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Paris, Théâtre des Bouffes du Nord, 11-XII-2011. Johann Sebastian Bach (1685-1750) ; Suites pour violoncelle n° 5 en ut mineur « désaccordé » BWV 1011 ; n° 6 en ré majeur « à cinq cordes » BWV 1012. Christophe Coin, violoncelle et violoncelle piccolo
Aujourd'hui, nous avons l'habitude de jouer et d'entendre les six Suites de Bach au violoncelle, moderne ou baroque, mais les spécialistes, les interprètes et des amateurs avertis savent que les deux dernières posent quelques problèmes : pour la Cinquième suite, Bach indique les cordes ut – sol – ré – sol (au lieu de la), et la Sixième suite est destinée à un instrument appelé viola pomposa, entre l'alto et le violoncelle. Celle-ci possède une cinquième corde de mi aigu et Bach a écrit des basses continues plus virtuoses avec cet instrument, dans certaines cantates. Christophe Coin a réalisé des enregistrements de ce genre de répertoires sur un violoncelle piccolo à cinq cordes. Et c'est sur ce violoncelle piccolo que nous avons entendu la Sixième suite.
Mais auparavant, la Cinquième, sur un violoncelle dit baroque. Avec des sons riches et profonds, les cordes dansent à chaque coup d'archet selon le caractère de morceau. Le grand contraste d'atmosphère et de caractère entre la « Courante » et la « Sarabande » est fascinant. De temps à autre, il « étire » certaines notes avec efficacité, notamment dans la « Sarabande » et les « Gavottes ».
Ensuite donc, la Sixième suite. Une sonorité plus gaie et « galante » si on peut la qualifier ainsi, chacune des cinq cordes sonne parfois comme une corde sympathique et crée une résonnance très particulière. Peut-être à cause de cette sonorité, sur toute la Suite règne un sentiment de grande légèreté, notamment dans des pièces rapides. Il est tout à fait remarquable qu'il joue la « Courante » de manière à la fois aérienne et solidement enracinée, deux aspects pourtant totalement opposés… La « Gigue » finale est tout aussi brillante grâce à une virtuosité éblouissante.
A travers une interprétation fondée sur des recherches musicologiques approfondies – comme le propose toujours Christophe Coin –, ce concert a jeté une nouvelle lumière, celle de la sonorité, dans l'exécution d'œuvres aussi connues que les Suites de Bach.
Crédit photographique © Philippe Demoulin/Delta Phot
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Paris, Théâtre des Bouffes du Nord, 11-XII-2011. Johann Sebastian Bach (1685-1750) ; Suites pour violoncelle n° 5 en ut mineur « désaccordé » BWV 1011 ; n° 6 en ré majeur « à cinq cordes » BWV 1012. Christophe Coin, violoncelle et violoncelle piccolo