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Découverte de Lidia Vinyes Curtis pour Pâques à Fontevraud

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Fontevraud-l’abbaye. Abbaye de Fontevraud – Réfectoire. 6-IV-2012. Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), Mater doloris – litanies à la Vierge : Hymne pour toutes les festes de la Vierge, H.60 ; Salve regina, H.18 ; Magnificat, H.73 ; hymne Jesu corona Virginum, H.53 ; Supplicatio pro defunctis ad beatam Virginem, H.328 ; Stabat Mater, pour les religieuses, H.15 ; Pour la passion de notre-Seigneur, H.349 ; Litanies à la Vierge, H.83. Avec Céline Scheen, soprano ; Maïlys de Villoutreys, soprano ; Lidia Vinyes Curtis, mezzo-soprano ; José Hernandez Pastor, alto ; David Munderloh, ténor ; Matthias Vieweg, baryton ; Ricercar Consort, Philippe Pierlot (direction).

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Chaque Semaine-Sainte, le festival Pâques à Fontevraud , que programme le CREA (le producteur, entre autres, des Folles journées et du Festival international de piano de la Roque d'Anthéron), a le bon goût d'inviter et son . Parmi tant d'heureux souvenirs, deux Johannes Passion de Bach, en 2003 et en 2011. Cette année, a élu le culte marial, lors de la passion et la mort du Christ, tel que le perçut . Et il a entrelacé des œuvres connues (Magnificat, H.73 ; Stabat Mater, pour les religieuses, H.15 ; Litanies à la Vierge, H.83) à des pièces peu fréquentées.

Quelle que soit sa durée – fort brève ou dépassant le quart-d'heure –, chaque œuvre témoigne d'une maîtrise impeccable du temps musial et de la forme. Comme un peintre qui aurait un égal savoir-faire à réaliser un portrait à la Jean Clouet et des surfaces démesurées alla Veronese. Autres merveilles propres à Charpentier : une ductilité mélodique ; un tissu contrapuntique dense et mobile ; un vocabulaire harmonique d'une richesse inouïe ; une rhétorique plus romaine que gallicane ; et une expressivité qui cherche davantage à persuader qu'à convaincre, à toucher qu'à plaire ou à violenter l'auditeur. Avec tant de mérites, clamons qu'un motet de Charpentier ne le cède pas en accomplissement devant ses contemporaines cantates de Buxtehude.

, son ensemble et les six solistes vocaux qu'il avait conviés ont peint chacune de ces œuvres – miniature ou vaste toile – avec une attention et une expressivité si opportunes que leur ampleur les a rendues évidentes, naturelles. Avec notamment un envoutant Stabat Mater, pour les religieuses (le H.15), le trio féminin a été particulièrement remarquable, en ses deux visages : pour assumer les parties de premier dessus et de second dessus, les deux sopranos ont permuté entre elles. Et, si le talent de est bien connu, ne cesse de s'affirmer et d'affiner une riche personnalité musicale ; leur tandem frappe par son homogénéité et par sa large palette expressive qui, par exemple, siéerait aux Leçons de ténèbres de François Couperin et à tant d'autres petits motets féminins du baroque français. Quant à la mezzo-soprano , ce fut une réelle découverte : sa voix longue, son timbre dense diamantin fascinent ; ils la destinent à dépasser ces actuels répertoires anciens qu'elle sert si idéalement mais aussi à aborder les musiques modernes et contemporaines. Également, il faudra suivre le ténor : il a quelque chose de Christoph Pregardien au même âge. Ici composé de trois violes (deux dessus et une basse), d'un théobe et d'un organiste (Francis Jacob, toujours aussi idéal), le s'est situé à cette hauteur. À chaque pièce, Philippe Pierlot a trouvé cette limpidité expressive ainsi que cette intelligence formelle, harmonique et contrapuntique qui en révèlent les richesses et les enjeux. À cet égard, les Litanies à la Vierge (H.83) ont été inoubliables.

Crédit photographique : © NN [Philippe Pierlot et ensemble Ricercar]

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Fontevraud-l’abbaye. Abbaye de Fontevraud – Réfectoire. 6-IV-2012. Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), Mater doloris – litanies à la Vierge : Hymne pour toutes les festes de la Vierge, H.60 ; Salve regina, H.18 ; Magnificat, H.73 ; hymne Jesu corona Virginum, H.53 ; Supplicatio pro defunctis ad beatam Virginem, H.328 ; Stabat Mater, pour les religieuses, H.15 ; Pour la passion de notre-Seigneur, H.349 ; Litanies à la Vierge, H.83. Avec Céline Scheen, soprano ; Maïlys de Villoutreys, soprano ; Lidia Vinyes Curtis, mezzo-soprano ; José Hernandez Pastor, alto ; David Munderloh, ténor ; Matthias Vieweg, baryton ; Ricercar Consort, Philippe Pierlot (direction).

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