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Paris. Cité de la Musique. 21-II-2012. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Platée, ballet bouffon en trois actes, précédé d’un Prologue, sur un livret d’Adrien-Joseph Le Valois d’Orville d’après Jacques Autreau. Version de concert. Emiliano González Toro, Platée ; Cyril Auvity, Thespis, Mercure ; Evgueniy Alexiev, Momus, Cithéron ; François Lis, Jupiter ; Salomé Haller, Thalie, la Folie, Deuxième Ménade ; Céline Scheen, l’Amour, Clarine, Première Ménade ; Eugénie Warnier, Junon ; Christophe Gay, un Satyre ; Les Talens Lyriques, direction : Christophe Rousset
La Cité de la Musique articule sa saison autour de grands cycles thématiques qui se déclinent en concerts, tables rondes et projections. Elle recevait ici Les Talens Lyriques pour une version de concert de Platée, comédie lyrique de Rameau (1745), les déconvenues de la nymphe du marais au physique de batracien s'inscrivant parfaitement dans un cycle intitulé « L'animal ».
Même si l'apport d'une mise en scène ou au moins d'une mise en espace aurait été bénéfique à evwc l'opéra, la soirée proposée par Christophe Rousset et ses musiciens s'averra réussie dans son ensemble. La palme revient, à tout seigneur tout honneur, au chef, fin connaisseur de l'œuvre du Dijonnais, également en tant que claveciniste (et comme auteur d'un ouvrage sur ce dernier paru aux éditions Actes Sud en 2007). À sa tête, les Talens Lyriques font une démonstration d'orchestre en termes de précision, de raffinement, de vivacité, rendant bien l'invention mélodique, harmonique et rythmique de Rameau, entre autres lors des nombreuses danses qui ponctuent le prologue et les trois actes. Les solistes étaient les mêmes que ceux de la production, cette fois scénique, montée par Christophe Rousset en 2010 à l'Opéra National du Rhin. Au sein de ce plateau se détache le ténor Emiliano González Toro, impayable dans le rôle-titre de Platée, même s'il n'éclipse pas le souvenir de quelques voix de hautes-contre qui se sont illustrées dans ce même rôle (Jean-Paul Fouchécourt, Paul Agnew…). Outre la beauté du chant, l'aisance (il est le seul à chanter sans partition), il fait preuve de qualités théâtrales et sait se montrer à la fois amusant, ridicule et touchant. François Lis est également fort à propos en Jupiter et le duo qu'il forme avec Platée fonctionne bien. Pourtant annoncé souffrant, Cyril Auvity fait aussi bonne impression (clarté de l'émission, aisance…) dans les rôles de Thespis (prologue) et de Mercure. Langue française peu intelligible, tendance à chanter bas, Evgueniy Alexiev déçoit quant à lui dans le double rôle de Momus et de Cithéron. Les rôles allégoriques et les personnages féminins s'avèrent également assez moyens : l'Amour de Céline Scheen manque d'assurance et la voix semble bien petite, ce qui est également le cas d'Eugénie Warnier, en jalouse Junon. La Folie est effectivement assez déjantée : si Salomé Haller joue délibérément la carte de l'extravagance, la ligne de chant, instable, en pâtit malheureusement.
Malgré ces quelques réserves, un concert qui tint globalement ses promesses.
Crédit photographique : Christophe Rousset © Eric Larrayadieu
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Paris. Cité de la Musique. 21-II-2012. Jean-Philippe Rameau (1683-1764) : Platée, ballet bouffon en trois actes, précédé d’un Prologue, sur un livret d’Adrien-Joseph Le Valois d’Orville d’après Jacques Autreau. Version de concert. Emiliano González Toro, Platée ; Cyril Auvity, Thespis, Mercure ; Evgueniy Alexiev, Momus, Cithéron ; François Lis, Jupiter ; Salomé Haller, Thalie, la Folie, Deuxième Ménade ; Céline Scheen, l’Amour, Clarine, Première Ménade ; Eugénie Warnier, Junon ; Christophe Gay, un Satyre ; Les Talens Lyriques, direction : Christophe Rousset