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Ambronay. Église abbatiale. 29-IX-2013. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Acis et Galatée. Robert Murray, Acis ; Mhairi Lawson, Galatée ; Ashley Riches, Polyphème ; Simon Wall, Damon ; Nicholas Hurndall Smith, Coridon. Gabrieli Players, direction : Paul McCreesh.
Acis et Galatée a été l'un des plus grands succès de Hændel de son vivant. On parle d'une centaine de représentations ! Le sujet est inspiré des Métamorphoses d'Ovide. D'abord utilisé, en 1708, dans la cantate Aci, Galatea e Polifemo, il est repris dans ce « masque », semi-opéra écrit en 1718, pour le Duc de Chandos, son mécène d'alors.
Il raconte comment les amours de la nymphe Galatée et du berger Acis furent contrariées par le cyclope Polyphème, lui aussi amoureux de Galatée.
Paul McCreesh a repris l'effectif prévu par Hændel soit cinq chanteurs et un tout petit orchestre. Cela a laissé une grande liberté de jeu théâtral aux artistes.
Formalisme très britannique, les musiciens et chanteurs arrivent en habit, queue de pie, chemise blanche à col cassé et nœud papillon blanc. Mais tout en décontraction aussi : entrée très libre des artistes, échange de regards complices. Tout ce petit monde apparaît joyeux, presque coquin. Quant au chef, c'est sans partition qu'il dirigera le concert.
Après le premier chœur, Mhairi Lawson, souriante, chante face à la flûte « cesse tes chants et prend ton vol, ramène mon Acis ». Déjà, on sent la liberté de jeu de scène que laissera McCreesh à ses interprètes. Cette liberté, on la retrouve dans l'air de Damon, chanté par Simon Wall, qui s'adresse à Acis : « berger, quel but poursuis-tu ? »
L'indifférence silencieuse de Galatée est très bien jouée face à l'ardeur de son soupirant qui chante et s'agite devant « l'amour narquois » de la belle. On est dans un opéra ! Mhairi Lawson est très imprégnée de son personnage. La voix est sûre et les tenues longues et belles.
Arrive le duo Happy we ! C'est l'air connu de cette œuvre. Festif au possible. Le public en murmure quelques notes et s'amuse du jeu des chanteurs.
Le chœur chante « Nulle joie ne saurait durer ». Et en effet, apparaît Polyphème, le monstre. Ashley Riches est fabuleux de théâtralité. Il grimace, le public rit. Il chante d'une voix grave, volontairement un peu rauque, parfois métallique, tout à fait dans l'esprit du personnage. Incontestablement, c'est lui qui émerge de la distribution !
Polyphème persiste : « torture ! fureur ! rage ! » jusqu'à : « Meurs, présomptueux Acis, meurs ! ». Au fil de l'action, les chanteurs aident Galatée à surmonter la perte d'Acis avec sincérité, musicalité en harmonie avec le texte.
Le (petit) chœur final constate « Acis est maintenant un dieu » puis console : « continue à murmurer ton tendre chant d'amour ».
Paul McCreesh et ses Gabrieli ont établis leur notoriété avec la qualité musicale et vocale britannique que l'on connaît et que l'on a encore appréciée à Ambronay. Son répertoire, d'abord constitué d'excellentes reconstitutions d'offices puis de grandes œuvres du répertoire baroque, continue à s'étoffer avec Mendelssohn, Berlioz, Britten… Toujours dans la qualité mais avec une exigence d'authenticité remarquable. L'imagination ne fait pas défaut au chef britannique pour le plus grand plaisir des mélomanes exigeants qui attendent le prochain CD des Gabrieli Players, cette fois avec le Gabrieli Consort.
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Ambronay. Église abbatiale. 29-IX-2013. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : Acis et Galatée. Robert Murray, Acis ; Mhairi Lawson, Galatée ; Ashley Riches, Polyphème ; Simon Wall, Damon ; Nicholas Hurndall Smith, Coridon. Gabrieli Players, direction : Paul McCreesh.