Ce lundi, les Victoires de la musique classique 2012 ont rendu leur verdict annuel sur France 3. Aucune surprise avec cette sélection : Alexandre Tharaud (soliste instrumental), Stéphane Degout (soliste vocal), Bertrand Chamayou (enregistrement de l'année), Philippe Manoury (compositeur), Julie Fuchs (révélation lyrique), Thomas Leleu (révélation instrumentale) et Renée Fleming (Victoire d'honneur).
A l'exception des révélations vocale et instrumentale, on peine à comprendre la logique de ces récompenses qui ne cessent de survaloriser les artistes du catalogue Virgin et Naïve, comme si ces deux structures, à bout de souffle ou en perdition, représentaient l'ensemble de la filière et des gouts du public. Enfin, que peut-on penser de la Victoire accordée à Philippe Manoury, sortie du placard poussiéreux de la musique contemporaine bien-pensante et surannée ?
En dépit d'une volonté de renouveler la formule de la soirée (avalanche de séquences et de spectaculaire), l'audience s'est avérée désastreuse : 1,2 millions de téléspectateurs, soit moins de 5% de part de marché. Humiliation suprême, outre le dépassement par les chaines télévisées traditionnelles, France 3 a même été devancée par : W9, TMC, France 5 et NRJ 12.
Le temps d'une très sérieuse introspection dans le chef des décideurs des Victoires de la musique classique semble arrivé. Car au lieu d'avoir une « grande fête du classique », selon les mots de la directrice artistique Béatrice Clerc, ce fut le Titanic à tous les points de vue !