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Emouvante Sylvie Guillem au Théâtre des Champs-Elysées

Pari difficile que de proposer au public du Théâtre des Champs-Elysées, qui s'attend plus sûrement à une ballerine sur pointes, un programme exclusivement contemporain.

C'est désorienté qu'il regarde Rearray de , une structure complexe, intrinsèque, qui semble n'avoir ni début ni fin. et sont au même niveau dans la pénombre du plateau. En duo ou en solo, dans une même complicité virtuose et authentique, leurs corps sont ceux de danseurs qui n'ont rien à prouver.

C'est de cette puissance et de cette force dont manquent cruellement Aurélie Cayla et Kenta Kojiri, les deux jeunes danseurs de 27'52, décevant duo signé Jiri Kylián. Leur présence est si ténue, quand ils ne se cachent pas sous des pans de tapis de sol ! Le fond de scène, seul, captive l'attention, ainsi que la musique hypnotique de Dirk Haubrich.

Comme pour illustrer tous les âges de vie, un troisième duo complète la première partie du programme. Après Guillem/Le Riche, danseurs dans la force de l'âge, Cayla/Kojiri, danseurs encore jeunes, suivent et son épouse dans un duo tendre et pudique intitulé Memory. Ils font surgir l'émotion de petits riens. La lampe que l'on éteint, une espièglerie sur le canapé, le fauteuil de bureau que l'on fait rouler, toutes les complicités quotidiennes d'un couple vieillissant et uni qui peut encore danser.

revient seule après l'entracte dans Bye, un solo écrit sur mesure pour elle par . Avec sa drôle de coiffure (style Catherine Ringer époque Rita Mitsouko), elle a l'air d'une pauvre fille un peu paumée. Ce solo poétique et émouvant met en valeur sa silhouette gracile et une certaine modestie des gestes, une grande douceur aussi. Un très joli moment souligné par le renfort humoristique de la vidéo, la musique de Beethoven et les lumières d'Erik Berglund.

Crédit photographique : dans Bye de © Bill Cooper

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