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Le festival de Prades, un rendez-vous incontournable des amoureux de la musique de chambre, frappe toujours très fort. Sous le thème général de « rencontre » pour l’édition 2013, nous avons assisté à plusieurs grandes rencontres.

Fine Arts prades 2013Le 1er août à 21h à l'Abbaye Saint-Michel de Cuxa, l'Ensemble Calliopée (direction artistique ) et offrent un concert-lecture dont les textes, de Pablo Neruda, Arthur Conte, Louis Aragon, Thomas Mann, et , transmettent un message de paix.

Dans la première partie, entre deux extraits, l'auditeur entend des musiques de (Rêverie), de (El Pont), d' (Trois pièces pour clarinette, Cinq mesures pour Pablo Picasso) et de (Sonate pour violon et piano dédiée à Federico García Lorca), qui témoignent toutes d'une amitié entre différents musiciens et artistes. Après la pause, Danse macabre de la compositrice coréenne (prix du concours de composition du Festival de Prades 2013), Caliope pour quatuor à cordes et piano de ainsi que le Quintette pour piano et cordes en sol mineur du jeune , encore en apprentissage mais qui maîtrise tout à fait l'art de la composition. Pour l'ensemble de la soirée, notons particulièrement la clarté de l'interprétation du pianiste belge (lauréat du concours international Reine Elisabeth en 1964 seulement à 16 ans).

Le vendredi 2 août à 17h, d'abord un programme léger mais plein de douceur, intitulé « jeux » au Casino de Vernet-les-Bains (lieu oblige !) avec des œuvres de Johann Sobeck (Grand duo sur Don Giovanni pour cor, clarinette et piano), de Mozart (Trio des quilles) et de Mendelssohn (Lieder pour deux clarinettes et piano), délicatement jouées par Karl Leister, et . A 21h, la soirée s'annonce enthousiasmante. En effet, deux quatuors d'envergure mondiale, les quatuors Fine Arts et Talich jouent successivement sur la même scène de l'Abbaye Saint-Michel de Cuxa. Le Fine Arts Quartet interprète le Quatuor en ré majeur op. 71 n° 2 de Haydn, aérien, suivi de celui de Grieg, pathétique à souhait pour le premier mouvement, et dansant, joyeux, parfois grave pour les trois derniers mouvements. En deuxième partie, les quatre musiciens du Quatuor Talich livrent une version passionnante et passionnée du Deuxième Quatuor de , à la fois pleine de fougue et de poésie. C'est effectivement une rencontre musicale intense entrainant les mélomanes dans la profondeur de l'art musicale.

Révélations ADAMI prades 2013

Le 3 août à 17h, une autre rencontre tant attendue, celle, annuelle, des révélations classiques ADAMI, à l'Eglise de Catllar. Cette année encore, de grands crus, exceptionnels, sont au rendez-vous. En exécutant la Sonate en si mineur K. 87 de Scarlatti et Alborada del gracioso de Ravel, le pianiste montre qu'il peut pénétrer instantanément dans des univers très différents. Même remarque pour le baryton dans Ravel (L'Heure espagnole, air de Ramiro), R. Strauss (Ariadne auf Naxos, air de Harlekin) et Haendel (Giulio Cesare, air d'Achille), qui gère admirablement trois styles très variés, avec une belle diction et une émission de voix très naturelle, un plaisir pour l'oreille. Si la violoniste Irène Duval, dans le Roi des Aulnes de Schubert transcrit par Heinrich Wilhelm Ernst, impressionne la salle par sa virtuosité époustouflante, le ténor fait de même par la beauté de sa voix dans un registre baroque et classique (Iphigénie en Tauride « Unis dès la plus tendre enfance » de Gluck et Idomeneo « Se il tuo duol » de Mozart). , né en 1990, semble avoir déjà marqué son entrée dans le cercle très fermé des « grands » en maniant prodigieusement son archet sur son violoncelle dans l'« Adagio » de la Deuxième Sonate de Brahms et « Toccata » de la Sonate de . Marie-Laure Garnier est du même calibre dans le domaine lyrique. Cette jeune soprano guyanaise de 23 ans a tout pour être une diva sur les scènes les plus convoitées du monde : une voix puissante, un sens dramatique rare, une expression authentique, une présence scénique, et une magnifique capacité d'entrer dans la peau du personnage… qu'elle impose dans Le Cid de Massenet (« Pleurez mes yeux » précédé du récitatif) et Scène de Faust de Schumann (« Ach neige, du Schmerzenreiche »). Les révélations continuent avec Olivier Stankiewicz et son hautbois : à travers des extraits de Trois Romances de Schumann et de Six Etudes de , il fait montre d'une technique surprenante, de sons profonds, et d'une musicalité mûre. La mezzo Ahlima Mhamdi amuse le public notamment avec « Oh, la pitoyable aventure » de L'Heure espagnole de Ravel, l'air va tellement bien avec sa voix et avec le caractère qu'elle incarne ! A la fin, deux bis : Oblivion de Piazzola par les instrumentalistes, et un extrait de La Périchole d'Offenbach, qui ont recueilli un franc succès, de même que l'ensemble du concert.

Photos : Fine Arts Quartet / Révélations classiques ADAMI © Némo Perier Stefanovitch.

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