Besançon : Guillaume Coppola et Arie Van Beek dans des classiques viennois
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Besançon. Théâtre. 10-X-2013. Kurt Schwertsik (né en 1935) : Mozart, auf und davon op.94. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano n°27 en si bémol majeur K 595. Joseph-Boulogne, chevalier de Saint-George (1745?-1799) : Symphonie en ré majeur opus XI n°2. Joseph Haydn (1732-1807) : Symphonie n°94 en sol majeur, « la surprise ». Guillaume Coppola, piano. Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, direction : Arie Van Beek
Réunis autour d'un orchestre de taille réduite idéal pour capter l'esprit de cette fin de Siècle des Lumières, les musiciens de l'Orchestre Victor Hugo Franche-Comté ont donné le meilleur d'eux-mêmes face au chef invité hollandais, l'excellent Arie Van Beek. Après un avant propos contemporain du viennois Kurt Schwertsik et son Mozart auf und davon, aux goûts de pastiche en forme d'hommage à la Vienne des Mozart et Haydn, pastiche parfois très proche (mouvement 1) ou plus humoristique (mouvement 2), le très attendu Guillaume Coppola s'est mis au clavier pour jouer le concerto n°27 de Mozart, le dernier de la liste.
Né à Besançon, c'était avec un public sûrement conquis d'avance que Guillaume Coppola, étoile montante du piano français, un peu stressé tout de même, s'est lancé à la conquête du très difficile concerto. Non pas que l'œuvre nécessite une virtuosité transcendante, mais comme bien souvent pour le génial autrichien, l'écueil consiste à mener son interprétation selon une ligne non écrite où pratiquement rien n'est explicite mais où tout est à inventer. Quelque peu desservi par une sonorité instrumentale inégale, Guillaume Coppola suit la voie de la sagesse, du classicisme. Une approche linéaire qui a son intérêt, très objective mais qui propose une direction un peu attendue et sans surprise. Une prudence qui se défend mais manque au fond de caractère, de personnalisation.
Retour sur le symphonique pur avec la symphonie en ré majeur du chevalier de Saint-George. Trois mouvements courts pour une dizaine de minutes durant lesquelles l'art de la direction de Arie Van Beek tisse un lien remarquable avec un ensemble instrumental qui n'est pas le sien. Visiblement charmés et ravis de jouer sous sa conduite, les musiciens de l'OVHFC captent la légèreté, la dynamique et les phrasés du chef qui a le mérite de ne pas jouer cette musique comme du Mozart ou comme du Haydn. C'est-à-dire de forcer le texte pour en gonfler l'intérêt. Cette symphonie est bien du Saint-George, et cela nous convient parfaitement.
Morceau de choix pour conclure : la symphonie n°94 de Joseph Haydn. Arie Van Beek a tout compris de cet univers, fait de préromantisme, anticipateur de Beethoven mais invariablement ancré dans la tradition des décennies qui l'ont précédée. Les articulations sont là, l'équilibre indispensable, la dynamique, mais aussi l'humour subtil de Haydn qui échappe souvent aux interprètes, même aux plus grands. La « surprise » fait toujours son effet. Le Menuetto (bissé) sonnait appuyé mais sans lourdeur, et le finale, comme le Vivace initial, envolé.
Situé à même le sol, sans estrade, parfois sans baguette, Arie Van Beek, sourire aux lèvres, élégant dans ses gestes à la large battue, aurait-il volé la vedette à Guillaume Coppola ?
Crédit photographique : © Emilie Mille
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Besançon. Théâtre. 10-X-2013. Kurt Schwertsik (né en 1935) : Mozart, auf und davon op.94. Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) : Concerto pour piano n°27 en si bémol majeur K 595. Joseph-Boulogne, chevalier de Saint-George (1745?-1799) : Symphonie en ré majeur opus XI n°2. Joseph Haydn (1732-1807) : Symphonie n°94 en sol majeur, « la surprise ». Guillaume Coppola, piano. Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, direction : Arie Van Beek