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Paris. Salle Pleyel. 05-VI-2012. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Messe en si mineur. Hana Blaziková, Johannette Zomer, sopranos ; Robin Blaze, alto ; Gerd Türk, ténor ; Peter Kooij, basse ; Bach Collegium Japan, direction : Masaaki Suzuki
Très réputé, à juste titre, dans ce répertoire (il a d'ailleurs reçu en 2012 la médaille Bach de la ville de Leipzig), Masaaki Suzuki a drainé du monde Salle Pleyel pour cette Messe en si de Bach (malheureusement avec applaudissements, saluts et entracte entre le Gloria et le Credo, l'œuvre ne durant pourtant qu'une heure cinquante !).
Pour ce concert qui s'inscrivait dans le cadre d'une tournée européenne, Suzuki faisait appel à des solistes qu'on ne présente plus dans ce répertoire et qu'on a l'habitude d'entendre en concert ou au disque avec lui, Philippe Herreweghe ou John Eliot Gardiner. Les trois solistes masculins chantaient d'ailleurs dans la version marquante que le chef nippon a gravé au disque de cette Messe en si chez Bis (Robin Blaze, Gerd Türk et Peter Kooij). La satisfaction vient ici avant tout du chœur (dix-huit chanteurs, dont les deux sopranos solistes) et de l'orchestre, un peu plus étoffé, du Bach Collegium Japan (dans lequel figurent de nombreux instrumentistes européens). Malgré quelques déséquilibres qui voient parfois l'orchestre couvrir le chœur, on loue la qualité de la mise en place, la beauté des timbres de l'orchestre, la virtuosité et la souplesse du chœur au sein duquel se détache assez nettement le pupitre de sopranos I et celui de basses. Les interprètes, sous la direction de Masaaki Suzuki, privilégient une approche homogène, sereine, contrôlée au détriment parfois d'un zeste d'expression, d'émotion même (par exemple le Qui tollis peccata mundi sonne assez plat). Le plateau de solistes (de « petites » voix dans une salle comme Pleyel) ne démérite guère dans les airs et duettos, mais là encore, l'expressivité, le relief n'est pas toujours au rendez-vous (Hana Blaziková notamment). La prestation de Robin Blaze est par ailleurs assez décevante : problèmes de justesse, de couleur vocale, une certaine préciosité, particulièrement sensible dans l'Agnus Dei. Les autres assurent correctement plus qu'ils n'illuminent réellement cette musique.
Malgré ces quelques réserves, un beau concert, sans véritable surprises, d'un chef que l'on a relativement peu souvent l'occasion de voir diriger en France.
Crédit photographique : Massaki Suzuki © Marco Borggreve
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Paris. Salle Pleyel. 05-VI-2012. Johann Sebastian Bach (1685-1750) : Messe en si mineur. Hana Blaziková, Johannette Zomer, sopranos ; Robin Blaze, alto ; Gerd Türk, ténor ; Peter Kooij, basse ; Bach Collegium Japan, direction : Masaaki Suzuki