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Lolo Ferrari, création mondiale à Rouen

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Rouen, Théâtre des Arts. 08-III-2013. Michel Fourgon (né en 1968) : Lolo Ferrari, opéra en douze tableaux sur un livret de Frédéric Roels. Création mondiale. Mise en scène : Michel Delaunoy ; décors : Anne Guilleray ; costumes : Laurence Hermant ; lumières : Laurent Kaye ; vidéo : Fred Vaillant. Avec : Chantal Santon Jeffery, Eve Vallois, dite Lolo Ferrari ; Thomas Dolié, Victor Vigne ; Xin Wang, le petit ami d’Eve / le magicien / le psychiatre / le chirurgien ; Tatyana Ilyin, la mère ; Renaud Delaigue, le designer ; Jenny Daviet, la visiteuse ; Muriel Legrand, la conférencière. Choeur accentus / Opéra de Rouen Haute-Normandie, Orchestre de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie, direction musicale : Luciano Acocella

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Un opéra sur le destin de la bimbo Lolo Ferrari mis en musique par … Non, l'Opéra de Rouen Haute-Normandie n'a pas fait de poisson d'avril en avance.

Et c'est très sérieusement que l'équipe exécutive de cette création, venue de Belgique francophone, s'est attelée à adapter pour l'art lyrique le destin d'Eve Vallois, jeune fille de la bonne société de La Baule, devenue Lolo Ferrari, danseuse, chanteuse, star du porno et surtout connue pour avoir eu la plus grosse poitrine du monde.

Tout était réuni pour une réussite : un sujet original, un plateau bien chantant, une mise en scène inventive… Mais la musique de ne décolle pas, malgré les efforts de et de son orchestre. Peu inventive, académique, pas toujours bien écrite pour les voix, la partition plombe lourdement le spectacle, ce qui pour un opéra est gênant. Seuls les quelques intermèdes chantés par le choeur et les parodies des deux clips pop-techno Airbags Generation et Set me free que Lolo Ferrari a laissé à la postérité font un peu décoller cette musique post-expressionniste.

Dommage, car le livret conçu par , directeur des lieux, qui propose en douze tableaux la vie de l'ascension à la chute finale de cette Lulu / Traviata moderne, est plutôt bien ficelé, allant d'une narration linéaire au début à un imaginaire onirique à la fin. On y voit la jeune Eve Vallois brimée par sa mère, sa rencontre avec Victor Vigne (dans la réalité Eric Vigne) son mentor / mari, ses opérations successives, sa transformation Lolo Ferrari, bête de scène, bête de sexe et monstre de foire, sa déchéance progressive, dans la dépression, les médicaments et l'alcool. La mise en scène de Michel Delanoy enchaîne subtilement les douze scènes sans temps mort par d'astucieux jeux de rideaux, de lumières et de vidéos. Le décor et les costumes rappellent systématiquement l'univers hospitalier, que Lolo Ferrari a plus connu que la scène. Les chanteurs-acteurs jouent juste, preuve d'une travail théâtral de fond. L'absurdité progressive des situations – la dernière poitrine est conçue par un ingénieur aéronautique – trouve son apogée avec les trois personnages masculins vêtus comme dans Star Treck, semelles compensées en plus, tant la réalité a dépassé la fiction.

Le plateau n'attire que des éloges. domine la scène de sa présence et on souhaiterait la voir et l'entendre plus souvent dans des rôles de premier plan. confirme les espoirs mis depuis quelques années sur ce jeune baryton : la voix comme le jeu scénique sont solides. Des excellents seconds rôles, tous membres de la troupe de solistes de l'Opéra de Rouen à l'exception de , retenons surtout , sorte de double éthéré de Lolo Ferrari ou personnification de la mort, dont la voix de soprano lyrique méritera à l'avenir des emplois plus consistants.

Si la création lyrique est en berne sur les grandes scènes parisiennes, elle reste active en province. Rouen, centre important de création lyrique dans les années 60/70, renoue avec son passé.

Crédit photographique : Chantal Santon (Lolo Ferrari) ; (Victor Vigne) & Chantal Santon (Lolo Ferrari) © Guillaume Painchault

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Rouen, Théâtre des Arts. 08-III-2013. Michel Fourgon (né en 1968) : Lolo Ferrari, opéra en douze tableaux sur un livret de Frédéric Roels. Création mondiale. Mise en scène : Michel Delaunoy ; décors : Anne Guilleray ; costumes : Laurence Hermant ; lumières : Laurent Kaye ; vidéo : Fred Vaillant. Avec : Chantal Santon Jeffery, Eve Vallois, dite Lolo Ferrari ; Thomas Dolié, Victor Vigne ; Xin Wang, le petit ami d’Eve / le magicien / le psychiatre / le chirurgien ; Tatyana Ilyin, la mère ; Renaud Delaigue, le designer ; Jenny Daviet, la visiteuse ; Muriel Legrand, la conférencière. Choeur accentus / Opéra de Rouen Haute-Normandie, Orchestre de l’Opéra de Rouen Haute-Normandie, direction musicale : Luciano Acocella

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