Grande qualité et diversité aux 24e Flâneries musicales de Reims
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La 24e édition des Flâneries musicales de Reims accentue encore plus la diversité du programme et l’excellente qualité d’interprétation. Différents lieux prestigieux, parfois spécialement ouverts pour l’occasion, compensent avec intelligence l’absence d’une salle de concert dédiée à la musique classique. C’est une magnifique preuve que le festival sait transformer ses faiblesses en atouts majeurs. Nous avons pu une fois de plus constater la bonne santé de la manifestation.
Le 27 juin, en début de soirée, l'Ensemble Correspondances, dirigé par Sébastien Daucé, propose un programme inédit issu de Meslanges de Sujets chrétiens d'Etienne Moulinié qu'il a lui-même publié en 1658 et dédié à Madame, l'épouse de Gaston d'Orléans. Les principales pièces sont créées au cours de cette soirée, interprétées dans des effectifs variés, mettant en valeur leur caractère ambigu et particulier, entre la polyphonie de la Renaissance et l'harmonie du baroque.
A 21 heures, Arnaud Marzorati et ses complices rendent hommage au répertoire des « Hydropathes » du cabaret parisien Le Chat Noir, dans la Cuverie du Champagne Charles de Cazanove. Un lieu idéal pour goûter la joie de boire et de tourner des choses en ridicule sous la magie de l'alcool ! Notre chanteur joue le rôle du patron de bar, avec une performance physique (gymnastique, grimaces…) digne à la fois d'un sportif et d'un comique de one-man-show (même s'il est entouré de trois musiciens), assortie de maintes références au liquide à bulles, égaye le spectateur qu'il tutoie, dans un pur esprit montmartrois. Un véritable spectacle qui allie une grande qualité artistique au rire. Bravo les artistes !
Le 28 juin à 16 heures au Champagne Ruinart (spécialement ouvert pour le concert) le Duo Azar – Carl-Emmanuel Fisbach au saxophone et Wenjiao Wang au piano – jouent des transcriptions de Bach et de Schumann, ainsi que des sonates de Hindemith et de Schulhoff avec trois saxophones, soprano, alto et ténor. Une occasion de se familiariser avec cet instrument assez rare en musique classique.
A 20 heures, à la Basilique Saint-Remi, le Choir of New College Oxford (dirigé par Edward Higginbottom) et La Maîtrise de Reims (sous la direction de Sandrine Lebec) fêtent les deux anniversaires Benjamin Britten (1913-1976) et Francis Poulenc (1899-1963), couronnés de Spem in alium à 40 voix de Thomas Tallis. Les chanteurs, enfants et adultes, répartis en huit chœurs à cinq parties chacun, sont disposés autour de la nef, créant un effet sonore « spatial » ; l'auditeur est ainsi immergé dans un flux mélodique polyphonique incessant, amplifié par la réverbération propre à une grande église. Une expérience inouïe, à la limite d'une transe musicale, que de nombreuses personnes réalisent les yeux fermés.
Le 29 à 16 heures, au Caveau de la Villa Demoiselle (ouvert également pour l'occasion), le Quatuor Béla fascine l'auditoire avec un programme moderne russe/tchèque. Une performance sans faille et une grande profondeur dans l'interprétation qui découlent de l'attachement des musiciens à la défense du répertoire du XXe siècle. L'acoustique du lieu, propice à la musique de chambre, est idéale pour goûter pleinement jusqu'au moindre détail de l'exécution.
Dans la soirée, l'Orchestre symphonique Divertimento et son chef Zahia Ziouani amènent les spectateurs du Cirque dans un voyage en Méditerranée. Les œuvres à la touche principalement espagnole de Falla, de Sarasate, de Saint-Saëns sont suivies d'une musique classique algérienne, d'une musique traditionnelle de Turquie et de mélodies typiques, chantées par Rachid Brahim-Djelloul accompagné d'un oud, d'un tambour et d'un accordéon. Un beau mélange culturel qui évoque une escapade inondée du soleil du Midi.
Dans l'après-midi du dimanche 30 juin, parmi les trois concerts des « promenades musicales » de 30 minutes chacun, notons en particulier un programme centré sur des œuvres de Thibaut de Champagne par Alla Francesca, dans le jardin de la demeure des comtes de Champagne. Qui peut imaginer de meilleure adéquation entre le lieu et la musique, de plus magnifiquement jouée ?
Les Rémois et visiteurs pourront continuer à apprécier les Flâneries jusqu'au 12 juillet, puis un concert pique-nique le 20 juillet pour la clôture du Festival.
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La 24e édition des Flâneries musicales de Reims accentue encore plus la diversité du programme et l’excellente qualité d’interprétation. Différents lieux prestigieux, parfois spécialement ouverts pour l’occasion, compensent avec intelligence l’absence d’une salle de concert dédiée à la musique classique. C’est une magnifique preuve que le festival sait transformer ses faiblesses en atouts majeurs. Nous avons pu une fois de plus constater la bonne santé de la manifestation.