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Saint-Étienne. Opéra Théâtre. 04-XII-2012. Jules Massenet (1842-1912) Visions… poème symphonique pour orchestre, extraits de Thaïs, opéra en trois actes sur un livret de Louis Gallet. Version de concert. Avec : Nathalie Manfrino, Thaïs ; Markus Werba, Athanaël. Narration, Arièle Buteaux. Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire, direction : Laurent Campellone
Visions…poème symphonique, présente une amusante caractéristique, sa partition fut composée pour orchestre, soprano solo et électrophone, ce qui fait de Jules Massenet l'annonciateur de la musique électro-acoustique.
On sent à cet instant se dresser les cheveux sur la tête de notre bien-aimé directeur de la publication, mais tel est le cas, Massenet fut un précurseur, toujours à la recherche de sonorités inédites.
Le projet fut abandonné, à cause du peu de fiabilité de ce nouvel instrument, capable du meilleur comme du pire, et l'œuvre créée en pure version orchestrale. On ne sait même plus, de nos jours, à quoi ressemblait ce fameux électrophone, si ce n'est qu'il n'a rien à voir avec le crin-crin sur lequel, dans les années 1960, nous posions nos 33 tours. Le festival Massenet a alors imaginé de confier à Laurent Pottier la recréation d'un appareil le plus semblable possible à ce qui avait pu être conçu à l'époque. Nous n'avons pas pu voir l'auguste instrument, dissimulé en coulisses, selon la volonté du compositeur. Mais surtout, même en tendant l'oreille, nous n'avons pas pu l'entendre ! Dans notre esprit, Visions…restera donc à jamais l'éloquente pièce symphonique qui inaugure des thèmes de Thaïs.
Après cette aimable et récréative exécution, place était faite à de larges extraits de Thaïs. Hélas, pour la clôture du festival Massenet, la réalisation reste largement en deçà des attentes. Seul le valeureux Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire, sous la direction de Laurent Campellone, tire son épingle du jeu. Les efforts de la narratrice, Arièle Buteaux pour combler les trous de l'action, virent au risible. Soit on connaît l'œuvre, et ces interventions sont superflues, soit on se laisse porter par la musique, et elles le sont tout autant.
Markus Werba est un Athanaël au petit pied, sans brillant, sans puissance, sans aura. Nathalie Manfrino rate complètement « dis moi que je suis belle » aigus escamotés, chant précautionneux. Le vibrato qu'on lui reproche si souvent est complètement sous contrôle, mais à quel prix ! La cantatrice se réchauffe progressivement, et les extraits du troisième acte la révèlent telle qu'on l'aime, radieuse, puissante, avec de somptueux sons filés, mais il est si tard, déjà…
Crédit photographique : © Cyrille Cauvet /Opéra Théâtre de Saint-Etienne
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Saint-Étienne. Opéra Théâtre. 04-XII-2012. Jules Massenet (1842-1912) Visions… poème symphonique pour orchestre, extraits de Thaïs, opéra en trois actes sur un livret de Louis Gallet. Version de concert. Avec : Nathalie Manfrino, Thaïs ; Markus Werba, Athanaël. Narration, Arièle Buteaux. Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire, direction : Laurent Campellone