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Verbier. Eglise et Salle des Combins. 30-VII au 1er-VIII-2013. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate pour piano n°31 en la bémol majeur, Op.110 ; Claude Debussy (1862-1918) : Estampes ; György Kurtág ( né en 1926 ) : Impromptu-al-ongherese ; Franz Schubert (1797-1828) : Sonate pour piano en Si bémol majeur, D.960. Menahem Pressler, piano. Béla Bartók (1881-1945) : Sonate pour piano et violon n°2 Sz 76 ; Karol Szymanowski (1882-1937) : Mythes, Op.30 ; Richard Dubugnon (né en 1968) : La minute exquise, Hypnos, Retour à Montfort l’Amaury ; Maurice Ravel (1875-1937) : Sonate pour violon et piano en Sol majeur. Janine Jansen, violon ; Itamar Golan, piano. Antonin Dvořák : Quintette pour piano et cordes en la majeur, Op.81 ; Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1877) : Trio pour piano, violon et violoncelle. Renaud Capuçon, Vilde Frang, Maxim Vengerov, violon ; Yuri Bashmet, alto ; Gautier Capuçon et Mischa Maisky, violoncelle ; Itamar Golan et Daniil Trifonov, piano. Johannes Brahms (1833-1897) : Sonates pour violon et piano. Leonidas Kavakos, violon ; Yuja Wang, piano
Aux côtés des concerts symphoniques de l'orchestre du festival et de l'orchestre de chambre, le festival de Verbier offre un nombre conséquent de récitals et de concerts de musique de chambre. On peut donc voir, à l'Eglise de Verbier et à la salle des Combins, des prestations de grands solistes (comme Evgueni Kissin), mais aussi des « rencontres inédites », florilège de cocktails instrumentaux parfois surprenants.
Légende vivante du piano, le grand Menahem Pressler (Lifetime achievement ICMA 2011) offrait un plantureux récital. Le public reste admiratif devant la curiosité et la vitalité de ce grand homme. C'est évidement dans Schubert, introduit par les pas hésitants de l'Impromptu-al-ongherese de György Kurtág, que l'art de Pressler nous touche le plus. Le musicien parvient à suggérer un vécu intense à la moindre note et aux contrastes incurvés dans une trame narrative d'une émotion simple et profonde. On retrouvait cette simplicité émotive dans des Estampes de Debussy, plus saynètes dramatiques que moments coloristes. Au regard de la haute musicalité de ce concert, on oubliera une sonate de Beethoven trop inaboutie digitalement.
A 35 ans, la violoniste hollandaise Janine Jansen est désormais une artiste confirmée à l'intelligence artistique affirmée. Elle proposait, secondée par Itamar Golan, un récital Bartók-Szymanowski, Dubugnon et Ravel. Dans ces œuvres, presque contemporaines, elle faisait ressortir les recherches sur les timbres. Aidée par un son à la plastique renversante et par une technique affutée, elle impose une évidence stylistique dans ce parcours à la fois satisfaisant sur le fond et sur la forme. Itamar Golan est, comme à son habitude, absolument parfait et au service de sa partenaire.
Les alliances entre les solistes ne sont pas toujours des plus heureuses, ainsi la soirée Dvořák/Tchaïkovski nous aura fait évoluer dans deux univers très différents. Servi par une équipe de prestige le Quintette pour piano et cordes en la majeur de Dvořák, prend un bon bol d'air frais des montagnes et témoigne d'une vivacité et d'une énergie que l'on connait à peu d'interprétations (Daniil Trifonov, les frères Capuçon, Yuri Bashmet, Vilde Frang). Toute la sève de Dvořák transparait sous les archets et les doigts de ces musiciens enjoués comme rarement. Changement de registre avec un Trio de Tchaïkovski, porté par une équipe trop bigarrée : le solide Itamar Golan au piano, le soliste extraverti Maxim Vengerov et Misha Maisky, l'homme au vibrato encombrant. La sauce ne prend jamais entre ces trois hommes aux vues et aux styles trop différents pour faire de la musique de chambre.
Figure de proue du piano mondialisé et pianiste de la génération Facebook, Yuja Wang accompagnait Leonidas Kavakos pour les trois Sonates de Brahms. La musicalité pure de Kavakos peine à trouver en Yuja Wang, une accompagnatrice à sa mesure. La jeune musicienne est trop intériorisée et sur la défensive pour créer un dialogue. Même si le climat est plus satisfaisant dans les Sonates n°2 et n°3 que dans une Sonate n°1 trop étriquée, on ressort sur notre faim de ce binôme étrange.
Crédits photographiques : Aline Paley
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Verbier. Eglise et Salle des Combins. 30-VII au 1er-VIII-2013. Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate pour piano n°31 en la bémol majeur, Op.110 ; Claude Debussy (1862-1918) : Estampes ; György Kurtág ( né en 1926 ) : Impromptu-al-ongherese ; Franz Schubert (1797-1828) : Sonate pour piano en Si bémol majeur, D.960. Menahem Pressler, piano. Béla Bartók (1881-1945) : Sonate pour piano et violon n°2 Sz 76 ; Karol Szymanowski (1882-1937) : Mythes, Op.30 ; Richard Dubugnon (né en 1968) : La minute exquise, Hypnos, Retour à Montfort l’Amaury ; Maurice Ravel (1875-1937) : Sonate pour violon et piano en Sol majeur. Janine Jansen, violon ; Itamar Golan, piano. Antonin Dvořák : Quintette pour piano et cordes en la majeur, Op.81 ; Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1877) : Trio pour piano, violon et violoncelle. Renaud Capuçon, Vilde Frang, Maxim Vengerov, violon ; Yuri Bashmet, alto ; Gautier Capuçon et Mischa Maisky, violoncelle ; Itamar Golan et Daniil Trifonov, piano. Johannes Brahms (1833-1897) : Sonates pour violon et piano. Leonidas Kavakos, violon ; Yuja Wang, piano