Une approche américaine de Nielsen

On sait l'attachement de l'Orchestre symphonique de la Radio danoise à l'œuvre orchestrale de Carl Nielsen. L'intégrale organisée sous la baguette du Danois Michael Schønwandt en 1999-2000 en apporte la démonstration.

Mais voilà que vient s'inviter dans la compétition le Philharmonique de New York jusque-là peu présent dans ce répertoire ( à l'exception des enregistrements des Symphonies n°2 à n°5 sous la baguette de Leonard Bernstein pour Sony).

D'emblée, sous la baguette de son chef, Alan Gilbert, dont la réputation reste très en-deçà de ce qu'elle mérite dans les pays francophones, ces interprètes ont manifestement décidé d'imprimer leur marque dans la très riche discographie nielsénienne.

La Symphonie n°2 dite « Les Quatre tempéraments » (1901-1902) résulte de l'intérêt du créateur intellectuellement et humainement curieux des caractères humains, sans aucune velléité de procéder à une quelconque description clinique.  Bien qu'enregistrée en public la qualité sonore s'impose comme exceptionnelle et irradie davantage encore par ses tempos amples et retenus et par ses lignes mélodiques parfaitement maîtrisées.

On retrouve avec une stupéfaction positive un contrôle du timbre orchestral et du développement de l'imposante valse, Espansiva, du premier mouvement d'une Symphonie n° 3 (1910-1911) dégorgeant d'idées, de thèmes et d'harmonies et d'une  richesse  telle que chaque nouvelle écoute  devient source de découvertes et de ravissement se dévoilant. On souhaite vivement découvrir la suite d'une très probable  intégrale, assurément destinée à faire date.