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Depuis bientôt dix ans, en marge du Festival de Pâques, le salon « Livres et Musiques » de Deauville innove. Ce jeune salon, intime et imaginatif, ouvre gratuitement ses portes au public mélomane. En mai, qu'il vente ou qu'il pleuve, il célèbre pendant trois jours la correspondance des arts autour d'une même passion: la musique.

Ouverte à toutes les formes d'expression artistique, la programmation écléctique de ce salon- festival est faite de rencontres, dédicaces, concerts, projections, ateliers pour enfants… Pas de musicologie en vue mais plutôt des experts passionnés qui parlent la langue du coeur. Ils s'appellent Cabu, Gilles Verlant, Pascal Quignard ou Claire Julliard et avec d'autres grands noms de la littérature, de la BD, de la musique, du cinéma et du journalisme, ils parlent « de livres et de musique ».

D'ailleurs, chaque année, un prix littéraire distingue un auteur inspiré par la musique. Le jury prestigieux composé d'hommes de lettres et de musiciens (Jérôme Garcin, Philippe Labro, Jérémie Rhorer…) l'a décerné cette année à Stéphane Héaume pour un roman aux allures de thriller, criblé de références musicales. Sheridan Square (Seuil), l'histoire de la chute et de la probable rédemption d'un mécène d'opéra dans un New York huppé, spectral et mystérieux. Trois autres livres ont été remarqués cette année: Ecouter Haendel, Constance, fiancée de Mozart (Gallimard) et La nuit ne dure pas, récompensés respectivement par le grand prix, le prix des Ados et le prix des lecteurs.

Dédiée cette année au piano, la programmation s'est conjuguée à tous les goûts: du classique au rap, en passant par l'improvisation, le jazz et le piano préparé avec , , ou encore

Certains se sont livrés au jeu des correspondances, comme la pianiste Anne Queffelec et le romancier Yann Queffelec, la pianiste et l'essayiste et psychanalyste Michel Schneider – grands admirateurs de Schumann – le romancier Pascal Quignard et la pianiste Lorenda Ramou… autant de duos que de tentatives originales pour décloisonner l'expérience musicale.

D'autres sont passés du stylo à la scène. De belles surprises ont prouvé que la créativité fait fi des étiquettes. Le concert du lauréat du Prix de BD d'Angoulême, Charles Berbérian, en fait partie. Lui au chant et à la guitare, accompagné de l'intuitif et ingénieux Marcello Giuliani à la basse, il a apporté sur les planches une expressivité, une fraîcheur technique et un univers singulier qui font de lui, bien plus qu'un dessinateur ou un guitariste: un artiste.

Crédit photographique : Anne Queffelec et Yann Queffelec © Sandrine Boyer Engel/Salon Livres et Musiques

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