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A Verbier, le Chœur du Teatro Regio enflamme le Requiem de Verdi

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Verbier. Salle des Combins. 1-VIII-2013. Giuseppe Verdi (1813-1901) : Requiem. Maria Agresta (soprano) ; Daniela Barcellona (mezzo-soprano) ; Piotr Beczala (ténor) ; Ildar Abdrazakov (basse). Choeur du Teatro Regio di Torino (Chef de chœur : Claudio Fenoglio). Verbier Festival Orchestra. Direction musicale : Gianandrea Noseda.

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Verbier-Noseda.02Point culminant de ce 20e Festival de Verbier, l'affiche de cette soirée de Fête Nationale Suisse proposait rien moins que le Requiem de . A le diriger, , probablement la plus belle baguette actuelle de la musique italienne (voir notre interview). Dès les premières notes du Requiem, un frisson parcourt l'auditoire tant l'éther du pianissimo que le Choeur du Teatro Regio de Turin se love d'une rare beauté et d'une exceptionnelle intensité sacrée. Un ensemble d'une centaine de choristes à même de chanter un tel susurrement tiendrait du miracle si l'on ne connaissait les qualités du chœur turinois si souvent loué dans nos lignes. Puis, grâce à l'éclatante santé des cuivres et des bois relevant le défi vibrant du chœur, le volume sonore du Dies Irae s'avère d'emblée impressionnant.

Du côté des solistes, malgré l'affiche alléchante, on regrette le peu d'investissement, la préparation superficielle du quatuor vocal. Le ténor polonais Piotr Beczala en légère délicatesse avec le diapason lors des trios ou quatuors a capella, crée un déficit d'homogénéité avec les autres chanteurs. Le manque évident de charisme de la mezzo-soprano , complètement détachée de ses collègues comme de l'œuvre ajoute à la confusion. Elle laisse l'impression de chanter sans désir, sans expressivité, sans jamais être dans le sacré de cet hymne à la mémoire du poète Alessandro Manzoni. A ses côtés, la basse offre un chant empreint d'une grande authenticité et simplicité, qualités que nous avions déjà remarquées dans son interprétation de Philippe II dans le Don Carlo  de Turin au début de cette année. Autre invitée de l'opéra de Turin, la soprano (révélée dans les Vespri Siciliane  en mars 2011) contribue pleinement à l'esprit sacré de l'œuvre verdienne. Investie, inspirée, elle s'engage avec un touchant propos musical dans la réflexion grave de cette messe des morts. Dommage que, comme fréquemment chez les jeunes sopranos, l'obstacle du contre-ré (?) du Requiem Aeternam final semble la bloquer et n'est pas aussi aérien qu'on l'espère toujours.

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Pour l'orchestre comme pour le chœur, le Requiem de Verdi est une musique d'une puissance expressive exceptionnelle requérant à maintes occasions une force interprétative quasi brutale. L'orchestre doit faire preuve d'une vigueur cataclysmique qu'on ne trouve pratiquement nulle part ailleurs dans l'œuvre de Verdi. Avec le , la jeunesse des musiciens les conduit rapidement à se trouver à l'étroit dans l'expression des fortissimo. Si les cuivres et les bois ont une nature sonore suffisamment probante pour que ces passages soient au niveau sonore demandé, il n'en n'est malheureusement pas de même des cordes où la force physique de ces jeunes interprètes semble manquer pour rivaliser avec les voix du chœur ou celles du reste de l'orchestre. Malgré les sollicitations à l'énergie du chef , les cordes manquent sensiblement de puissance sonore. Tant du côté des violons et des altos que des violoncelles. Un déséquilibre sonore des pupitres qu'on décèle dans le Dies Irae comme plus tard dans le Sanctus. Peut-être que le chef italien, par ailleurs sublime à plus d'une occasion, n'a-t-il pas pris la mesure des limites sonores des pupitres des cordes. Ou peut-être, l'acoustique de la salle ne « réverbait » pas suffisamment pour que les violons soient en mesure d'offrir le meilleur d'eux-mêmes.

Le public sera reconnaître les siens quand il offrira une ovation sans retenue à la flamme du et à son chef, Claudio Fenoglio, ainsi qu'à l'éclatante direction d'orchestre de .

Crédit photogaphique : Gianandrea Noseda © Aline Paley

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