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Maîtres et disciples à La Roque d’Anthéron, 33ème édition

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Depuis 33 ans, la particularité du Festival international de piano de La Roque d’Anthéron a toujours été de proposer des œuvres rares, de révéler des talents et de rassembler un grand nombre d’artistes divers et variés. Une promesse qui ne trahit pas les attentes des festivaliers.

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Pierre-Alain Volondat © Christophe GrémiotOn a pu en trouver la preuve par exemple dans les deux « nuits du piano », les 8 et 9 août. Le jeudi 8, la première partie du programme propose une œuvre rarissime, Concert pour piano, flûte, violoncelle et orchestre à cordes op. 89 de Vincent d'Indy, interprété par Philippe Giusiano au piano, Juliette Hurel à la flûte, Henri Demarquette au violoncelle et le dirigé par . La dernière œuvre symphonique du compositeur se révèle un pot-pourri de diverses tendances « à la manière de », notamment Bach, Haendel, Schumann, Wagner, mais également des chants populaires ou comptines. Dans la deuxième partie, Pierre-Alain Volondat, trop méconnu du grand public — et pourtant il a obtenu le Premier Grand Prix du concours international Reine Elisabeth en 1983 ainsi que le Prix du public et le Prix Jacques-Stehman – livre une version très personnelle du Deuxième Concerto de Saint-Saëns. Au premier mouvement, il maintient certaines notes très longuement, parfois un peu trop même, en accordant une attention particulière à de nombreux détails, ce qui crée une tension assez étrange. Si le deuxième mouvement est déjà très rapide, le troisième mouvement file à vive allure, à la limite de l'excessif ; mais il est absolument surprenant qu'il tienne cette vitesse jusqu'au bout, sans aucun « couac », engendrant une fièvre croissante au fil des mesures. L'opposition entre la certaine lenteur, voire la langueur, du premier mouvement et l'extrême dynamisme qui exige une écoute très attentive pour les deux mouvements suivants est flagrante, dépassant toute notre imagination. Un pianiste unique en son genre, que la France devrait redécouvrir davantage.

Edgar Moreau et Philippe Miller © Christophe GrémiotLe 9 août, trois concerts « Carte blanche à l'école française » réunissent deux maîtres, l'un du piano et l'autre du violoncelle : Christian Ivaldi et . Outre ces deux grands professeurs, parmi les 7 pianistes et 8 violoncellistes de la soirée, on retrouve un bon nombre de leurs élèves : au piano, , François-Frédéric Guy, , Marie-Josèphe Jude, , et  ; et au violoncelle, , Xavier Phillips, Henri Demarquette, , , , et , ainsi que en « invitée spéciale ». Le programme va de J. S. Bach à Britten, en passant par Beethoven, Mendelssohn, Schumann, Liszt, Brahms, etc., mais aussi J.-B. Bréval (Quatuor pour quatre violoncelles n° 5 en ré majeur), Offenbach (Duo pour deux violoncelles op. 54 n° 2 en mi majeur), Popper (Requiem pour trois violoncelles et piano op. 66).

Si l'expressivité et le lyrisme de et de dans la Sonate pour violoncelle et piano de Debussy est incontestable, Ophélie Gaillard est poétiquement énergique dans Phantasiestücke de Schumann, avec . La Première Sonate de Brahms est profondément lyrique et grave sous l'archet d' et sous les doigts de Marie-Josèphe Jude, tandis qu'Henri Demarquette et Franck Braley font chanter amplement la mélodie de la Sonate pour arpeggione de Schubert dans un tempo relativement lent.

La troisième partie offre une occasion rare : , le plus jeune de la soirée (né en 1994), joue le Duo d'Offenbach avec son maître Philippe Miller. Tant complices que rivaux amicaux, les deux musiciens conjuguent leur talent pour le plaisir de jouer ensemble ; la profondeur du maître et le dynamisme du disciple dans une même pièce suggèrent sans équivoque que la transmission de l'art est pleinement assurée, ce qui contribuera avec bonheur à l'excellence de l'école française du violoncelle.

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