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Alexandre Guilmant (1837-1911) : Sonate n° 1 op. 42 ; Sonate n° 5 op. 80 ; Ave Maria op. 65. Olivier Vernet à l’orgue Thomas de la cathédrale de Monaco. 1 CD Ligia Lidi 0104254-13. Code barre : 3487549902540. Enregistré en la cathédrale de Monaco les 27 et 28 janvier 2013. Livret bilingue français/anglais. Durée totale 59’50 ».
Ligia DigitalDepuis quelque temps, après nous avoir habitué au répertoire baroque français et allemand, Olivier Vernet s'est davantage penché sur la période romantico-symphonique. On garde en mémoire quelques récents et éblouissants Widor sur le Cavaillé-Coll de la cathédrale d'Orléans. Dans le même esprit il nous propose aujourd'hui la musique d'un compositeur très important pour l'orgue français : Alexandre Guilmant. A la suite de César Franck, cet auteur non seulement se place en maitre de la composition, mais aussi en grand re-découvreur du répertoire classique français. Son anthologie en 10 volumes « les archives de maitres de l'orgue » demeure encore à ce jour une référence incontournable. Elle permis alors de mettre la main sur des livres d'orgue totalement inconnus, et pourtant fondamentaux, comme ceux de Titelouze, Couperin ou Grigny, et bien d'autres encore.
Guilmant, fondateur de la Schola Cantorum, a écrit énormément de musique, surtout pour l'orgue, musiques sacrées et profanes. Sa production est riche de huit sonates pour l'orgue. Guilmant adopte ce terme de sonate sans doute en faisant référence à Mendelssohn, lui même auteur de six célèbres sonates. En fait, ces œuvres sont de véritables symphonies en plusieurs mouvements. Déjà César Franck avait lui aussi tracé la route avec sa Grande pièce symphonique. Ces œuvres furent pensées pour les orgues d'Aristide Cavaillé-Coll, omniprésents à l'époque. Guilmant en utilisait un à l'église de la Trinité à Paris où il était titulaire, puis fut l'un des principaux acteurs du rayonnement du nouvel orgue du palais du Trocadéro à Paris. Un orgue d'esthétique classico-symphonique s'imposait donc pour l'interprétation de ces pièces, ce qui est le cas ici avec le nouvel orgue de la cathédrale de Monaco.
Reconstruit récemment sur une base classique d'excellente facture de Robert Boisseau, le nouvel orgue Dominique Thomas, est à la pointe de ce que peut proposer aujourd'hui un orgue moderne de cathédrale, capable de servir le plus largue répertoire, tant sacré que de concert. La présence d'un grand récit romantique permet d'aborder les grandes fresques du XIX° siècle. Un ou deux albums précédents avaient donné un avant-goût flatteur de ses larges possibilités.
La musique de Guilmant sonne ici chez elle, naturellement, au fil des divers climats offerts par les mouvements contrastés de ces sonates. Olivier Vernet les aborde avec à la fois sa maitrise habituelle, mais aussi une grande musicalité, et un lyrisme qui font merveille.
De plus, ces sonates sont contrastées, la première offre seulement trois mouvements, alors que la cinquième elle, plus largement développée, en offre pas moins de cinq, dont certains magnifiquement construits. On y perçoit parfois un style anglo-saxon, à la manière de Mendelssohn, ce qui explique sans doute l'attrait encore vif de ce répertoire par les organistes anglais et américains. Aux côtes de ces pièces destinées au concert, et afin d'illustrer le penchant liturgique de la musique de Guilmant, Olivier Vernet propose, intercalé entre les deux sonates, un Ave Maria suave et mystique, digne de Franz Liszt.
Il faut noter une prise de son très équilibrée, transparente dans les pianissimo, éblouissante dans les tutti de l'orgue. La fin du disque est à ce niveau, spectaculaire. Peu enregistrées, ces sonates trouvent avec Olivier Vernet l'interprète idéal.
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Alexandre Guilmant (1837-1911) : Sonate n° 1 op. 42 ; Sonate n° 5 op. 80 ; Ave Maria op. 65. Olivier Vernet à l’orgue Thomas de la cathédrale de Monaco. 1 CD Ligia Lidi 0104254-13. Code barre : 3487549902540. Enregistré en la cathédrale de Monaco les 27 et 28 janvier 2013. Livret bilingue français/anglais. Durée totale 59’50 ».
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