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Los Angeles, Music center, 23-XI-2013. Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791) : Die Zauberflöte, opéra en deux actes sur un livret d’Emmanuel Schikaneder. Mise en scène : Suzanne Andrade, Barrie Kosky. Animations : Paul Barritt. Décors et costumes : Esther Bialas. Avec : Janai Brugger, Pamina ; Lawrence Brownlee, Tamino ; Erika Miklósa, la Reine de la Nuit ; Evan Boyer, Sarastro ; Rodion Pogossov, Papageno ; Amanda Woodbury, Papagena ; Rodell Rosel, Monostatos; Hae Ji Chang, Cassandra Zoé Velasco, Peabody Southwell, les trois dames; Drew Pickett, Charles Connon, Jamal Jaffer, les trois garçons ; Phillip Addis, l’Orateur ; Vladimir Dmitruk, 1er Prêtre / 1er Homme d’armes ; Valentin Anikin, 2e Prêtre / 2e Homme d’armes. Choeur du Los Angeles Opera (chef de choeur : Grant Gershon). Orchestre du Los Angeles Opera, direction : James Conlon
Cette Flûte qui d' abord se regarde, les yeux de plus en plus écarquillés, car nous allons de (bonnes) surprises en (excellentes) surprises, … puis s'écoute, vaut surtout, on l'aura déjà compris, par la relecture insolite, souvent ahurissante, qu'en donne l' équipe du « 127 », groupe théâtral berlinois (Suzanne Andrade, Barrie Kosky) en mal d'euphorie.
Relecture audacieuse, agrémentée des époustouflantes animations de Paul Barritt. Bien sûr, Mozart en pâtit quelque peu … Qu' importe ! Ne boudons pas notre plaisir ! Nous sommes à la fête ! … ou plutôt, nous sommes au cinéma, au cinéma des années 20.
Sur scène, un immense écran reproduit ces images souvent loufoques, singulières et stylisées du muet. Les personnages circulent devant cet écran pour parfois le pénétrer et se l' approprier. Les dialogues ne sont plus « dits » mais écrits, comme sur ces cartons d' un Murnau ou d' un D.W. Griffith. Mais clins d' oeil et références ne se bornent pas à cela… Pamina (costumes et coupe de cheveux) évoque Louise Brooks. Papageno (pork pie hat bien planté sur la tête et costume jaunâtre à carreaux) rappelle Buster Keaton ; Monostatos, Nosferatu. La Reine de la Nuit, mangeuse d'hommes, n'est qu' une énorme araignée aux gigantesques mille pattes. Tout ceci est conçu avec humour, originalité, maestria. On y rit, on y attend avec impatience le prochain gag ou le prochain gimmick. On en oublie Mozart ! Les scènes qui dérangent ou ne conviennent en rien au projet sont hardiment éliminées, tout rituel ou pseudo-rituel maçonnique est exclu, sans détour.
Plateau solide, sans excès. La Pamina de Janai Brugger joue la comédie à ravir. Le timbre délicat, raffiné, sait émouvoir. Blanchi à la craie, toujours en référence au muet, Lawrence Brownlee, instable au départ (dans une salle de plus de 3.000 places) a su se rétablir bien vite. Le couple Papageno-Papagena (Pogossov / Woodbury), juste et parfait, aux mimiques conviviales et spontanées, emporte l'adhésion, tout comme la Reine de la nuit d'Erika Miklósa (la vocalise reste bien prudente), tout comme le Sarastro vaillant, incisif d' Evan Boyer ou le Monostatos de Rodell Rosel. Nos Trois Dames suggèrent, elles aussi, par leurs fripes, bibis et gestuelle, ces comédiennes et/ou troisièmes couteaux des années 20. Seuls l'orchestre et James Conlon, idiomatiques et lyriques, sans oublier les excellents choeurs de Grant Gershon, semblent s'intéresser à Mozart. A trois kilomètres d' Hollywood, devant un public qui connaît son Busby Berkeley ou son King Vidor sur le bout des doigts (mais qui ne connaît pas nécessairement son Mozart sur le bout des notes) le concept fait mouche et est ovationné en fin de parcours.
Crédit photographique : Rodion Pogossov (Papageno) ; Erika Miklósa (La Reine de la nuit), Lawrence Brownlee (de dos, Tamino) © Robert Millard
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Los Angeles, Music center, 23-XI-2013. Wolfgang Amadeus Mozart (1756 – 1791) : Die Zauberflöte, opéra en deux actes sur un livret d’Emmanuel Schikaneder. Mise en scène : Suzanne Andrade, Barrie Kosky. Animations : Paul Barritt. Décors et costumes : Esther Bialas. Avec : Janai Brugger, Pamina ; Lawrence Brownlee, Tamino ; Erika Miklósa, la Reine de la Nuit ; Evan Boyer, Sarastro ; Rodion Pogossov, Papageno ; Amanda Woodbury, Papagena ; Rodell Rosel, Monostatos; Hae Ji Chang, Cassandra Zoé Velasco, Peabody Southwell, les trois dames; Drew Pickett, Charles Connon, Jamal Jaffer, les trois garçons ; Phillip Addis, l’Orateur ; Vladimir Dmitruk, 1er Prêtre / 1er Homme d’armes ; Valentin Anikin, 2e Prêtre / 2e Homme d’armes. Choeur du Los Angeles Opera (chef de choeur : Grant Gershon). Orchestre du Los Angeles Opera, direction : James Conlon
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