Plus de détails
Josquin des Prés (vers 1440-1521) : Missa de Beata Virgine, Credo quarti toni, Missa ave Maris Stella. The Tallis Scholars dirigés par Peter Phillips. 1 CD Gimell CDGIM 044. Code barre : 7 55138 10442 6. Enregistré à Chapel of Merton College de l’Université d’Oxford. Livret en anglais, français et allemand. Durée totale : 76 minutes
GimellVoici le cinquième volume de l'intégrale des messes de Josquin des Prés interprétées par les Tallis Scholars. Cette fois-ci, le groupe a enregistré trois œuvres du compositeur franco-flamand dont deux messes : Missa de Beata Virgine et Missa ave Maris Stella. Elles ont été écrites dans la seconde période de sa carrière de musicien, probablement après son retour aux Pays-Bas, soit après une carrière fructueuse en Italie.
Pour ce qui est de Missa de Beata Virgine, elle est l'une des dernières pièces de Josquin. Malgré le fait que sa date exacte de composition ne soit pas connue, on constate qu'elle constitue un cas particulier dans l'œuvre josquinienne. D'un côté, elle semble avoir été la messe la plus répandue du vivant de son auteur, car soixante-neuf (d'après le commentaire de Peter Phillips, intégré au livret de l'album) sources différentes nous ont été conservées jusqu'à aujourd'hui. D'un autre côté, elle n'est pas soumise aux règles qui régissaient la construction d'une messe polyphonique au XVIème siècle. D'habitude, l'unité de ce genre musical s'ensuivait de l'application d'un modèle dont les composantes essentielles étaient évoquées au travers de l'œuvre. Toutefois, Missa de Beata Virgine est fondée sur cinq plains-chants dissemblables, chacun d'entre eux correspondant à une partie de l'Ordinarium missae. Le thème de ces plains-chants – celui des fêtes de la Vierge – est le seul intermédiaire à unifier les parties de la messe. S'agit-il donc d'une expérience de la part de Josquin ? Probablement oui, car les mouvements de l'œuvre ne devaient pas, à l'origine, être composés en vue de la même messe : à partir du Credo, la texture augmente – à travers un canon – de quatre à cinq parties.
En ce qui concerne Missa ave Maris Stella, publiée pour la première fois en 1505, elle est basée sur un hymne fameux portant le même titre. Contrairement à Missa de Beata Virgine, elle se caractérise par une écriture régulière. Comme l'explique dans son propos Peter Philips, cette écriture « donne l'impression d'un Josquin plus détendu avec des techniques déjà expérimentées d'une manière plus juvénile. […] Son traitement de la mélodie en plain-chant […] est une façon modèle d'utiliser des motifs dérivés d'un cantus firmus, structurellement, sur un long intervalle. Ce qui se fait parfois en imitation, mais les références sont si protéiformes (on pourrait presque dire symphoniques) qu'on sort de là en comprenant que ces os sont bien maigres ».
Quant aux exécutions présentées sur le disque, The Tallis Scholars donnent le meilleur dans ce programme. Leur chant est techniquement parfait, d'une pureté absolue, extrêmement raffiné voire quasi céleste. La disposition du chœur mixte – aux voix très bien équilibrées – permet à Peter Philips la mise à jour des teintes lumineuses, inaccessibles pour un ensemble formé d'hommes. Avec la sensibilité du chef d'orchestre britannique, ainsi qu'avec son contrôle assuré du temps qui passe, les interprétations sont une pure merveille de spiritualité et de concentration. En conclusion, ces enregistrements sont une référence contemporaine dans ce répertoire et ils s'avèrent indispensables à tous les épris par la musique ancienne. D'autant plus que la prise de son formidable adoucit l'écoute.
Plus de détails
Josquin des Prés (vers 1440-1521) : Missa de Beata Virgine, Credo quarti toni, Missa ave Maris Stella. The Tallis Scholars dirigés par Peter Phillips. 1 CD Gimell CDGIM 044. Code barre : 7 55138 10442 6. Enregistré à Chapel of Merton College de l’Université d’Oxford. Livret en anglais, français et allemand. Durée totale : 76 minutes
Gimell