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Chausson, Franck et Fauré en hommage à Massenet

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Paris, Opéra-Comique. 05-XII-2012. Gabriel Fauré (1845-1924) : Trio avec piano en ré mineur op. 120 ; César Franck (1822-1890) : Sonate pour violon et piano en la majeur M 8 ; Ernest Chausson (1855-1899) : Concert en ré majeur op. 21. David Grimal, Pierre Fouchenneret et Sullimann Altmayer, violon ; Adrien Boisseau, alto ; François Salque, violoncelle ; Emmanuel Strosser, piano.

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Lors de ce concert donné pour célébrer le centenaire de Massenet, on n'entendit aucune note de ce compositeur, dont le legs en musique de chambre est négligeable. Mais et ses invités avaient programmé trois superbes pièces. Et deux d'entre elles s'épanouirent dans toute leur beauté. La Sonate de Franck, jouée par et , offrait en effet un contraste frappant avec le reste de la soirée. Leur interprétation semblait adopter le parti intéressant d'éviter l'atmosphère vaporeuse et vibrante qui s'est attachée à l'œuvre. Le discours était allant, les phrasés dessinés avec franchise et précision. Pourtant, l'impression resta celle d'une froideur qui touchait à la sécheresse, et d'un manque de souplesse comme de luminosité. Avec ses traits bien détachés, avec ses élans tirés au cordeau, l'œuvre prenait même par moments un air académique, ce qui était évidemment surprenant : c'est bien la Sonate de Franck, se disait-on, mais que nous veut-elle ?

Le Trio de Fauré, joué par Pierre Fouchenneret, et , était plus heureusement caractérisé. La partition fut abordée avec sérieux et fougue, sans trop de précautions envers les subtilités de ce style, et cette manière convenait finalement aussi bien à l'émouvant Andantino qu'au Finale. On regrettait seulement une acoustique assez défavorable au piano dans cette configuration. Le Concert de Chausson, rassemblant un quatuor à cordes, un piano et un violon solo, bénéficiait du même enthousiasme, et donna lieu à d'impressionnants déferlements sonores. Si la Sicilienne demeurait un peu corsetée, l'énergie collective exaltait la richesse polyphonique de la pièce, dans un troisième mouvement (Grave) particulièrement poignant et porté par le pianiste, et un Finale resplendissant. Chacun y jouait parfaitement son rôle, en particulier qui assumait la position délicate de « soliste concertant ». Une œuvre magnifique, qui doit peut-être dans une certaine mesure son existence à Massenet, puisque ce dernier encouragea Chausson à poursuivre dans la voie de la musique.

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Paris, Opéra-Comique. 05-XII-2012. Gabriel Fauré (1845-1924) : Trio avec piano en ré mineur op. 120 ; César Franck (1822-1890) : Sonate pour violon et piano en la majeur M 8 ; Ernest Chausson (1855-1899) : Concert en ré majeur op. 21. David Grimal, Pierre Fouchenneret et Sullimann Altmayer, violon ; Adrien Boisseau, alto ; François Salque, violoncelle ; Emmanuel Strosser, piano.

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