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Nathalie Stutzmann et David Hansen à l’Arsenal

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Metz. Arsenal. 13-I-2012. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : extraits de Giulio Cesare, Tamerlano, La resurrezione, Rinaldo, Sosarme, extrait du concerto grosso op.3 n°2 ; Antonio Vivaldi (1678-1741) : extraits de Il Giustino, La Griselda, L’Olimpiade, concerto n°8 RV522. Avec Nathalie Stutzmann, contralto, David Hansen, contreténor. Orfeo 55, direction : Nathalie Stutzmann

La confrontation annoncée entre et Max-Emanuel Cencic n'aura finalement pas eu lieu, et c'est au jeune Australien qu'est revenu l'honneur de partager l'affiche avec notre contralto nationale, laquelle s'est récemment déclarée, dans son combat pour revaloriser la voix féminine grave de l'opéra baroque, « la rivale des castrats ». L'air de Giulio Cesare « Se in fiorito ameno prato », donné en tout début de programme, aura d'emblée permis au jeune contreténor de faire valoir une voix chaude et richement timbrée, à la vocalise sûre et aisée et au timbre confortablement installé dans le médium. Le jeune artiste fait par ailleurs preuve d'un tempérament facétieux, qui le conduit à mettre en scène avec humour son dialogue – parfois sifflotant… – avec le violon obligé, tout en se livrant à de coquettes broderies dans l'aigu. La facilité du jeune chanteur dans le haut de son registre en fera sans doute un Sesto idéal pour ces prochaines années, comme l'a notamment montré sa belle interprétation du « Son nata a lagrimar » de Giulio Cesare, donné face à l'impériale Cornelia de Stutzmann. Curieuse idée cependant d'intervertir les rôles dans la reprise de ce magnifique duo, même si cela donne l'occasion aux deux artistes de communiquer autrement que par le chant, notamment par la gestuelle, les mimiques et les déplacements scéniques.

La deuxième partie du programme aura réservé d'autres surprises, à commencer par le duo de Sosarme « Per le porte del tormento » dans lequel le contreténor a curieusement chanté la partie de soprano, perdant du coup une part de la crédibilité et de la légitimité acquises en première partie. Dramatiquement, c'est une aberration, car quoiqu'on en dise, aucun chanteur masculin n'aura jamais incarné un personnage féminin dans un opéra de Haendel composé pour Londres. Vocalement, c'est un désastre, car si la voix de Hansen montre, pour le moment, d'évidentes facilités dans l'aigu, elle accuse également son impossibilité à soutenir avec élégance une ligne vocale à la tessiture décidément inaccessible pour cette typologie vocale. L'air d'Ottone de La Griselda, le « Vede orgogliosa l'onda » initialement écrit pour un castrat soprano, frôle lui aussi la catastrophe avec ses aigus constamment tirés et tendus, à la limite de la justesse. Hansen parvient néanmoins à faire preuve d'une belle musicalité, ce qui sauve du naufrage ce regrettable dérapage. Que n'eût-on écrit si une chanteuse-femme avait chanté ce sublime air d'une telle manière…

, à côté de son partenaire, semble être l'incarnation de la sagesse et de la maturité. Parfaitement contrôlé, son contralto chaud et rond se déploie avec toujours autant de facilité dans les profondeurs abyssales, et son haut médium est désormais d'une beauté à couper le souffle. Ses interventions en tant que soliste, autant dans les larmes du « Lascia ch'io pianga » de Rinaldo que dans l'extase langoureuse du « Vedro con mio diletto » de Giustino, sans oublier la rage furibonde du « Gemo in un punto » de L'Olimpiade, auront compté parmi les moments inoubliables de la soirée. Sa rondeur vocale semble se communiquer aux instrumentistes de l'ensemble , conduits avec maestria par cette main de fer dans un gant de velours.

Ce qui devait être la rencontre de deux catégories vocales à la fois identiques et autres, antithétiques et complémentaires, se sera finalement transformé en la confrontation de l'expérience et de la maturité avec l'exubérance d'un artiste doué et attachant, au tempérament musical certes fougueux mais encore mal maîtrisé.

Crédit photographique : © Simon Fowler

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Metz. Arsenal. 13-I-2012. Georg Friedrich Haendel (1685-1759) : extraits de Giulio Cesare, Tamerlano, La resurrezione, Rinaldo, Sosarme, extrait du concerto grosso op.3 n°2 ; Antonio Vivaldi (1678-1741) : extraits de Il Giustino, La Griselda, L’Olimpiade, concerto n°8 RV522. Avec Nathalie Stutzmann, contralto, David Hansen, contreténor. Orfeo 55, direction : Nathalie Stutzmann

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