Quand Britten s’adresse au violoncelle : un état des lieux convaincant
Plus de détails
Benjamin Britten (1913-1976) : Symphonie pour violoncelle et orchestre, op. 68 ; Sonate en do majeur pour violoncelle et piano, op. 65 ; Suite pour violoncelle n° 1, op. 72 ; Suite pour violoncelle n° 2, op. 80 ; Suite pour violoncelle n° 3, op. 87 ; Tema « Sacher ». Alban Gerhardt, violoncelle ; BBC Scottish Symphony Orchestra, dir. Andrew Manze. Steven Osborne, piano. 2 CD Hyperion. Réf. : CDA67941/2, code barre ; 0 34571 17941 4. Enregistré, salle Henry Wood, Londres, du 19 au 22 décembre 2011 et au City Halls, Candleriggs, Glagow les 10 et 11 mars 2012 (Symphonie avec violoncelle). Notice trilingue : anglais, français et allemand. Durée : 52’10 et 67’13
HyperionCette critique pourrait bien être un appel à reconsidérer la place de l'œuvre du Britannique Benjamin Britten.
Sa réputation posthume repose en grande partie sur ses opéras, son War Requiem, ses chansons, en somme sur des partitions faisant intervenir la voix qu'il traite avec une aisance et une singularité fort marquées. Mais ce n'est pas tout. Britten a laissé plusieurs œuvres majeures où intervient le violoncelle, instrument auquel il réserve un traitement absolument unique. Ces créations originales résultent en grande partie des relations privilégiées établies avec ses contemporaines soviétiques sans se laisser intimider par la Guerre froide, situation endémique propre à dénaturer même les relations purement artistiques. On pense au premier chef à Mstislav Rostropovitch auquel il fut lié par une sincère amitié. On citera sans s'attarder ses liens avec le pianiste Sviatoslav Richter avec lequel il joua souvent en duo dans les années 1960, avec l'immense compositeur Dmitri Chostakovitch qui lui dédia sa Symphonie n° 14 (dont il dirigea la création britannique en 1970). Mais c'est au dynamique et enthousiaste violoncelliste mondialement respecté et aimé Rostropovitch, souvent accompagné et soutenu par son épouse, la chanteuse Galina Vichneskaia, pour laquelle Britten écrira la partie soliste soprano de son fameux War Requiem, que l'on doit l'origine des six œuvres incluant le violoncelle enregistrées sur ces deux CD de première classe.
Le style musical d'un Britten, au sommet de ses pouvoirs créateurs, ne pouvait trouver de meilleurs défenseurs que le soliste virtuose Alban Gerhardt, exceptionnel de musicalité et d'adhésion dévouée à l'esthétique du compositeur dont les qualités explosent à nos oreilles, aussi bien seul (les trois Suites d'une noblesse intemporelle, écrites respectivement en 1964, 1968 et 1971, sans oublier la Sonate en do pour violoncelle et piano de 1960) qu'avec orchestre (Symphonie avec violoncelle de 1962), lequel, l'Orchestre symphonique de la BBC écossaise mené avec assurance par Andrew Manze nous révèle les qualités d'orchestrateur d'un Britten, en réalité comparable à nul autre créateur du 20e siècle. Rostropovitch lui avait conseillé en 1962 ; « Ecrivez pour le violoncelle tout ce que votre cœur vous dit, peu importe la difficulté, l'amour que je vous porte m'aidera à maîtriser chaque note, même les plus impossibles ». Un rendez-vous réussi, à ne pas manquer !
Plus de détails
Benjamin Britten (1913-1976) : Symphonie pour violoncelle et orchestre, op. 68 ; Sonate en do majeur pour violoncelle et piano, op. 65 ; Suite pour violoncelle n° 1, op. 72 ; Suite pour violoncelle n° 2, op. 80 ; Suite pour violoncelle n° 3, op. 87 ; Tema « Sacher ». Alban Gerhardt, violoncelle ; BBC Scottish Symphony Orchestra, dir. Andrew Manze. Steven Osborne, piano. 2 CD Hyperion. Réf. : CDA67941/2, code barre ; 0 34571 17941 4. Enregistré, salle Henry Wood, Londres, du 19 au 22 décembre 2011 et au City Halls, Candleriggs, Glagow les 10 et 11 mars 2012 (Symphonie avec violoncelle). Notice trilingue : anglais, français et allemand. Durée : 52’10 et 67’13
Hyperion