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Paris. Théâtre de l’Athénée. 15-XII-2012. Francis Poulenc (1899-1963) La Dame de Monte-Carlo, monologue lyrique sur un texte de Jean Cocteau, La Voix Humaine, opéra d’après la pièce de Jean Cocteau. Jean Cocteau (1889-1963) Lis ton journal, monologue. Mise en scène : Vincent Vittoz. Costumes : Sylvie Ayrault et Christel Desjardin. Lumières : Roberto Venturi. Avec : Stéphanie d’Oustrac. Piano : Pascal Jourdan.
La Voix Humaine est un opéra de tempérament, et toutes les cantatrices ne sont pas capables de s'y mesurer.
En plus de la technique vocale, l'œuvre nécessite un investissement rare, et même dangereux. Mais Stéphanie d'Oustrac ne manque pas de caractère. D'autres, seules devant leur téléphone, murmurent, s'effacent, se résignent, et c'est tout aussi bien. Elle, pieds nus, drapée dans son manteau gris, enveloppée de sa magnifique chevelure, qui est presque un élément de mise en scène à elle seule, hurle et se révolte, passe en quelques secondes de l'imploration pianissimo au fortissimo de la douleur, du chant pur au quasi-parlando. Plus qu'un moment lyrique, c'est à un instant de théâtre auquel nous assistons.
Ce moment fort du récital avait été savamment amené par le monologue lyrique d'une dizaine de minutes La Dame de Monte-Carlo dans lequel l'arrière-petite-nièce de Francis Poulenc fait montre d'un chic fou, tout à fait digne de son compositeur d'ancêtre, suivi de la pièce parlée Lis ton journal, de Jean Cocteau, déjà librettiste des œuvres précédentes. Malgré toutes nos recherches, il a été impossible de déterminer si celle-ci n'est qu'un synonyme du célèbre Bel indifférent, ou s'il existe des différences significatives entre les deux textes. Quoiqu'il en soit, ces trois histoires de souffrance féminines, qu'elles soient chantées aussi bien que parlées, forment un écrin de valeur au formidable talent dramatique de Stéphanie d'Oustrac.
On ne sait même plus ce qui est dû, dans ce déferlement d'émotions, à l'art de l'artiste ou à celui du metteur en scène Vincent Vittoz, tant les mouvements du corps semblent naturels. Le décor est joli, sans apporter grand chose à l'action, et les lumières habiles.
La Voix Humaine et La Dame de Monte Carlo sont accompagnées au piano, avec beaucoup de talent, par Pascal Jourdan. La première œuvre est tronquée de l'épisode du chien, difficile à faire passer auprès du public sans ricanements, mais tellement utile à la progression dramatique !
On est surpris et admiratifs, lors des saluts, de découvrir Stéphanie d'Oustrac souriante, et même radieuse, tant il est évident qu'elle a donné une telle part d'elle-même tout au long de la soirée.
Crédit photographique : © Vincent Vittoz
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Paris. Théâtre de l’Athénée. 15-XII-2012. Francis Poulenc (1899-1963) La Dame de Monte-Carlo, monologue lyrique sur un texte de Jean Cocteau, La Voix Humaine, opéra d’après la pièce de Jean Cocteau. Jean Cocteau (1889-1963) Lis ton journal, monologue. Mise en scène : Vincent Vittoz. Costumes : Sylvie Ayrault et Christel Desjardin. Lumières : Roberto Venturi. Avec : Stéphanie d’Oustrac. Piano : Pascal Jourdan.