Joute sportive autant que musicale, événement ultra-mondain, le Concours Reine Elisabeth de Belgique 2013, session piano, a rendu son verdict hier soir. Voilà le classement :
Premier prix : Boris Giltburg
Deuxième Prix : Rémi Geniet
Troisième Prix : Mateusz Borowiak
Quatrième Prix : Stanislav Kristenko
Cinquième Prix : Zuo Zhang
Sixième Prix : Andrew Tyson
Comme toujours les résultats interpellent. Si le jeune Boris Giltburg mérite amplement sa victoire, on reste interloqué devant la seconde place attribuée au jeune Rémi Geniet (20 ans) qui avait raté sa finale par un choix de concerto inapproprié et par une performance très décevante. Enfin, il est difficilement concevable que l'Américain Andrew Tyson soit classé seulement sixième, cela frise l'indécence.
On ne retiendra pas ce « cru 2013 » comme une grande année… Peu de candidats faisaient l'unanimité en dehors de coups d'éclats passagers. On ne retiendra pas non plus le concerto imposé contemporain, Dans le sillage d'Ea du Français Michel Petrossian, sorte de monstre d'ennui et d'absence de tout style un tantinet personnel. Il serait peut-être enfin temps que le Concours remplace le « machin contemporain », éternellement décevant par une oeuvre composée après 1990, de Boesmans à Mernier en passant par Dalbavie, Salonen, Lindberg, ou Adams ce ne sont pas les chefs d'œuvres qui manquent. Enfin, il faut, encore et toujours regretter les choix de concertos trop timorés des candidats avec une avalanche de Rachmaninov et de Brahms.
Il faut saluer la performance des orchestres : l'Orchestre National de Belgique et la chef Marin Alsop et l'Orchestre Royal de Chambre de Wallonie, transfiguré par la baguette de Michael Hofstetter. Ce type d'accompagnement redoutable de solistes peu au fait des épreuves concertantes nécessite toujours une technique et un professionnalisme à toute épreuve.