Festival du Venetian Centre for Baroque Music, cuvée 2013 pour Sigismondo D’India
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Venise, Ca’ Zenobio. 28-VIII-2013. Sigismondo D’India (1582-1629) : Madrigali. Et oeuvres instrumentales de Michelangelo Galilei, Ascanio Maione et Biaggio Marini. Julie Perret, soprano ; Cappella Mediterranea : Quito Gato, luth ; Marie Bournisien, harpe ; François Joubert-Caillet, viole de gambe ; Leonardo García Alarcón, clavecin, orgue et direction musicale.
Le Venetian Centre for Baroque Music, créé et dirigé par Olivier Lexa en 2011, vient combler un vide inexplicable : la recherche musicologique sur le répertoire vénitien des XVIIe et XVIIIe siècles. En effet le paysage musical actuel de Venise, à la notable exception du Venice Baroque Orchestra, ne propose guère que les Quatre saisons « avec de vrais musiciens vénitiens » (sic) dans toutes les églises de la ville à destination des touristes. Quant à la saison du Teatro la Fenice son répertoire ne s'aventure guère avant Mozart. Chaque été le VCBM organise un festival permettant de découvrir ou redécouvrir ce répertoire.
Curieusement ce concert, dans le cadre magique du Palazzo Ca' Zenobio, était consacré à Sigismondo D'India, compositeur du premier baroque italien, sicilien de naissance, qui a parcouru toute l'Italie sauf… Venise. Mais le style vénitien reste prégnant dans son oeuvre. Touche-à-tout musical, il a aussi bien composé des oeuvres de stile antico que de stile rappresentativo, de la polyphonie a cappella à la monodie accompagnée. Le concert de ce soir était consacré aux madrigaux à une voix avec accompagnement instrumental, partie la moins connue de son oeuvre (ses madrigaux polyphoniques sont parfois donnés) et pourtant genre dans lequel il fut le plus prolifique. Airs ou lamentations, ces pièces sont un curieux mélange entre les affetti propres à la Renaissance et la monodie accompagnée typique du premier baroque, dans un esprit proche de Monteverdi : chromatismes expressifs, résolutions extravagantes, emprunts à des rythmes de danses, etc. Malgré un aspect parfois très dramatique (Torna, dunque, deh torna, Che veggio, ohime) nous ne sommes pas dans le monde lyrique.
Pour exhumer ce répertoire, qui de mieux que Leonardo García Alarcón ? Après les succès du Diluvio universale et d'Elena (ce dernier avec le VCBM) le voici parti dans un répertoire plus intimiste, avec toujours autant de bonheur. Les musiciens de la Cappella Mediterranea offrent un accompagnement virtuose, varié et solide. Julie Perret, en remplacement de Marianna Flores retenue pour cause de futur heureux événement, possède le tempérament et la voix nécessaire à ce répertoire. Un concert bien conçu dans ses alternances entre airs, danses et lamentations, qui nous ouvre les oreilles sur un monde musical encore mal connu.
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Venise, Ca’ Zenobio. 28-VIII-2013. Sigismondo D’India (1582-1629) : Madrigali. Et oeuvres instrumentales de Michelangelo Galilei, Ascanio Maione et Biaggio Marini. Julie Perret, soprano ; Cappella Mediterranea : Quito Gato, luth ; Marie Bournisien, harpe ; François Joubert-Caillet, viole de gambe ; Leonardo García Alarcón, clavecin, orgue et direction musicale.