Danse , La Scène, Spectacles Danse

Roland Petit à l’Opéra de Paris : ensemble convaincant

Plus de détails

Paris. Palais Garnier. 17-III-2013. Soirée Roland Petit : le Rendez-vous, Le Loup, Carmen. Chorégraphie : Roland Petit. Le rendez-vous (1945). Argument : Jacques Prévert. Musique : Joseph Kosma. Décors : Brassaï. Rideau de scène : Pablo Picasso. Costumes : Mayo. Avec Nicolas Le Riche (le Jeune Homme), Isabelle Ciaravola (la Plus belle fille du monde), Michaël Denard (le Destin), Hugo Vigliotti (le Bossu). Le loup (1953). Argument : Jean Anouilh et Georges Neveux. Musique : Henri Dutilleux. Décors et costumes : Carzou. Avec Benjamin Pech (le Loup), Laetitia Pujol (la Jeune Fille), Christophe Duquenne (le Jeune Homme), Valentine Colasante (la bohémienne). Carmen (1946). D’après la nouvelle de Prosper Mérimée. Musique : de Georges Bizet, arrangée par G. Tommy Desserre. Décors et costumes : Antoni Clavé. Avec Ludmila Pagliero (Carmen), Stéphane Bullion (Don José) ; et le Corps de Ballet de l’Opéra National de Paris. Orchestre Colonne, direction : Yannis Pouspourikas.

Une soirée de tryptique de ballets de efficace, narrative et bien dans la veine actuelle des performances du Ballet de l'Opéra.

Le Rendez-vous laisse apparaître une absolument fatale et délicieusement perverse, tout en jambes infinies malgré une chorégraphie finalement bien peu présente pour le rôle de la plus belle fille du monde : quelle douce évocation du mépris lorsqu'elle jette aux pieds de l'homme qu'elle vient d'égorger le rasoir coupable ! Son jeune homme, qui est sensé vivre son avant-dernière saison à l'Opéra, est le grand et infatigable . On constate toujours son sourire narquois et un rien frondeur mais l'engagement dramatique est louable, et l'on frémit, avec lui, devant un destin incarné par un à la présence indéniable.

Le Loup, ballet narratif sur une réflexion sociétale, offre un canevas dans lequel on apprécie tout particulièrement , que l'on a peu vu ces derniers mois ; sa fougue est intacte toutefois, son regard halluciné et sa douleur bien perceptible quand la mort vient le frapper. Comme à son habitude, Mlle est d'une grande finesse d'expression, malgré un rien de sécheresse dans le haut du corps. Signalons l'inusable , toujours souriant et content d'être là, lui aussi pour quelques mois encore seulement. Néanmoins, a besoin d'affermir sn rayonnement pour asseoir sa légitimité de première danseuse.

Enfin, par rapport à la précédente soirée de la même formule, Carmen est le ballet (à la place du Jeune homme et la mort) qui ferme la soirée. C'est incontestablement l'occasion d'admirer Mlle Pagliero, qui est somme toute un peu trop réservée et réticente dans ce rôle que l'on imagine facilement incandescent. Le fait de tirer la caractérisation vers cette âpreté doucereuse n'est pas sans susciter une attention soutenue, surtout que son Don José, insupportablement marmoréen, est supporté par , dont le flegme court plus dans les veines que ne le fait le sang.
Une soirée donc facile à monter, digeste et bien française : continuons à nous regarder.

Crédit photographique : et dans Carmen; dans le Rendez-vous © Julien Benhamou / Opéra national de Paris

(Visited 1 731 times, 1 visits today)

Plus de détails

Paris. Palais Garnier. 17-III-2013. Soirée Roland Petit : le Rendez-vous, Le Loup, Carmen. Chorégraphie : Roland Petit. Le rendez-vous (1945). Argument : Jacques Prévert. Musique : Joseph Kosma. Décors : Brassaï. Rideau de scène : Pablo Picasso. Costumes : Mayo. Avec Nicolas Le Riche (le Jeune Homme), Isabelle Ciaravola (la Plus belle fille du monde), Michaël Denard (le Destin), Hugo Vigliotti (le Bossu). Le loup (1953). Argument : Jean Anouilh et Georges Neveux. Musique : Henri Dutilleux. Décors et costumes : Carzou. Avec Benjamin Pech (le Loup), Laetitia Pujol (la Jeune Fille), Christophe Duquenne (le Jeune Homme), Valentine Colasante (la bohémienne). Carmen (1946). D’après la nouvelle de Prosper Mérimée. Musique : de Georges Bizet, arrangée par G. Tommy Desserre. Décors et costumes : Antoni Clavé. Avec Ludmila Pagliero (Carmen), Stéphane Bullion (Don José) ; et le Corps de Ballet de l’Opéra National de Paris. Orchestre Colonne, direction : Yannis Pouspourikas.

Mots-clefs de cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Reproduire cet article : Vous avez aimé cet article ? N’hésitez pas à le faire savoir sur votre site, votre blog, etc. ! Le site de ResMusica est protégé par la propriété intellectuelle, mais vous pouvez reproduire de courtes citations de cet article, à condition de faire un lien vers cette page. Pour toute demande de reproduction du texte, écrivez-nous en citant la source que vous voulez reproduire ainsi que le site sur lequel il sera éventuellement autorisé à être reproduit.