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Coup d’envoi de la Biennale Musiques en scène

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Lyon, Auditorium. 01-III-2012. Dans le cadre de la Biennale Musiques en scène. Jérôme Combier (né en 1971) : Ruins pour orchestre ; Michael Jarrell (né en 1958) : Emergences – Nachlese VI ; Johannes Maria Staud (né en 1974) : Über trügerische Stadtpläne und die Versuchungen des Winternächte (Dichotomie II) pour quatuor à cordes et orchestre ; Henri Dutilleux (né en 1916) : Métaboles pour orchestre. Jean-Guihen Queyras, violoncelle ; Quatuor Arditti ; Orchestre National de Lyon ; direction : Pascal Rophé

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Liberté, curiosité, modernité: le slogan imprimé en lettres d'or sur le catalogue de la Biennale Musiques en Scène 2012 – qui fête cette années ses 20 ans – ne saurait mieux résumer l'esprit que son nouveau délégué artistique Damien Pousset veut insuffler à cette manifestation dédiée à la musique d'aujourd'hui et à la création. Rappelons que Musiques en scène s'élabore au sein de Grame, un centre national de création et un lieu de résidence d'artistes et de chercheurs dont la Biennale se fait le révélateur publique: en choisissant les lieux les mieux adaptés à de nouveaux formats de spectacle et au développement de plus en plus sophistiqué de la technologie; en incluant aussi, dans le parcours sonore du festival, expositions, installations, performances tels que les poétiques « Jardins des sensations » d'Alexandre Lévy qui investit la terrasse Renaissance des Musées Gadagne ou ces « machins d'art » du fascinant André Robillard faisant appel à la technique de recycling pour la série des « Fusils » exposés dans les bureaux de la Biennale.

Le coup d'envoi de cette vingtième édition était donné dans le grand Auditorium de Lyon en la présence de l'invité d'honneur qui fut le premier compositeur en résidence à Lyon, il y a vingt ans de cela. L' était dirigé de main de maître par l'excellent qui abordait un programme ambitieux autant qu'exaltant, débutant par deux créations : Ruins est une commande de l'Orchestre de Lyon à dont l'écriture est davantage liée aux petites formations. C'est à partir de photographies de la ville de Détroit en ruines qu'il bâtit son projet musical ; il nous installe d'emblée, par un début saisissant, dans un milieu sonore et une temporalité singulières qui fascinent et inquiètent à la fois : musique de ruines par la fragilité des textures et la flexibilité de la ligne qui circule entre les pupitres ; monde intérieur et sensible où les sonorités s'hybrident et se diffractent, la musique de est expérience d'étrangeté et de mystère dans lequel faisait très subtilement ce soir glisser notre écoute. Avec Emergences – Nachlese VI auquel , éblouissant, prêtait son archet virtuose, nous propulse au contraire dans une sphère lumineuse et irradiante avec la somptuosité orchestrale qui le caractérise; dans une première partie dont les fulgurances du violoncelle ne sont pas sans évoquer les défis acrobatiques de Messagesquisse de Boulez, est au-devant de l'orchestre, « traqué », selon ses propres termes, par les exigences d'une écriture pulsée et flamboyante qui ne lui laisse pratiquement aucun répi. Le second mouvement explore une toute autre temporalité où l'épure sonore est cernée par le silence. Jarrell est ici maître de la poésie de l'écoute, dans l'écriture orchestrale comme au violoncelle sur lequel il fait résonner des pizzicati en harmoniques d'une extrême sophistication. Irréprochable à la tête d'un orchestre très réceptif et d'un soliste de haut vol, dirigeait ici une des plus belles pièces concertantes du compositeur. Avec , jeune et brillant compositeur autrichien, élève de , il faut s'attendre à être surpris ; nous l'étions ce soir avec Über trügerische Stadtpläne und die Versuchungen der Winternächte (Dichotomie II): par le dispositif envisagé et le traitement orchestral de la partition: un quatuor à cordes – l'éminent – est au premier plan, intaurant avec l'orchestre un jeu d'interaction permanent, du quatuor soliste à l'immersion orchestrale. Très éloignée de l'écriture foisonnante et lumineuse de On comparative Météorology, la facture est ici plutôt sombre et pénétrante, sans doute pour coller au texte de Bruno Schulz, Les boutiques de cannelle, dont Staud a voulu traduire l'univers étrange, brouillé dit-il, « par l'absence de causalité temporelle ».

Le concert se refermait avec Métaboles de , une œuvre emblématique du compositeur où la magie des timbres, la temporalité et la dérivation du matériau sont à l'œuvre et de manière magistrale. C'est ce que transmettait le geste éminemment directif de Pascal Rophé même si l'on eut souhaité plus d'énergie du son au sein d'un orchestre dont la prestation restait ce soir plus qu'impressionnante.

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Lyon, Auditorium. 01-III-2012. Dans le cadre de la Biennale Musiques en scène. Jérôme Combier (né en 1971) : Ruins pour orchestre ; Michael Jarrell (né en 1958) : Emergences – Nachlese VI ; Johannes Maria Staud (né en 1974) : Über trügerische Stadtpläne und die Versuchungen des Winternächte (Dichotomie II) pour quatuor à cordes et orchestre ; Henri Dutilleux (né en 1916) : Métaboles pour orchestre. Jean-Guihen Queyras, violoncelle ; Quatuor Arditti ; Orchestre National de Lyon ; direction : Pascal Rophé

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