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Paris, Elephant Paname, 10 rue de Volney, Paris 2e. Jusqu’au 5 janvier 2014.
Pour fêter le bicentenaire de la naissance de Giuseppe Verdi, Eléphant Paname présente une exposition consacrée au compositeur italien. Son ambition est de donner à voir, entendre et comprendre le compositeur, à travers des objets divers : tableaux et sculptures de Verdi, costumes et accessoires de scènes, maquettes de décors et de costumes, livrets, manuscrits originaux, échanges épistolaires, reproductions d'affiches, extraits d'opéras filmés ou enregistrés… Le visiteur peut suivre les éléments clefs de la vie et de l'œuvre de cet immense homme du théâtre qui a vécu tout au long du 19e siècle (il s'éteint en 1901), dans un hôtel particulier de style Seconde Empire. Le bâtiment fut construit par l'ambassadeur de Russie en France de l'époque, c'est donc un lieu paradoxal pour cette exposition, si on tient compte du fait que Verdi a toujours était méfiant vis-à-vis du milieu mondain parisien. Mais peu importe, l'ambiance est là.
Au rez-de-chaussée, nous accueille, depuis le fond de la salle, une reproduction agrandie du fameux portrait du compositeur en haut de forme et écharpe blanche, par Giovanni Boldini (1886). C'est comme si le visiteur entrait progressivement dans la vie de Verdi (à laquelle l'espace est dédiée), appelé par le maestro. Etre ainsi fixé par le regard pénétrant d'un grand musicien, c'est quelque peu intimidant, mais autant dire que l'aménagement de la salle est théâtrale.
Sur les deux côtés de l'espace, six panneaux en forme de livre (trois sur chaque côté) rappellent des grands moments de sa vie et les éléments clefs de son œuvres : Origine d'un destin ; Viva V.E.R.D.I. ; Verdi dramaturge ; Autour de la « trilogie » ; Verdi international ; et Dernier acte. Entre chaque panneau est disposé un costume, de Violetta, de Rigoletto, d'Othello… sur chaque panneau est installé une borne d'écoute permanente, diffusant de brefs extraits de pièces étroitement liées au moment de la vie et à l'esthétique présentés. Ainsi, pour « Origine d'un destin », on peut entendre quelques mélodies (Brindisi,1835 ; romance Seduzione, 1839, tous les deux interprétés par Renata Scotto ; extrait de l'ouverture de Roberto, 1839, par BBC Philharmonic dirigé par Sir Edward Downes) ; pour la section « Verdi international », « Dies Irae » de la Messe de Réquiem, 1873 (par Nicolai Gedda et Carlo Maria Giulini), « Io l'ho perduta ! » de l'acte I de Don Carlo, 1867 (par José Carreras), etc. Côté archives, on y voit des documents administratifs, notamment le certificat de baptême conservé à la mairie de Busseto, qui atteste son origine « française », son lieu de naissance Le Roncle (hameau de la commune de Busseto) ayant été à l'époque sous l'autorité française du duché de Parme. Il y a aussi un certain nombre de lettres adressées à son éditeur Ricordi ; quelques-unes justifiant ses retards, une autre demandant des explications de la traduction française de Luisa Miller dont il n'a pas voulu… Des partitions autographes, avec des parties rayées ou corrigées, nous montrent un petit aperçu de son processus créateur. Un livret retiendra l'attention du visiteur : Violetta. Il s'agit bien sûr de La Traviata, qui a subi cette modification par la censure, en 1860. L'exposition du rez-de-chaussée est complétée par un film de 52 mn retraçant la vie de Verdi, dans une petite salle derrière le portrait agrandi.
Dans le salon du style Napoléon III du deuxième étage (le premier étage étant occupé par un restaurant), c'est l'évocation de la vie intime du musicien, à travers des photos de famille, d'amis, d'interprètes en costume, et des objets personnels (le chapeau et l'écharpe qui apparaissent dans le portrait de Boldini, des livres…) toujours agrémentés d'extraits d'opéra.
Au troisième et dernier étage est un lieu de spectacle. Dans une salle sombre, on y découvre un espace encore plus théâtral que la première salle, avec des costumes, des affiches d'opéra, des maquettes de décors et de costumes, sous un éclairage évoquant ceux de scènes d'opéra.
Ce bel hommage au compositeur italien, dans une scénographie adaptée au lieu, aurait été parfait si des textes explicatifs au rez-de-chaussée étaient présentés plus clairement dans un contraste net entre la couleur du texte et celle du fond (les textes en ocre doré pâle sur un fond ivoire, le tout entouré de marges bleu pâle), et si le cartel était plus complet pour chaque costume : outre le personnage pour lequel le costume a été confectionné, nous aurions notamment voulu savoir, dans la mesure du possible, le nom d'atelier de fabrication, l'année et le lieu de représentation, le nom de l'artiste qui les portait.
Crédits photographiques : Exposition Verdi à Eléphant Paname : Emmanuel Donny
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Paris, Elephant Paname, 10 rue de Volney, Paris 2e. Jusqu’au 5 janvier 2014.