne 1988 cette musique est créée le  9 septembre 1990 à Berlin-Ouest par l'Orchestre du Théâtre du Kirov de Léningrad, dir. Valeri Gergiev, Yuri Bashmet (alto),  dans le cadre des Berliner Festwochen.

Quatre mouvements : I. Largo, II. Allegro moderato, III. Larghetto, 4. Andante maestoso. Durée : environ 40 minutes.

Cette musique a été utilisée pour deux ballets (à Mainz et à Sydney).

Pleuré par le vent, une de ses œuvres majeures  assez populaire  a été plusieurs fois enregistrée. Elle charme grâce à son atmosphère nettement postromantique, très statique et emplie de silence.

Conscient de sa démarche créatrice assumée, il confiera quand même à un journaliste : « Moi, j'écris simplement de la musique lente et tranquille et j'ai peur d'endormir le public. » Il voit dans son chef-d'œuvre « une page blanche avec une faible trace de larme séchée. »

Œuvre composée la même année que The Protecting Veil de John Tavener, compositeur britannique qu'il admire.

Mal et bien ? Non ! Beauté et chagrin ? Sans aucun doute !

Son langage très dépouillé, mais dépourvu d'apitoiement, affiche une  texture transparente bousculée par des moments de rage impuissante de grande intensité. On entend d'âpres clusters  dans l'ouverture, une recherche d'apaisement de la douleur dans ce premier mouvement long d'une douzaine de minutes. On note également la présence de sections pour cinq percussionnistes, célesta, épinette (dans le premier mouvement, puis au début du troisième), piano, guitare basse.  Avec possibilité d'amplification électronique pour le piano (milieu du second mouvement avec ses crépitements).

« Pleuré par le vent est à la fois simple et complexe,  mais aucunement rebattu ni dénué d'originalité» a indiqué Alfred Schnittke.

Une des rares partitions de Kancheli construite en quatre mouvements séparés et indépendants que le compositeur préféra plus tard faire jouer attacca, notamment lors de la création à Moscou.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique d'Etat de Géorgie, dir. D. Khakidze, Yuri Bashmet (alto), LP A10 00777 ; CD Melodiya 74321-49958-2.

= Orchestre symphonique d'Etat de Russie, dir. Valeri Polyansky, Alexander Ivashkin (violoncelle). Chandos CHAN 10297. 97343 Enregistrement de  2004.

= Orchestra of the Beethoven Hall, dir. D. Russel Davies, K. Kashkashian (alto), CD ECM New Series 1471 (437 199-2).

= Orchestre symphonique d'Etat de Moscou, dir. F. Glushchenko, Svyatoslav  Belonogov (alto), CD Olympia OCD 424. Enregistrement : 1992.

= I Fiamminghi, dir. Rudolf Werthen, France Springuel (violoncelle), CD Telarc CD 80455. Enregistrement de 1996.

1990-1993. La Vie sans Noël (Life without Christmas). Cycle au contenu religieux, fait de quatre Prières, du matin, du midi, du soir, de la nuit. Chaque section peut être jouée séparément.Cf. infra

Ce cycle souligne l'attitude ambiguë de Kancheli au regard de la religion et des traditions religieuses.

1990. Morning prayers [Premier volet du cycle Life Without Christmas] pour orchestre de chambre (19 cordes), voix  (dont un contre-ténor) et flûte alto, guitare basse et bande. Aussi pour orchestre de chambre et bande, 24', commande : Festival Almeida, dédicace : Robert Sturua, création : 8 juillet 1990, Londres, dir. S. Stroman.

Voix d'enfant (tessiture d'alto), partie d'orgue discrète sur bande magnétique (effet spatial), ensemble de musique de chambre : flûte alto, piano, violons, altos, violoncelles, contrebasse, guitare basse.

Enregistrements :

= Orchestre de chambre de Stuttgart, dir. D. Russel Davies, Vasiko Tevdorashvili (voix sur bande), Natalia Pshenichnikova (flûte alto), CD EMC New Series 1510 (445 941-2). Enregistrement : avril 1994.

1990. Midday prayers [Second volet du cycle Life Without Christmas], pour clarinette solo, voix de garçon et 19 instruments. Dédicace : au clarinettiste Eduard Brunner, commande : Festival de musique du Schleswig-Holstein, création : 8 août 1991, Salzau, Orchestre du Festival de Salzau, dir. D. Kitayenko, A. von Holst (soprano), U. Rodenhaueser (clarinette). Durée : 24'.

Texte liturgique d'après la Passion. Atmosphère de désolation et d'angoisse.

Enregistrement : Orchestre de chambre de Stuttgart, dir. D. Russel Davies, M. Deubner (soprano), E. Brunner (clarinette).

1990. Musique du film « Passport » de Giorgi Daneliya.

Enregistrement: (Suite) Orchestre symphonique d'Etat Géorgien, dir. D. Khakidze, Olympia OCD 608.

(Aussi : Orchestre symphonique cinématographique d'URSS, dir. Sergey Skripka, Olympia OCD 608).

1991. Evening prayers (Abendgebete) [Troisième volet du cycle Life Without Christmas],  pour orchestre de chambre, voix (8 voix alto) et flûte alto. Texte : liturgie , 27', dédicace : Alfred Schnittke, commande :  Suddeutscher Rundfunk Stuttgart, création : 31 janvier 1992, Stuttgart, Orchestre philharmonique des jeunes de Stuttgart, Nouveaux Vocalistes de Stuttgart, dir. M. Schreier.

Périodes de repos brisées par des éclats angoissants et angoissés avec des cuivres stridents et des passages confiés aux cloches puissantes.

Enregistrement : Hilliard Ensemble, Orchestre de chambre de Stuttgart, dir. D. Russel Davies, EMC New Series 1510 (445 941-2). Enregistrement : avril 1994.

1991. Tagesgebete, cf. Midday Prayers.

1991. Musique du film « The Wilderness » de Mikhail Kats.

1992. Musique pour « The Comedy of  Errors », pièce en 5 actes de Shakespeare. Création : février 1992, Helsinki, R. Sturua (mise en scène).

1992. Musique pour « Hamlet », pièce en 5 actes de W. Shakespeare. Création : 9 septembre 1999, Londres, Riverside Studios, R. Sturua (mise en scène).

1992. Noch einen schritt pour orchestre (avec alto dans les coulisses) et bande,

1992. Night prayers  (Prières du Soir) [Quatrième volet du cycle Life Without Christmas],  pour quatuor à cordes et bande. Dernière section écrite pour le Quatuor Kronos (et une bande magnétique). Existe aussi pour flûte alto et voix avec ensemble de chambre. Composée entre 1992 et 1995. Utilise une bande et le saxophone soprano  auquel  une certaine liberté d'improvisation est confiée. Le Nocturne relate plus le cauchemar que la paix, tout à la fin le chanteur (sur bande) chante : O Seigneur, écoute ma voix. 23'

Commande et dédicace : Quatuor Kronos, création : 14 mars 1992, Vienne, Quatuor Kronos.

Enregistrements :

= Kronos Quartet, CD Elektra Nonesuch 7559-79346-2.

= Xenia Ensemble, CD Felmay FY 7022.

1992-1994. Caris Mere (Après le vent/After the Wind), pour soprano et alto. 8'. Création : 7 hjuillet 1994, Ferrara, M. Deubner (soprano), H.-Chr. Sarneau (alto).

Texte : liturgie. Le vent est un thème récurrent chez Kancheli. Ecrit en ayant à l'esprit l'altiste Kim Kashkashian. Proche de la monophonie médiévale.

Révision opérée en 1995 avec création le 14 mars 1995.

Enregistrement : M. Deubner (soprano), K. Kashkashian (alto), CD EMC New Series 1568 (449 198-2).

1992-1994. Abii ne viderem (« I turned away so as not to see »/ Je me suis détourné afin de ne pas voir), pour flûte alto, piano et orchestre à cordes (aussi pour cordes, flûte alto, piano et guitare basse) ou pour orchestre à cordes et bande, 22'.

Partition écrite  (commande) pour le festival de Hollande de 1992 en ayant à l'esprit l'altiste Kim Kashkashian. Création : 10 juin 1992, Amsterdam, New Sinfonietta Amsterdam, dir. , E. Pameijer (flûte), M. Bon (piano), W. Heijmans (guitare basse). Première exécution en Allemagne : 14 mars 1995.

Enregistrement live : New Sinfonietta Amsterdam, dir. A. Boreiko.

Regard sur la Géorgie qu'il a quittée pour ne pas souffrir de ce qui s'y passait, sans jamais pouvoir réussir à l'oublier cependant. On notera le rôle accordé au silence, silence primordial qui conduisit le chef lors de la création à Amsterdam en juin 1992 à recommander au public le plus grand silence possible. Départ douloureux, contraint… Dans sa démarche créatrice il cherche « à combler un espace délaissé par les hommes. » A ses yeux, se détourner ne signifie pas ignorer.

1992. Noch Einen Schritt… (Another Step… /Une autre étape), pour grand orchestre et bandef0 (et alto dans les coulisses). Commande : Donaueschingen Musiktage, création : 15 octobre 1993, Donaueschingen, Orchestre symphonique de la Radio Sud-Ouest, dir. Z. Pesko. 12'.

Ici, et dans l'opus suivant, Kancheli retrouve le chemin de la forme symphonique où il excelle.

1993. Wingless (Sans aile), pour grand orchestre, 28'. Commande : Saarländischer Rundfunk. Création : 23 mai 1993, Saarbrucke, Orchestre symphonique de la Radio de Saarbruck, dir. M. Viotti.

1993. Psalm 23, pour voix de soprano et orchestre de chambre (et bande), créé à Berlin en 1993. Cette œuvre confirme la marche du maître vers davantage de simplicité. Il l'indique lui-même : « D'œuvre en œuvre, mon langage se simplifie et je n'y puis rien. » Frans Lemaire à ce stade de l'évolution de Kancheli se pose la question de savoir s'il va « rejoindre les voies où chemine en solitaire. »

Ensuite incorporé à Exil, joué séparément aussi.

1993. « Abii ne viderem », pour alto, piano, guitare basse et orchestre à cordes. Création : 14 mars 1995, New Haven (Connecticut), Orchestre de chambre de Stuttgart, dir. D. Russel Davies, K. Kashkashian (alto).

Enregistrement : Orchestre de chambre de Stuttgart, D. Russel Davies, Kim Kashkashian, CD EMC New Series 1510 (445 941-2). Enregistrement : avril 1994.

1993. « My Psalm », pour soprano, flûte alto, alto, violoncelle, contrebasse et synthétiseur.

1993. Flügellos pour grand orchestre. Commande de la Radio de Saarland  et création : en Allemagne le 23 mai 1993.

1993. Musique du film « Hélas pour moi » de Jean-Luc Godard.

1994. Lament. “Music of Mourning in Memory of ”, concerto pour violon, soprano et orchestre. Grand succès lors de son apparition avec le Brooklyn Philharmonic à la fin de l'année 1993.Texte : Hans Sahl. Durée 44'.

Cette musique est inspirée par le poème du poète juif allemand Hans Sahl : « En toute tranquillité je me promène hors du temps/dans un futur dépourvu d'étoiles/ et ce que je suis et ne serai jamais/comme patient, comme lentes promenades avec moi/ comme si je n'avais jamais été ou à peine. »

Cette musique  contient comme souvent chez Kancheli : notion d'exil, sentiment de deuil, impression d'intemporalité.

Kancheli avait rencontré le compositeur moderniste italien lors du dernier voyage de ce dernier à Léningrad en 1987. Il avait apprécié la musique qu'il avait entendue de son collègue géorgien. Ils élaborèrent un projet artistique en commun mais la mort de Nono en 1990 l'interrompit à jamais. En hommage, Kancheli composa  ce concerto pour violon, Lament, créé par Gidon Kremer auquel il est dédié. Commande : Festival de musique du Schleswig-Holstein, création : 26 juin 1995, Hambourg, Orchestre philharmonique de l'Allemagne du Nord, dir. M. Zilm, G. Kremer (violon), M. Deubner (soprano). Il s'agit d'un requiem, d'un concerto et d'un hommage.

Enregistrement : Orchestre symphonique  de Tbilissi, dir. J. Kakhidze, G. Kremer (violon), M. Deubner (soprano), CD ECM 1656 (465-138-2).

1994. Magnum Ignotum, pour ensemble de vents (2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons, 2 cors), contrebasse et bande magnétique ou pour flûte alto, orchestre de chambre et bande. Titre : The Great Anonymous/ Le Grand Inconnu. 44' ou 22'1 . Commande : Radio Westdeutscher Rundfunk. Création : 23 avril 1994, Witten, par le Dutch Wind ensemble.

Commande pour le Festival de musique de Witten qui demande au compositeur la présence d'airs populaires géorgiens. Il utilise de fait une bande enregistrée avec des airs folklorique de son pays qu'il intègre à sa propre musique jouée en vif. La bande se compose de quatre sections : une lecture du gospel pour la veille de Noël (Christmas Eve) dans le cathédrale d'Anchriskhati, un enregistrement d'archives d'une chanson populaire, un hymne géorgien intitulé Upalo Ghmerto, chanté par un chœur. C'est une pièce souvent donnée.

Enregistrement : = Membres de l'Orchestre philharmonique royal flamand du Royal, Jansung Kakhidze, CD ECM New series 1669 (462 713-2). Enregistrement de décembre 1997.

1994. « Mourning-coloured Land », pour orchestre.

1994. Nach dem Weinen, pour violoncelle et orchestre, 7'.

1994. Nach dem Weinen. Version pour violoncelle solo créée le 16 septembre 1994.

1994. « Violin and Voice », pour violon, orchestre à cordes et bande.0

1994. Trauerfarbenes Land (Paysage en couleurs de deuil/Land that Wears Mourning/ Land of the Colour of Sorrow), pour orchestre symphonique, 37'. Dédié à Dennis Russel Davies, commande : Orchester des Beethovenhalle Bonn, création : 9 décembre 1994, Bonn, Orchestre de la salle Beethoven de Bonn, dir. Russel Davies.

Le titre évoque Pouchkine et son poème « Ténèbres sur les monts de Georgie »

Processus musical austère et résigné face à la mort inéluctable, combatif face à l'absurdité de l'humanité. Section de percussion très présente.

Enregistrement : Orchestre symphonique de la Radio de Vienne, dir. D. Russel Davies, CD ECM New Series 1646 (457 850 2). Enregistré en 1997.

1994. Nach dem Weinen, pour violoncelle solo.

1994. « Having Wept », pour violoncelle solo. Dédié à Mstislav Rostropovitch ; création : 16 septembre 1994, Paris, par Rostropovitch.

1994. « Night Prayers », pour saxophone soprano, orchestre à cordes et bande Dédicace : Jan Garbarek ; création : 28 septembre 1995, Stuttgart, Orchestre de chambre de Stuttgart, dir. D. Russel Davies, J. Garbarek (saxophone).

Enregistrement : Orchestre de chambre de Stuttgart, dir. Dennis Russel Davies, Jan Garbarek (saxophone), CD ECM New Series 1568 (449 198-2).

1994. « Having Wept », pour violon, cordes et bande. Création : 8 août 1998, Gstaad, Camerata Lysy Gstaad, dir. Y. Menuhin, E. Michell (violon).harrsid3241006

1995. Exil, pour soprano, instruments (flûte alto/basse, violon, alto, violoncelle, contrebasse, synthétiseur) et bande magnétique. Repose sur plusieurs textes ayant marqué le compositeur. D'abord le Psaume 23 (Bible)28, puis Einmal  et Zähle die Mandeln de Paul Celan et enfin Exil de Hans Sahl. Ce dernier écrit : « Voilà. Il n'y a plus rien à dire. »

Paul Celan (1920-1970),  poète d'origine roumaine ayant pris la nationalité française en 1959. Hans Sahl (1902-1993) écrivain allemand expatrié aux Etats-Unis. Tous parlent du « je » qui souffre d'être séparé de ses racines, quête d'identité, exil, « silence habité », selon Kancheli.

L'œuvre est dédiée à Manfred Eicher, fondateur du label ECM. Quelques années auparavant (été 1990) la séparation de la Géorgie de l'URSS avait provoqué violences et agitations sociales lors des premières élections libres. Tbilissi supprima l'autonomie de l'Ossétie et déclara l'état d'urgence. En mars 1991 les Géorgiens boudèrent les élections soviétiques sur le maintien de l'Union tandis qu'ils approuvèrent leur propre référendum… S'ensuivit une guerre civile, une inflation galopante, une production en chute libre… Cette situation conduisit plusieurs personnalités à quitter leur pays : Kancheli mais aussi Schnittke, Gubaïdulina, Pärt, Chédrine, Kissine…

Création : 7 juillet 1994, Ferrare, M. Deubner (soprano), N. Pshnichnikova (flûte alto/flûte basse), K. Boesschoten (violon), H.C. Sarnau (alto), R. Firth (violoncelle), Chr. Sutter (basse), V. Yurovsky (direction).

Un des chefs-d'œuvre du compositeur très représentatif de son monde poétique.

Enregistrement :

= Maacha Deubner (soprano), Natalia Pschenitschhnikova (flûte), Catrintrch Demenga (violon), Ruth  Killius (alto), Rebecca Firth (violoncelle), Christian Sutter (basse), dir. Vladimir  Jurowski. ECM New Series 1535. Enregistrement : mai 1994. Durée : 47'37.

1995. V & V, pour violon, voix enregistrée et orchestre à cordes (ou pour violon, cordes et bande), 10', création : 8 août 1995, au Festival Yehudi Menuhin de Gstaad, Suisse, composé à l'initiative de Edna Michel et Yehudi Menuhin.

Enregistrements :

= Gidon Kremer (violon et direction), , CD EMC New series 1767 (461818-2). Enregistrement : juillet 2003.

= (violon), , dir. Esa-Pekka Salonen, CD DG 477 9299.

1995. … A la Duduki, pour quintette de cuivres  (cor, 2 trompettes, trombone, tuba) et orchestre symphonique, 25'. Commande : Académie de musique de l'Orchestre du théâtre national de Mannheim, création : 18 mars 1996,  Orchestre du Théâtre national Mannheim, Quintette de cuivres de  Mannheim, dir. J. Maerkl.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique de la  Radio de Vienne, dir. D. Russel Davies, CD ECM New Series ECM 1646 (457 850 2). Enregistrement :1997.

= Orchestre symphonique de Dresde, dir. MICHAEL  Helmrath, CD ECM Nova 74321 82556 2 (2 CD).

1995. Rag-Gidon-Time, pour violon et piano, 4'fs28 , dédicace : Gidon Kremer, création : 5 novembre 1995, Morristown (New jersey), G. Kremer (violon), P. Serkin (piano).

Aussi version pour violon, alto et violoncello, 1999.

Enregistrement : Gidon Kremer (violon), Leonid Chizhik (piano), CD DG 474 801-2.

Enregistrement de la version originale : Gidon Kremer (violon), Oleg Maisenberg (piano), Electra 172223.

1995. Simi, « Pensées sans joie » / Joyless Thoughts/ « Sombres réflexions pour violoncelle et orchestre ». « Simi »  en géorgien signifie « cordes ». Dédié à Mstislas Rotropovitch, un ami de longue date.  Commande : Orchestre philharmonique d'Anvers, création : 14 février 1996, Bruxelles, Orchestre philharmonique royal flamand, Anvers, dir. G. Llewelly, M. Rostropovitch (violoncelle). Durée : environ 26'-30'.

Nombreuses alternances d'atmosphères de lamentations et de repos. Il s'agit en fait d'un concerto non nommé comme tel. On repère dès l'ouverture des mouvements oscillatoires assurés par le violoncelle soutenu par la contrebasse qui reviendront par la suite. Gémissements de notes répétées, gammes ascendantes, clusters serrés…  ébauches répétées puis abandonnées de passages très lyriques.  Recherche d'un timbre irréel, « détaché du monde », correspondant aux  « sombres réflexions du compositeur ». La fin de la partition comprend des citations de Musique pour les vivants.

Enregistrements :

= Orchestre symphonique d'Etat de Russie, dir. Valeri Polyansky, Alexander Ivashkin (violoncelle), CD Chandos CHAN 10297. Enregistrement : 2004.

= Orchestre philharmonique  Royal de Flandres, dir. Jansung Kakhidze, M. Rostropovitch (violoncelle998257 ), CD ECM New Series 1669 (462 713-2). Enregistrement : décembre 1997.

1996. Valse Boston, pour piano et cordes (aussi pour piano, violon et cordes, 1996/2000). Commande de l'Orchestre de chambre de Stuttgart. Création : 20 décembre 1996, Stuttgart, Orchestre de chambre de Stuttgart, dir. D. Russel Davies.

L'œuvre porte en sous-titre : à ma femme « avec laquelle je n'ai jamais dansé ». Œuvre dédiée au chef d'orchestre Dennis Russell Davies. Débute par un éclat au piano, il y aura d'autres moments violents entre lesquels apparaissent des passages proches du pathos, brefs mais très intenses et beaux. 26'.

Enregistrement : Orchestre de chambre, de Stuttgart, Dennis Russel Davies (direction  et piano), CD ECM New Series 1773 (472082-2). Enregistrement : janvier 2001.

1995. Musique pour le film « Heads and Tails »

1995. Musique pour « MacBeth », pièce de Shakespeare. Création : juin 1995, Tbilisi, Théâtre Rustavel, R. Sturua (mise en scène).

1996. Musique du film « The Comic Owls »

1996. Musique du film « The Pitcher »

1996. « Mourned by the Wind », version pour violoncelle et grand orchestre.

Enregistrement : I Flamminghi, dir. R. Werthen, F. Springuel (violoncelle), Telarc CD 80455.

1996. Instead of a Tango, pour violon, bandonéon, piano et contrebasse, 4'. Aussi pour piano. Dédiée à Gidon Kremer, création : avril 1996, Prague, Quatuor Astor, G. Kremer (violon).

Enregistrement :  G. Kremer (violon), P.A. Glovigen (bandonéon), V. Sakharov (piano), A. Posch (contrebasse), CD Nonesuch 7559-79462-2.

1996. Musique pour « Measure for Measure », pièce en 5 actes de W. Shakespeare. Création : 23 mars 1996, Helsinki, R. Sturua (mise en scène)…

1996. Musique de scène pour Lamara, pièce de Grigol Robakidze.

1996/1998. Statt eines tangos für Klavier, 4', création : 27 mars 1998.

1997. Time… and Again, pour violon et piano, 25', dédié à Gidon Kremer et Oleg Maisenberg, commande : Barbican Center, Londres, 29', création : 7 avril 1997, Londres, G. Kremer (violon), O. Maisenberg (piano).

Version pour violon, alto et violoncelle, 1998.

Enregistrements :

= (violon), Angela Yoffe (piano), CD BIS 1392.

= Gidon Kremer (violon), Oleg Maisenberg (piano). ECM New Series 1767. Enregistrement : décembre 2000.

1997. Dipiplito, pour violoncelle, contreténor et orchestre de chambre (avec guitare basse, violoncelle, piano, percussion), 27'. Création : 11 mai 1997, Lisbonne, , dir. M. Zilm, J. Scalfi (violoncelle), D.L. Ragin (contre-ténor).

Le titre fait référence à un tambour de Géorgie.  Repose sur une phrase du poète Joseph Brodsky : « Mon œuvre de silence, mon mutisme créateur… »

Sur la partition : « Meaningless words from a Georgian epic. »

Le mot dipiplito est répété à la fin de la partition dans un sifflement agité et mystérieux. L'orchestre joue rarement tutti ; le violoncelle est la contrepartie de la partie vocale.

Sur des textes anciens géorgiens.

Enregistrement : Orchestre de chambre de Stuttgart, dir. D. Russel Davies, Thomas Demenga (violoncelle), Derek Lee Ragin (contre-ténor), ECM New Series CD 1773 (472082-2). Enregistré en janvier 2001.

1997. In l'istesso tempo, quatuor à cordes avec piano. Commande : David et Amy Fulton pour le Bridge Ensemble, création : 13 octobre 1998, Seattle, Bridge Ensemble. Dédicace : « Pour mon premier professeur. »

Enregistrement : The Bridge Ensemble, CD ECM New Series 1767 (461818-2). Enregistrement : juin 1999.

1997. Magnum Ignotum, pour flûte, 2 hautbois, 2 bassons, 2 cors, contrebasse et bande magnétique. 50'.

1997. With a Smile for Slava, 2', pour violoncelle, piano et orchestre.

1997. With a Smile for Slava, version pour violoncelle et piano. Dédicace : M. Rostropovitch pour son 60e anniversaire, création : 1998, par Rostropovitch.

Enregistrement : Matthew Barley (violoncelle), Stephen De Pledge (piano), Quartz CD QZT 2032.

1998. Childhood Revisited (Besuch In Der Kindheit), pour hautbois, piano, guitare basse et cordes, 28', commande : Radio hollandaise, création : 6 février 1999, Amsterdam, New Sinfonietta Amsterdam, dir. L. Markiz, B. Schneemann (hautbois).

Enregistrement live : New Sinfonietta Amsterdam, dir. L. Markiz, B. Schneemann (hautbois)

1998. Sio, pour cordes, piano et percussion, 17'. Commande : Saechsische Staatskapelle Dresden pour son 450e anniversaire, création : 22 décembre 1999, Dresde, id,  dir. E. Klemm.

1998. « Instead of a Tango », version pour piano seul. Commande : Alexander Korsantia, création : 27 mars 1998, Indiana, A. Toradze (piano).

1998. Musique de scène pour ‘The Serpent Women », pièce de Carlo Gozzi.

1998. « Time… And Again », pour violon, alto et violoncelle. Création : 1998, Saint-Pétersbourg, Gidon Kremer (violon) et autres.

Enregistrement : G. Kremer (violon), , CD ECM New Series 1767 (461818-2).

1999. Rokwa, pour grand orchestre symphonique, 40', commande : Semaine de musique internationale de Lucerne, création : 5 septembre 1999, Lucerne, Orchestre philharmonique de Berlin, dir. Kakhidze.

Donné à Berlin le 8 septembre 1999 par l'Orchestre symphonique allemand de Berlin, dir. Djansug Kakhidze.

1999. Styx, 36', sorte de concerto pour alto, chœur mixte et orchestre. C'est un adieu à ses amis  musiciens Avet Terterian et Alfred Schnittke, dont les noms sont chantés par le chœur en certains endroits de la partition. La partie vocale est principalement une prière pour la mort, qui parle de plusieurs monastères et cathédrales géorgiens. Evocation aussi de A Winter ‘s Tales  (Un conte d'hiver)

rtlchde Shakespeare… Dédié à Yuri  Bashmet, commande : Eduard van Beinum Sichting, Hilversum, création : 7 novembre 1999, Amsterdam, Orchestre philharmonique  de la Radio néerlandaise & grand chœur, dir. T. Kaljuste. Révisé en 2007.

Enregistrements :

= enregistrement live, Orchestre philharmonique de la Radio néerlandaise & grand chœur, dir. T. Kaljuste.

= Orchestre du Théâtre Mariinsky,  Chœur de chambre de Saint-Pétersbourg, dir. V. Gergiev, Yuri Bashmet (alto), CD DG 471 494-2.

= Orchestre symphonique  de Liepaja, Kamer choir, dir. Marie Sirmais, Maxim Rysanov (alto), CD Onyx 4023.

1999. And Farewell Goes Out Sighing, pour violon, contreténor et orchestre, 20-25', commande : the New York Philharmonic pour ses concerts du millénaire ; création : 18 novembre 1999, New York, Orchestre philharmonique de New York, dir. Kurt Masur, G. Kremer (violon), D.L. Ragin (contre-ténor). Donné à New York par le Philharmonique de la ville placé sous la direction de Kurt Masur (1999).

1999. « Rag-Gidon-Time », version pour violon, alto et violoncelle.

1999. Musique de scène pour « Coriolanus » de William Shakespeare.

1999. Musique de scène pour « Hamlet » de Shakespeare.

1999. Musique de scène pour « Emporte-moi » de Léa Pool.

2000. Musique du film « Fortuna » de Georgi Daneliya.

2000. Musique de scène pour « The Merchant of Venice » d'après Shakespeare.

2000. A little Daneliade, pour violon, piano et cordes (1 percussionniste ad lib), 11', création : Allemagne, 6 octobre 2000.

2000. …al Niente, pour grand orchestre, 30'.

2000. Ergo, pour grand orchestre, 21', dédicace : Kurt Masur, création : 1er février 2001, Concertgebouw, Amsterdam, Orchestre du Concertgebouw, dir. K. Masur.

Enregistrement : Orchestre  royal du Concertgebouw, dir Kurt Masur (live).

2001. Don't Grieve, pour baryton et orchestre. Textes : Thomas, Dylan/Auden, divers poètes géorgiens, W.H., 40', commande du Symphonique de San Francisco. Création le 15 mai 2002, avec Dmitri Hvorostovsky en soliste et Michael Tilson-Thomas à la direction.

2001. Musique de scène pour « Twelfth Night » de Shakespeare.

2001. Musique du film  « The Quickie » de Sergei Bodrov.

2002. Musique de scène pour « Sinior Todero », pièce de Carlo Goldoni.

2002. Musique du film « Bear's Kiss » de Sergei Bodrov.

2002. Fingerprints, pour orchestre, 28', création le 6 juin 2002.

2002. Lonesome -2 great Slava from 2 GKs, concerto pour violon et orchestre, 8'. Création allemande : 27 mars 2002.

2002. Warzone, pour grand orchestre, 10'.

2003. Little Imber, pour petit ensemble, voix soliste, chœur d'hommes et chœur d'enfants (bande). Textes : textes liturgiques et allégoriques, 35'.

En juin 1944 le village de Imber, non loin de Salisbury fut évacué pour devenir un terrain stratégique d'entrainement réservés aux troupes US. Ses habitants n'y revinrent jamais en dépit de toutes les démarches entreprises après la guerre.

2004. Twilight, pour 2 violons (ou alto et violon) et orchestre à cordes (avec synthétiseur), 27', créé le 27 janvier 2005. Donné à Vilnius (Lituanie) le 5 octobre 2011 par Alexander Sitkovestsky (violon), Maxime Rysanov (alto), Orchestre de chambre de Lituanie.

2005. Amao Omi (Guerre insensée/Senseless War), pour chœur mixte (SATB)  et quatuor de saxophones. 27'. Sur un texte  traditionnel géorgien. Ecrit à l'intention du Quatuor de saxophones Raschèr. Création : à la Tonhalle de Düsseldorf, le 17 mai 2006, par le Quatuor Raschèr, Chœur de chambre néerlandais, dir. Klaas Stok. Donné aussi au Festival de Vale of Glamorgan, Grande-Bretagne, Quatuor Raschèr, Chœur Tenebrae, dir. Nogel Short.

2006. Ex Contrario, pour 2 violons, clavier (sampler), guitare basse et orchestre à cordes, 30'. Aussi pour violon, violoncelle, orchestre à cordes, clavier (sampler), guitare basse. Création en Allemagne à la Stadthaler par la , le 15 juillet 2006 ; donné en Suisse à Laufen le 22 février 2013.

Version pour violon, violoncelle, orchestre à cordes, clavier (sampler), guitare basse en 2006/2010, 30'.

2006. Kapote, pour accordéon, percussion, guitare basse et orchestre à cordes, 32', création : 22 janvier 2007, Athènes, salle de concert d'Athènes, Christos Zerbinos (accordéon), Kamerata Athen, dir. Christopher Warren-Green. Donné à Munich le 3 mars 2007 et en Grande-Bretagne le 6 septembre 2007.

2007. Silent Prayer, pour violon, violoncelle, vibraphone, guitare basse, cordes et tape, 24'. Création le 7 octobre 2007 au Kronberg Festival de violoncelle par Gidon Kremer,Marie Elisabeth Hecker (violoncelle), Kremerata Baltica.

2007. Broken Chant, double concerto pour violon, hautbois et orchestre. 25'. Création :  Barbican Center de Londres le 15 février 2007 avec le violoniste géorgien , le hautboïste François Leleu, l'Orchestre symphonique de la BBC, dir. Lionel Bringnier. Donné aussi à Copenhague et à Göteborg en 2008. Le dialogue entre les deux solistes, le chœur et l'orchestre rappelle celui de Styx. Une grande variété de percussions est requise. Dynamique contrastée là aussi. Donné à Copenhague le 3 avril 2008 et à Göteborg en novembre 2008.

2008. Lullinf0g the Sun, pour chœur mixte à six parties et orchestre de percussion, 8', texte sur le mot « Sonne » en 27 langues. Création : 3 juillet 2008, à Riga, par le Rigaer Jugendchor, dir. Maris Sirmais. Donné aussi à Lockenhaus le 11 juillet 2010 et à Bonn le 26 septembre 2010.

2008. Ninna Nanna Per Anna, pour flûte et orchestra à cordes (ou quatuor à cordes), 20', créé le 27 juin 2010 à Ingolstadt (Allemagne) par le Georgische Kammerorchester, dir. Ariel Zuckermann.

2009. Dixi, pour chœur SATB et orchestre (symphonie pour chœur et orchestre) 23', texte : Kancheli, création : Munich (A Tribute to Jansug Kakhidze), sur des citations latines, par le chœur et l'orchestre de la Radio bavaroise, dir. Mariss Jansons, le 29 octobre 2009. Donné aussi à Tallin, Katowice, Tbilisi, Moscou, Rome, en 2010.

2010. Ilori, pour quatuor de saxophones et orchestre, commande : Orchestre symphonique de Bâle, Orchestre philharmonique de Dresde, Kymmisinfonietta. Arrangement de Nikoloz Memanishvili d'Amao Omi pour chœur et quatuor de saxophones. 26'. Création : Stadt Casino, Bâle, 9 novembre 2011, Quatuor de saxophones Raschèr, Orchestre symphonique de Bâle. Première allemande : Dresde, dir. D. Russel Davies, 12 novembre 2011. Donné en Finlande, Kotka, le 23 février 2012 par le Quatuor Raschèr et l'orchestre philharmonique de Dresde.

2010. Brücken zu Bach (Bridges to Bach), pour violon et orchestre, 2010, 5'. Composé pour le 10eme anniversaire du “Chamber Music Connects the World”, 9-19 mai 2010. Création : Kremerata Baltica, 19 mai 2010 à Kronberg par Gidon Kremer (violon et direction).

Version pour violon, vibraphone, piano et orchestre de chambre, 2010, créée le 18 juillet 2010, à Lockenhaus par Gidon Kremer (violon et direction) avec le Kremerata Baltica.

2010-2011. Chiaroscuro, pour quatuor à cordes. Aussi pour violon/alto et orchestre de chambre et vibraphone, commande : Teatri in  Reggio Emilia, pour le 9e concours international de quatuors à cordes, création : Dubrovnik, 12 septembre 2010, Julian Rachlin (violon et alto), The Academy of Saint Martins in the Fields, dir. Ryan McAdams, Dubrovnik, durée : 24'.

Version pour violon et orchestre de chambre, créée le 25 janvier 2012, 24', à Bruxelles, par Gidon Kremer (violon) et le Kremerata Baltica.

2011. Musique pour le film de Terrence Malick « The Tree of Life” (L'Arbre de la vie). Palme d'or du festival de Cannes 2011. Il s'agit de Morning Prayer avec des musiques de Preisner (Lacrymosa), Smetana, Bach, Gorecki (Symphonie n° 3), Couperin et d'Alexandre Desplat… Parmi les acteurs, Brad Pitt, Sean Penn…

2012. Lingering, pour orchestre, 15', création : 11 juin 2012, Istambul, Orchestre philharmonique d'Istambul, dir. Andres Mustonen.

2013. Tranquillo, pour petit ensemble. Création : 24 août 2013, Pannonhalma, Hongrie, Balisika der Erzabtei, .

2013. Angels of Sorrowch, pour violon, violoncelle, chœur d'enfants et orchestre de chambre, 20', création le 5 octobre 2013, Krongerg, Kronberg Academy, Gidon Kremer (violon), Giedre Pirvanauskaitte (violoncelle), Kremerata Baltica, Mädchenkor Shchedryk Kiew, dir. Roman Kofman.

2013. Bläserquintet (Woodwind Quintet), 10', création prévue  en septembre 2014 à Munich.

 

Note sur Robert Sturua. Directeur de théâtre géorgien,  né à Tbilissi le 31 juillet 1938, connu internationalement pour ses interprétations des pièces de Brecht, Shakespeare, Tchékov. Son travail s'est déroulé en grande partie au Théâtre dramatique Shota Rustaveli de Tbilissi. Ses productions ont été utilisées à travers le monde entier.

Note sur Jansug Kakhidze. Chef d'orchestre géorgien surnommé « le Karajan géorgien », né à Tbilissi le 26 mai 1935 et décédé le 8 mars 2002. Directeur musical de l'Orchestre d'Etat de Géorgie pendant une vingtaine d'années à partir de 1973.

Diplômé chef de chœur du Conservatoire de Tbilissi en 1958 ; il complète sa formation en 1963 devenant chef de l'opéra et de l'orchestre symphonique. A Moscou, il se perfectionne sous l'autorité du chef franco-ukrénien Igor Markevitch. Entre 1982 et 2002, il devient directeur artistique et chef principal de l'Opéra et du Théâtre de ballet de Tbilissi. Son vaste répertoire international laisse  néanmoins une place conséquente pour la musique de son pays.

 

De quelques sources complémentaires

Jacques Di Vanni, Trente ans de musique soviétique : 1953-1983, Actes Sud 1987.

Arved Ashby & Margarita Mazo, Composer in Interview : Giya Kancheli.  Tempo n° 211, janvier 2000, p. 9-15, (Interview de septembre 1999).

Chiara Bertoglio, Giya Kancheli's Exil : the spirituality of motifs. Sur www.bpmonline.org.uk.

Bruce Duffie, Composer Giya Kancheli. A Conversation with Bruce Duffie (interview par téléphone réalisé le 27 février 1995). Sur www.bruceduffie.com

Robert Layton, A Guide to the Symphony, Oxford, 1993.

Frans Lemaire, La Musique du XXe siècle en Russie et dans les anciennes Républiques soviétiques, Fayard, 1994.

Frans Lemaire, Le destin russe et la musique. Un siècle d'histoire de la Révolution à nos jours, Fayard, 2005.

André Lischke, Histoire de la musique russe. Des origines à la Révolution, Fayard, 2006.

Evgeny Machavariani, Kancheli, Giya. New Grove Dictionary of Music and Musicians. Edited by Stanley Sadie. MacMillan Publishers Limited,  1980, T9, p. 792.

Pierre Souvtchinsky, Un siècle de musique russe (1830-1930),  Actes Sud, 2004.

Jean-Noël von der Weid, La Musique du XXe siècle, Pluriel, 2010, p. 269.

Divers auteurs. Union of Soviet Socialist Republics. In New Grove Dictionary of Music and Musicians. Edited by Stanley Sadie. MacMillan Publishers Limited. 1980. T.19, p. 334-424.

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Connue d’une trop mince frange de mélomanes curieux, l’œuvre du Géorgien Giya Kancheli mérite une plus large diffusion, tant les valeurs humanistes et artistiques qu’elle véhicule justifient de toucher le plus vaste public possible. Pour accéder au dossier complet : Giya Kancheli, un monde de spiritualité universelle

 
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