La clarinette enchantée de Karl-Heinz Steffens ensorcelle Weber
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Carl Maria von Weber (1786-1826) : Concertos pour clarinette et orchestre n°1 (op.73) et 2 (op. 74), Concertino pour clarinette et orchestre op.26. Karl-Heinz Steffens (clarinette), Bamberger Symphoniker –Bayerische Staatsphilharmonie, Radoslaw Szulc (direction). 1 CD. Tudor. Référence 7159. Code barre : 812973011590. Lieu et date d’enregistrement non-précisés. Notice trilingue (français, allemand, anglais). Durée 52’04’’
TudorLe répertoire concertant (voire chambriste) pour clarinette n'étant pas suffisamment étoffé, rares sont les virtuoses pouvant se permettre une carrière de soliste à plein temps. Ancien « philharmoniste » berlinois, Karl-Heinz Steffens n'a jamais vraiment été tenté par la vie de virtuose itinérant mais prouve, dans cet enregistrement des deux Concertos pour clarinette et orchestre et du Concertino op.26 de Weber, qu'il est (avec Sabine Meyer) l'un des meilleurs instrumentistes du monde doublé d'un musicien raffiné et intelligent…
Pour notre plus grand plaisir, l'intérêt de sa prestation ne faiblit pas un seul instant. Jamais gratuite, l'omniprésente virtuosité ne jette pas de poudre aux yeux mais impressionne de musicalité. De la même manière, les mouvements lents dispensent une émotion certaine (le retour du premier thème dans l'adagio ma non troppo du Concerto n°1 !) et sont sublimement colorés des nuances infimes, intimes et expressives. Avec la complicité de Radoslaw Szulc, Steffens nous emmène volontiers à l'opéra, où il chante avec un sens du discours très fin et un lyrisme sans faille.
Malheureusement, la direction du chef polonais semble parfois un rien moins inspirée dans les tutti –dans lesquels Weber, il est vrai, n'évite pas toujours une certaine routine. Artificiellement gonflé par la prise de son, l'orchestre tonne parfois avec trop de puissance. Heureusement, tout cela n'entraîne pas de déséquilibre trop flagrant avec le soliste ni n'empêche le chef d'imprimer de jolis reliefs à des passages parfaitement calibrés (le célèbre rondo final du Concerto op. 73, par exemple). Malgré que le Concertino apparaisse comme un complément plein de charme, les 52 minutes que dure ce disque ont un goût de trop peu –il eut été possible d'ajouter l'une ou l'autre pièce orchestrale ou ouverture d'opéra pour prolonger le plaisir. Qu'à cela ne tienne, cette gravure contient de précieux moments de musique dont les mélomanes les plus exigeants se délecteront. On attend déjà avec une certaine impatience les prochains enregistrements de Steffens en se rappelant que, s'ils sont un peu moins inspirés, les quatre concertos de Spohr méritent une intégrale digne de ce nom.
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Carl Maria von Weber (1786-1826) : Concertos pour clarinette et orchestre n°1 (op.73) et 2 (op. 74), Concertino pour clarinette et orchestre op.26. Karl-Heinz Steffens (clarinette), Bamberger Symphoniker –Bayerische Staatsphilharmonie, Radoslaw Szulc (direction). 1 CD. Tudor. Référence 7159. Code barre : 812973011590. Lieu et date d’enregistrement non-précisés. Notice trilingue (français, allemand, anglais). Durée 52’04’’
Tudor