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Paris. Salle Pleyel. 4-III-2013. Giuseppe Verdi (1813-1901): Requiem. Veronika Dzhioeva, soprano; Lilli Paasikivi, mezzo-soprano; Stuart Neill, ténor; Roberto Scandiuzzi, basse. Chœur Philharmonique Tchèque de Brno, chef de choeur: Petr Fiala. Orchestre National de Lille, direction: Jean-Claude Casadesus.
Paris. Théâtre des Champs Elysées. 28-III-2013. Johannes Brahms (1833-1897): Ein Deutsches Requiem (Un Requiem Allemand). Ruth Ziesak, soprano; Matthias Goerne, baryton. Choeur et maîtrise de Radio France, chef de choeur: Michael Alber. Orchestre National de France, direction: Christoph Eschenbach.
En un mois de temps, le public parisien a pu apprécier deux oeuvres singulières distillant chacune les charmes des deux cultures célébrées cette année à travers le bicentennaire de Verdi et Wagner: l'italienne et l'allemande.
Le Requiem de Verdi, d'abord, grandiose célébration de la vie par l'Orchestre National de Lille sous la direction de Jean-Claude Casadesus. Une interprétation majestueuse qui a rendu compte avec beaucoup de naturel de la splendeur et de l'intensité dramatique de cette partition. La richesse de sa palette émotionnelle a été portée à la perfection par un orchestre engagé, un chœur à la force percutante, exemplaire de délicatesse et de précision. La justesse du choix des solistes, très différents et complémentaires, rend cette version des plus parfaite: le lyrisme candide et la voix lumineuse dans tous les registres de la soprano russe Veronika Dzhioeva, l'excellente mezzo-soprano Lili Paasikivi au phrasé majestueux et au charisme opératique, la flamboyance du ténor américain Stuart Neill et enfin la force de la sobriété et de la rhétorique solennelle de la basse Roberto Scandiuzzi.
Face à ces sonorité somptueuses et à leur ardente expressivité, le Requiem Allemand de Brahms prône une autre relation à l'éternité.
Sous la baguette de Christoph Eschenbach, l'Orchestre National de France, le Chœur et la Maîtrise de Radio France réussissent à transmettre un sentiment de sérénité au-delà du temps. Et malgré les proportions du chœur et de l'orchestre, le chef nous plonge dans une forme d'intimité. Dans une œuvre peu encline aux effets, la direction force parfois les conclusions et étire un peu les tempi. Dès le premier mouvement, le chœurréussi à transmettre nnéanmoins une idée de pureté que la soprano Ruth Ziesak fait ensuite sienne. Une voix gracieuse, une technique et un sens du phrasé très sûrs, lui permettent d'égrener avec beaucoup de finesse les aigus translucides d'une partition délicate. Quant à Matthias Goerne, d'une voix ample et sonore, il harmonise de façon unique les apports du lied et de l'opéra et façonne avec beaucoup de savoir faire des épisodes intimistes et de brûlants passages prophétiques.
Après avoir entendu le Requiem de Verdi et alors que l'Europe entière se divisait entre les camps Verdi – Wagner, contre l'avis de nombre de ses contemporains, Brahms salua l'œuvre comme étant celle d'un génie. Comme quoi… Que l'on soit “du Nord brumeux” ou de “la lumière italienne”, ces œuvres nous révèlent, chacune dans son style, un rapport unique de l'homme à la transcendance.
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Paris. Salle Pleyel. 4-III-2013. Giuseppe Verdi (1813-1901): Requiem. Veronika Dzhioeva, soprano; Lilli Paasikivi, mezzo-soprano; Stuart Neill, ténor; Roberto Scandiuzzi, basse. Chœur Philharmonique Tchèque de Brno, chef de choeur: Petr Fiala. Orchestre National de Lille, direction: Jean-Claude Casadesus.
Paris. Théâtre des Champs Elysées. 28-III-2013. Johannes Brahms (1833-1897): Ein Deutsches Requiem (Un Requiem Allemand). Ruth Ziesak, soprano; Matthias Goerne, baryton. Choeur et maîtrise de Radio France, chef de choeur: Michael Alber. Orchestre National de France, direction: Christoph Eschenbach.