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Paris. 4-II-2012. Palais Garnier. Ballet de l’Opéra National de Paris : Orphée et Eurydice. Chorégraphie : Pina Bausch (1975). Musique : Christoph Willibald Gluck (1714-1787). Costumes, scénographie et lumières : Rolf Borzik. Réalisation des costumes : Marion Cito. Réalisation des lumières : Madjid Hakimi. Avec Stéphane Bullion, danse, Maria Riccarda Wesseling, chant, Orphée, Marie-Agnès Gillot, danse, Yun Jung Choi, chant, Eurydice, Muriel Zusperreguy, danse, Zoe Nicolaidou, chant, Amour. Avec les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris, le Balthasar-Neumann-Ensemble & Chor, chef des choeurs : Detlef Bratschke. Direction musicale : Manlio Benzi
Magnifique reprise de ce chef d'œuvre de Pina Bausch, entré en 2005 au répertoire du Ballet de l'Opéra de Paris pour les 30 ans de sa création.
Créé en 1975 pour le Tanztheater de Wuppertal, cet opéra dansé date des premières années de sa prise de direction du ballet de Wuppertal, au cours desquelles elle signa plusieurs adaptations d'œuvres lyriques. Epousant au plus près la musique, réduisant les solistes aux trois principaux protagonistes (Orphée, Eurydice et l'Amour), Pina Bausch propose une version épurée, austère et lumineuse de l'opéra de Gluck.
Le ballet est ainsi divisé en quatre tableaux : Deuil, Violence, Paix et Mort. La chorégraphe élude le « happy end » imaginé par le compositeur, où l'amour réunit les deux époux et achève son œuvre par la mort d'Orphée, écharpée par les Ménades. Chaque danseur est doublé par une chanteuse, présente sur scène à ses côtés. Le chœur, puissant, infuse les scènes de groupe qui dynamisent chaque tableau, dans une scénographie et des costumes signés Rolf Borzik, compagnon prématurément disparu de Pina Bausch.
Pour cette nouvelle reprise par le Ballet de l'Opéra de Paris, la distribution de la Première réunissait pour les rôles principaux Stéphane Bullion, Orphée brisé et combatif, incarné par la voix exceptionnelle et profonde de Maria Riccarda Wesseling, Muriel Zusperreguy en radieux et lumineux Amour et Marie-Agnès Gillot, sublime et émouvante Eurydice. Son interprétation sans faille dans le dernier tableau est particulièrement poignante, et la chanteuse Zoe Nicolaidou traduit dans sa voix la douleur progressive qui envahit Eurydice à mesure qu'Orphée la ramène du Royaume des morts. Dans cet ultime tableau d'une grande sobriété, c'est Maria Riccarda Wesseling qui domine cependant le corps souffrant de Stéphane Bullion en Orphée.
Mais ce sont dans les scènes de groupe que le corps de ballet, impeccable, transfigure l'écriture chorégraphique implacable et torturée de la chorégraphe allemande. Particulièrement à l'aise dans ce style bauschien singulier, on remarque Amélie Lamoureux, Alice Renavand et Ludmila Pagliero dans le Premier Tableau, Alice Renavand toujours, Eve Grinsztajn et Caroline Bance dans le Troisième Tableau. Une très belle soirée qui ravira autant les amateurs de musique que de danse, grâce au niveau exceptionnel du Balthasar-Neumann-Ensemble & Chor et du corps de Ballet de l'Opéra national de Paris.
Crédit photographique : © Agathe Poupeney
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Paris. 4-II-2012. Palais Garnier. Ballet de l’Opéra National de Paris : Orphée et Eurydice. Chorégraphie : Pina Bausch (1975). Musique : Christoph Willibald Gluck (1714-1787). Costumes, scénographie et lumières : Rolf Borzik. Réalisation des costumes : Marion Cito. Réalisation des lumières : Madjid Hakimi. Avec Stéphane Bullion, danse, Maria Riccarda Wesseling, chant, Orphée, Marie-Agnès Gillot, danse, Yun Jung Choi, chant, Eurydice, Muriel Zusperreguy, danse, Zoe Nicolaidou, chant, Amour. Avec les danseurs du Ballet de l’Opéra national de Paris, le Balthasar-Neumann-Ensemble & Chor, chef des choeurs : Detlef Bratschke. Direction musicale : Manlio Benzi