Mahler et Mendelssohn version méditerranéenne

La Maîtrise des Bouches-du-Rhône a été jusqu'à une date récente un peu la « belle endormie ». Créée en 1967 à Marseille au sein d'un établissement scolaire privé, par la suite devenu le collège public André Malraux, le « Choeur Vincent d'Indy » (son premier nom) a été dirigé jusqu'en 2002 par sa créatrice, Jeannine Prosper. Au cours des années 80 le nom changea, en raison du rapprochement avec l'Opéra de Marseille, dont la maîtrise devint le choeur d'enfants rattaché.

Depuis 2002 l'ensemble connait un souffle nouveau grâce à Samuel Coquard. Fidélisation des partenariats, implantation dans la vie locale, mise en place d'un véritable cursus à horaires aménagées avec différents niveaux de choeurs (pré-maîtrise, maîtrise, jeune choeur), la Maîtrise des Bouches-du-Rhône bénéficie enfin de ce qui lui avait toujours manqué : un projet pédagogique. Cet ensemble pouvait enfin être en mesure de se comparer à ses illustres collègues (La Lauzeta de Toulouse, Maîtrise de Radio France, Maîtrise de la Perverie de Nantes, etc.).

Ce premier disque sous le label Parsiphonie, créé pour l'occasion, prouve la montée en puissance et en qualité de ce jeune choeur. Les voix sont saines, claires, avec ce qu'il faut de vibrato très serré, sans verser dans l'excès des « voix blanches » trop communément associé aux voix d'enfants. Le répertoire choisi est original, des choeurs à voix égales de Mahler (beaucoup d'oeuvres de jeunesse dans lesquelles on sent poindre les motifs mélodiques des grandes oeuvres qui suivent) et les Duetti op.68 de Mendelssohn, cheval de bataille de nombreuses apprenties chanteuses de conservatoire. La prononciation de l'allemand est soignée, l'accompagnement piano de Nina Uhari solide, le travail global de Samuel Coquard n'appelle que des éloges. D'autres enregistrements, dont un prochainement pour l'année Britten, devraient suivre.

La Maîtrise des Bouches-du-Rhône revient en force. Pour notre plus grand plaisir.