L’ultime programme de la Merce Cunningham Dance Company

Construite comme une succession de six duos masculin-féminin, Duets, la première pièce de ce deuxième et ultime programme de la Merce Cunningham Dance Company à Paris, est rythmé par la musique percussive de John Cage.

C'est en 2010 que Robert Swinston a pu remonter ce véritable bijou créé en 1980. Chaque couple paraît correspondre à un âge ou à une humeur de la vie, de la jeunesse à la maturité. Joyeux et primesautier, le résultat est éblouissant d'inventivité, de technicité et de fraîcheur.

C'est une toute autre atmosphère dans laquelle nous transporte Rainforest après une courte pause. Dans un décor ensommeillé signé Andy Warhol (des oreillers argentés pendant des cintres ou lâchés dans la salle), une musique planante de Gavin Bryars restitue bruits d'animaux ou de plantes tels qu'on peut les entendre dans la forêt tropicale. Six danseurs évoluent dans cet univers moite. Leur dimension primitive, leur parfaite maîtrise du mouvement et de l'espace donne la chair de poule. C'est superbe ! Là encore, Robert Swinston, assisté de Jennifer Googans, a pu reconstituer tout récemment cette pièce phare de 1968.

Plus hermétique, BIPED est emblématique de la période où Merce Cunningham voulait tester dans ses spectacles toutes les possibilités de la technologie : motion capture, désormais popularisé par le cinéma, projection d'images vidéos, lumières complexes… Bien que visuellement très beau, le spectacle est un peu trop sophistiqué pour être porteur d'émotion, malgré le très grand talent des danseurs de la Merce Cunningham Dance Company qui foulent ici pour la dernière fois les planches du Théâtre de la Ville.