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Pologne : Nizioł et Sikorski conquièrent la ville de Pabianice

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Pabianice. Centre culturel Zbigniew Herbert de Pabianice. 18-X-2012. Eugène Ysaÿe (1858-1931) : Sonate pour violon n° 4 en mi mineur op. 27. Fritz Kreisler (1875-1962) : « Liebesleid » ; « Liebesfreud » ; « Schön Rosmarin ». Richard Strauss (1864-1949) : Sonate pour violon et piano en mi bémol majeur op. 18 ; Valse extraite de l’opéra « Le Chevalier à la rose » en transcription pour violon et piano réalisée par Váša Příhoda. Bartek Nizioł : violon Guarnerius del Gesù de 1727 ; Marcin Sikorski : piano Yamaha

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    Pabianice est une ville polonaise ancienne – datant du Xème siècle – située dans le centre du pays, qui cultive depuis des années des traditions musicales. C'est là où la Société Karol Nicze a été créée en 2004. Cette société a organisé un concert qui n'a pas pu échapper à notre attention : , le violoniste polonais le plus doué de nos jours, et ont donné un récital de musique post-romantique.

    Le concert a débuté par la Sonate pour violon n° 4 op. 27 qu' avait dédiée à . l'a interprétée avec élégance dans l'Allemande et avec de mélancoliques pizzicatos dans la Sarabande, mais aussi avec une folle virtuosité dans la Finale. Presto ma non troppo. Ensuite, Niziol a été rejoint par qui l'a accompagné jusqu'à la fin de la soirée. D'abord, le duo a exécuté deux miniatures de Kreisler : Liebesleid (Chagrin d'amour) et Liebesfreud (Plaisir d'amour), tout en insistant sur leur aspect mélodique, ainsi que sur leur simplicité formelle et expressive.

    Après l'entracte, les chambristes ont commencé par la Sonate pour violon et piano op. 18 de . Ils nous ont présenté une interprétation magistrale, définitive même, de cette grande partition post-romantique. Leur exécution a été en tous points exceptionnelle : riche en détails, de couleur variée, très expressive, pleine d'énergie et impeccable au niveau de la technique. Le tandem nous a aussi impressionnés par une pleine compréhension de la structure dramatique de l'œuvre, ainsi que par une cohérence temporelle et musicale, avec une narration fluide et captivante.

    Nous avons donc pu observer un fascinant dialogue des deux instruments qui contrastaient l'un avec l'autre ou se complétaient. Le son du violon de se caractérisait par la finesse du goût, la justesse du ton, la profondeur et un vibrato serré. Par contre, a su trouver la variété des plans dans sa partie et lui donner un relief orchestral. Pour clore ce spectacle inoubliable, les artistes ont interprété une légère valse du même compositeur – tirée de l'opéra Le Chevalier à la rose – que Váša Příhoda avait arrangée pour violon et piano.

    Juste à la fin du récital, les musiciens ont encore servi deux surprises hors programme, les deux étant des valses de Kreisler : Schön Rosmarin (Beau romarin) extrait de l'album La Légende du violon, ainsi que Liebesleid.

    Crédit photographique : photo © Rafał Czekajewski

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