L’Orchestre National de Lille à La Rochelle

Comme il l'a fait en Nord-Pas-de-Calais avec grand succès, l'Orchestre National de Lille a apporté la bonne parole de la musique classique dans une région un peu délaissée par les grands ensembles symphoniques: ses deux concerts à La Rochelle ont été donnés à guichets fermés. C'est avec deux pièces maîtresses que l'ensemble lillois, dirigé par son chef, Jean-Claude Casadesus, a conquis le public rochelais. Avec le Concerto pour violon et orchestre de Sibelius, d'abord, sous les doigts du violoniste russe Sergej Krylov. Avec une connaissance consommée de ce répertoire, il a arpenté ses cimes, techniques et mélodiques, d'une légèreté rafraîchissante. Sa sonorité chaude, son legato souverain et sa virtuosité décomplexée ont également fait merveille dans un bis audacieux : une fugue de Bach, rayonnante.

Avec la Symphonie n°9 de Schubert, ensuite, l'orchestre a fait preuve d'une remarquable cohésion et a défié l'acoustique un peu matte par un son plein et généreux. Bien qu'à l'étroit dans les tempi, la baguette de Jean-Claude Casadesus lui a fait trouver l'élan expressif et les qualités pour faire deviner ce que Schubert a voulu dire en appelant cette symphonie « La Grande ».

Crédit photographique : Jean-Claude Casadesus © DR