Fondu au noir pour les nocturnes de Maguy Marin

C'est par ce nocturnes intime que Maguy Marin et Denis Mariotte ont inauguré une nouvelle page de leurs aventures chorégraphiques et musicales.

Après de nombreuses années passées au Centre chorégraphique de Créteil, puis de Rilleux-la-Pape, la chorégraphe et son compagnon compositeur ont repris la route, direction Toulouse, leur nouveau port d'attache. Cette pièce pour six interprètes en est la première balise.

Maguy Marin excelle à créer des atmosphères noires, grâce à un découpage et à des lumières très cinématographiques. Ses interprètes apparaissent, puis disparaissent au profit d'un fondu au noir, seuls, en couple, entre amis. Ils s'expriment dans différentes langues : espagnol, grec, arabe, allemand, italien… jouent parfois de la musique, créant une atmosphère très personnelle.

Au contraire de ses derniers spectacles, cependant, la chorégraphe peine à esquisser une dramaturgie qui rendrait lisible un fil conducteur, une direction. Même répétées, les saynètes qui se succèdent ne suffisent à esquisser une histoire, un récit ou à projeter sur les personnages plus qu'une impression fugace. D'où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Qu'ont-ils envie de dire ? A l'issue d'une heure de spectacle, on ne le sait toujours pas. Dommage !

Crédit photographique : © D.Grappe