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Claudio Abbado et sa luxueuse phalange lucernoise

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Festival de Lucerne 18-VIII-2012. Konzertsaal. Ludwig van Beethoven (1770-1827): Concerto pour piano n°3; Anton Bruckner (1824-1896): Symphonie n°1 en ut mineur, version de Vienne. Radu Lupu, piano; Orchestre du Festival de Lucerne; direction Claudio Abbado.

C'est et le Lucerne Festival Orchestra qui donnait, le 8 août dernier, le coup d'envoi du Festival de Lucerne en Eté avec le Requiem de Mozart – et non la Symphonie n°8 de Mahler initialement annoncée – pointant ainsi la thématique de cette édition 2012 tournée vers la Foi et ses multiples implications dans l'oeuvre musicale.

Le Maître milanais et sa luxueuse phalange lucernoise qui réunit pour l'occasion les meilleurs solistes internationaux – beaucoup sont issus du – donnait la semaine suivante un second programme avant de partir pour une tournée mondiale qui les conduira à Vienne, Moscou, Hambourg et Ferrare.

Pour l'heure, c'est au côté du pianiste que dirigeait en première partie de soirée le Concerto n°3 de Beethoven. On connait cette manière personnelle, parfois inattendue mais toujours intéressante qu'a le pianiste roumain de s'approprier une oeuvre en éliminant le brillant de l'écriture pour aller chercher la chair nue du son dans les profondeurs de la résonance. C'est ainsi qu'il aborde le premier mouvement sous la conduite fluide et racée du chef. On est saisi par la transparence des textures orchestrales et un discours s'orientant davantage vers la sérénité mozartienne que vers la rigueur beethovénienne. Dans le Largo central, sublime, impose son temps et sa vision intérieure d'un discours toujours admirablement conduit. Et il ne cède pas davantage à l'éclat dans le Rondo final qu'il mène avec une méticuleuse précision rythmique, en parfaite complicité avec un orchestre aussi réactif que raffiné.

Ces qualités se confirmaient dans l'interprétation de la Symphonie n°1 d' que l'orchestre donnait en seconde partie dans l'édition viennoise de 1890-91. Comme dans la Symphonie n°5 à l'affiche de l'édition 2011 du Festival, ne vise pas le monumental mais cherche à obtenir le plein rayonnement d'une écriture orchestrale dont il détaille la richesse polyphonique et la palette des couleurs. D'une belle lisibilité formelle, l'Allegro initial fait apprécier la ductilité de l'orchestre et l'admirable dosage des forces en présence. Les textures mouvantes de l'Adagio, subtilement conduit par Abbado, mettent en valeur la qualité soyeuse des cordes et le fabuleux pupitre des bois – , et , respectivement aux flûte, hautbois et clarinette solistes – véritable fibre expressive de l'orchestre. Le Scherzo, ludique et dansant, devient l'espace idéal où se déploient tous les pupitres instrumentaux avec une envergure sonore et un panache extraordinaire. L'orchestre monte en puissance dans le Finale dont Abbado soigne la construction jusqu'à une coda impressionnante et vibrante que l'acoustique idéale du KKL de Lucerne accueillait dans sa plénitude sonore.

Crédit photographique: Claudio Abbado © Lucerne Festival Orchestra

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Festival de Lucerne 18-VIII-2012. Konzertsaal. Ludwig van Beethoven (1770-1827): Concerto pour piano n°3; Anton Bruckner (1824-1896): Symphonie n°1 en ut mineur, version de Vienne. Radu Lupu, piano; Orchestre du Festival de Lucerne; direction Claudio Abbado.

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