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Paris. Salle Pleyel. 15-IV-2013. Frédéric Chopin (1810-1849) : Nocturne en si bémol mineur, op. 9 n° 1, Nocturne en mi bémol majeur op. 9 n° 1; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonata en fa mineur, op. 57 n° 23, Sonate en ut mineur, op. 13 n° 8, Sonata en ut dièse mineur, op. 27 n° 2. Yundi Li, piano.
Si Lang Lang et Yuja Wang trustent la scène médiatique du piano « made by China », il ne faut pas oublier le jeune Yundi Li. Agé de seulement 30 ans, le jeune homme a déjà 10 ans de carrière discographique au sommet (DGG puis EMI). Plus constant que Yuja Wang et moins narcissique pianistiquement que Lang Lang, il est l'un des jeunes interprètes majeurs du clavier des années 2010.
Le choix du programme, avec deux nocturnes de Chopin et trois sonates de Beethoven parmi les plus connues par le grand public, est malin au point que les nombreux compatriotes et fans du pianiste qui ont rempli la Salle Pleyel n'ont pas hésité à l'applaudir à la fin de chaque mouvement.
Les deux nocturnes de Chopin sont interprétés avec une extrême simplicité et sobriété sonore dans les groupes de notes irréguliers. Pas besoin d'exacerber le lyrisme chopinien qui émerge naturellement avec tout son charme dans certains passages au caractère belcantiste. Si l'élégance et la retenue sont les marques de Chopin, dans Beethoven le pianiste fait exploser son caractère impétueux. En dépit d'un excès de virtuosité, c'est le jeu de contraste sonore que Yundi Li souligne sans cesse. Surprenante est sa capacité de passer d'une suprême intensité (ff) à un pianissimo délicat, sans pour autant négliger la richesse harmonique, la propreté des accords et le jeu de pédales.
Ce contraste sonore est particulièrement évident dans le mouvement « Grave-allegro di molto e con brio » de la Sonate « Pathétique ». Le suspense démesuré qui caractérise les violents accords précédant le coda se dissout dans la légèreté du Rondo. La dextérité technique émerge, en revanche, dans le dernier mouvement de la Sonate « Clair de lune » compensant l'atmosphère d'immobilité apparente de l'Adagio et son sentiment intime de mélancolie.
Évidemment épuisé après une performance qui requiert une énorme implication corporelle, ne serait-ce que pour les accompagnements souvent fébriles, Yundi Li, acclamé de vive voix par le public, se lance dans une mélodie chinoise qu'on peut retrouver dans son dernier disque « The red piano ».
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Paris. Salle Pleyel. 15-IV-2013. Frédéric Chopin (1810-1849) : Nocturne en si bémol mineur, op. 9 n° 1, Nocturne en mi bémol majeur op. 9 n° 1; Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonata en fa mineur, op. 57 n° 23, Sonate en ut mineur, op. 13 n° 8, Sonata en ut dièse mineur, op. 27 n° 2. Yundi Li, piano.